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Je me demande parfois si je n’ai pas un lien profond avec la Bretagne et les Bretons.

Oui, sans doute plus les Bretonnes. Mais ce sera dans une autre vie.
Je ne suis pas un chroniqueur prolifique, mais un peu comme un médecin (des causes perdues ? Ou des grandes victoires ?), je me retrouve souvent attirer à les chroniquer. Bon si je vous dis que cette fois j’ignorais que le groupe était Breton, je vais me faire inviter à pas mal de dîner chez les Brochant.
Souvent on me demande : « Mais à quel point t’es con ? »
« Facile, j’ai appelé ma chienne Tétille ! »
« ??? »
« Il faut penser la scène. Une charmante personne se présente chez moi et me demande ; Est-ce Tétille chienne ? »
« Je réponds non, ce n’est pas mon premier job, mais je peux te faire le maillot ! »
Généralement c’est à ce moment que l’assiette de cacahuètes m’effleure la tronche et que j’aperçois une aisselle de Mme Maënora !!!
 
Le nom du combo associé au titre de l’opus, enlève tous doute sur mon ignorance feinte.
 
Quant au choix de la chro’ c’est l’écoute de l’EPK qui m’en a convaincu. Ça et le fait qu’un groupe Français de musiciens de moins de 60 piges (voire + ; exemple Festivals), mérite ses premières lumières de scènes avant d’être liquides.
 
Quand on nait Bretons, la vie vous prédestine à divers métiers : avant-centre de Brest, arrière droit de Guingamp, goal remplaçant de Rennes. Pêcheurs de moules sur n’importe quelle côte ; ou lécheurs de poules sur b’imborte guelle coâteuuu ; aussi ! Pour le dernier job, tout dépend à quel moment vous posez la question. Avant l’entrée de l’apéro du midi à 10h08 au Beg Er Vir de Lomener, où à la fin de ce même apéro à 23h47.
Mais une option existe, si tu aimes tripoter les pattes d’une pieuvre à la fin d’un apéro, après avoir soufflé dedans pour en faire un éthylotest (ce qui pour l’histoire devint plus tard de la cornemuse) … Musicien devient une excellente option.
Pas d’examen oral à part pour le chanteur, pour chacun tu montres ce que tu fais de mieux  ... Ou de pire à en croire certains concerts et vérifiable plus encore  … En allumant ta télé sur les grandes chaines nationales. Celles pour lesquelles tu payes, mais dont tu voudrais (et pourrais, si tu es normal) te passer.
Si tu as les pieds carrés, palmés (trop de contact avec les moules), tu pourras même le faire dans ton dialecte local. Car le Breton est un être dévoué à sa région et à ses congénères. Les salles obscures et scènes pluvieuses pour les festivals divers et variés ; finissant d’offrir le cadre final à cette orientation trouvée.
Bon certes, jouer de la musique de druide dans des tenues « atypiques » serait l’idéal pour se permettre le train de vie idéale. Mettre des intérêts dans les chaluts du père Ronan Le Plouvelec et pouvoir se payer l’apéro du midi ; pour la lutte, l’entrainement et le maintien du titre face à d’autres régions ‘poussantes’ mais jamais « re » (Petit Maënora Illustré). Mais ce n’est pas ton truc …
Il reste un compromis … Je m’oriente vers une forme du Rock et en échange je fais vœu sous le chêne du Dolmen en pleine forêt de Paimpol par un beau jour de pluie d’été, de garder l’héritage des ancêtres et m’exprimer en langage papier de verre (*).
(*) Faut l’avouer quand les mots s’écoulent … ça râpe un  petit peu.
Comme la pieuvre avant de souffler dedans pour l’éthylotest ou les fesses à mamie Tipiac.
Alors, s’offre deux alternatives. Une vie de zicos, dans « une forme » de Rock, avec un public à développer ou bien le choix de la tenue « PâTéribleAportER&RePOUSSplanSex » … Mais est-ce pire que de se retrouver en short à courir comme un con derrière un ballon hyper glissant, sous une  des trois pluies annuelles ? Celle de quatre mois, ou une de ses sœurs un peu plus courte ?
 
 
Brieg, diminutif de Brice Raymond Ignace Ernest Gaëtan. Jeune musicien en herbes …. Pardon en galets a décidé d’exprimer son art dans la voix d’un Prog. Le Progressif étant ce courant qui prend le moins de spectateur à la musique avec ou après le Jazz. Mais … Pas forcément en Bretagne, car il colle bien à leur identité musicale. Imaginez un univers musical entre un « Ange » ; « J’ai des Rotules » (ou un nom assez similaire), et autres influences ; apposons lui l’esprit des conteurs de la région et vous avez un : Brieg Guerveno.
Qui s’exprime sans reprendre les classiques : « J’entends le clou, le connard et son squelette ».
(*) Si, si c’est râpeux et ce dès le début de son titre Eponym. Je l’écris et le prouve. Un dialecte qui se sert sur plusieurs langues.
Saucissonnage :
Dans notre premier cas : L’anglais et le bourré. L’histoire du mec qui rentre chez lui qui veut se coucher à 0h19 (après avoir parcouru les 80mètres qui le sépare de son plan apéro du midi), et qui veut aller dans son lit en rentrant « côté pied !?! ».
Triste histoire ; il trouve son lit fermé : « Bed close ». Ce qui pourrait donner avec un accent houblonnée « Ar Bed Kloz ». Là on s’attend au titre suivant : « An Foi Ré ! ». Mais Noooon, pas là !
Brieg l’exprime avec un timbre très ‘doucereux’ la première chose qui m’a surpris, agréablement, dans sa voix. Il règne dans la vie, dans toute chose, un parfum d’ambivalence … Ici il est exprimé entre le râpeux (du texte) et la narration quasi suave de son ‘troubadour’ en chef. Qui donne par son registre  l’identité Prog de l’univers du groupe. Cela débarque, après que le morceau vous ait accueilli derrière sa nappe d’introduction, presque ‘brouhaha’. Avant que la guitare acoustique impose sa trace indélébile sur l’album.
On a affaire à un style qui pourrait aussi être identifié comme « idéal festoche ».
C’est un retour d’ambiance et d’identité de l’autre siècle. J’ai plus pensé à l’école prog Française type Arrakeen, que celle des Marillion, Pendragon. On est assez lointain, me semble-t-il, de ces dernières écoles. Pourtant plus proche d’un univers S. Hogarth solo.
 
Qui dit parfum d’ambiance, dit parfois univers planants. Celui de la Fée Brèze …
Leur univers de Prog,  à contrario de cette première expression/impression de mon brouhaha d’introduction (qu’on ne retrouve quasi plus ensuite), est exprimé dans des compositions épurées. La ligne vocale se dégage vraiment du groupe. C’est aussi vrai pour Al Liver, qui cette fois prend sa source dans le Français. Imaginez Erwan (notre gentil barman), voulant fermer boutique. Il est 23h46 (heure locale de Lomener) et il trouve l’excuse : Zut, Trompette, Petit bousin marron, Flute, Mince !!!! Par la corne du druide, quel mauvais sort … Ah, le livreur n’est pas passé !!! On est en rupture d’Hydromeeeeel »
Facile d’imaginer Morgan désœuvré, la bouche pâteuse et les cernes à chaque commissure des lèvres, le menton au niveau du bar, une main au niveau de chaque oreille posée sur ce même bar, pour ses tractions – boissons (bientôt sport Olympique) : 
« Al Liver à ba passssé ???? ». Et même si je ne comprends pas chaque mot Breton, j’en devine les arguments de la chanson, avec ses chœurs bien placés, résumant bien là toute la situation. Même dans le pont du titre, avant son solo. Ce sera à vous d’en entendre la magie Celtique exprimée pour développer. Traon An Het se situe dans la même mouvance de début d’album, pulsant et puisant un peu plus dans une forme Rock enlevée. Même si le titre retrouve l’éternelle variation de rythme. Permettant au batteur du groupe de dénoter sa musicalité.
Cependant, à aucun moment on ne perçoit, au cour de l’album, des passages virant à de la démonstration, loin de là … Tout est axé sur la création. Le groupe est jeune et ne s’installe pas (encore) dans ce courant du Prog. Si vous venez à Brieg, allez-y pour le voyage simple, sans fioriture.
 
Même tempo enlevé, sans changement de ton, pour Dianket ; je traduis ?
Erwan va fermer et le bon Morgan : pas rancunier pour deux sous, ou dessous dans sa période Dim :
« Dianket, c’est pô grave ; j’m’en reviendra demain kan y s’ra revenu ; Al … ».
 
A ce stade de l’album un virage s’opère, l’impression de revenir au format vynil … Et tourner le 33tr. Une face B.
On passe à du prog soft, tempo descendant. Le lyrisme emporte le titre, les chœurs reviennent. Un album que vous recevez avec son flacon d’hydromel et sa branche de gui. C’est un sacré voyage pour esprit ouvert. Un album intimiste, plus un concept album pour scène ou pour casque. Dans un autre de ces deux contextes, j’avoue sa place pourrait être plus difficile à faire. On est dans un courant plus éloigné de mes racines. Mais agréable.
Ne nous voilons pas la face, ce n’est pas le plus grand public qui y trouvera ce chemin. Ni les puristes techniques.
Il y a un sol à cultiver, en semé, une atmosphère à s’approprier.
Divent sous son format ‘très’ musical, poursuit l’amorce du changement.
Den Ne Oar un beau reflet ; exemple d’ambiance du groupe, aux fils des écoutes une forme d’accoutumance se fait ressentir. Idéal, pour se donner des espaces de méditation, ces moments où l’esprit transforme les fragments de nos pensées en objets fixes (ce que je ne parviens déjà plus à faire dès 1,2g). Philosopher en stoïcien, lumière éteinte : Dans le Noir ou Den Ne Oar, suivant qui s’exprime. Pour un dernier retour musical enlevé. Et quand on aborde l’aspect moral de ce courant philosophique : l’attitude caractérisé par l’indifférence à la douleur et le courage face aux difficultés de l’existence. … blablabla, ça fou les j’tons !
Perso’ c’est un truc que je peux concevoir, dans mon cas, avec 6g. dans chaque bras.
Quand je suis pieuvre. Et on demande avant de souffler.
Ar Spilhenn, ou le prog façon feu de camp. Un pari osé, mais dans la logique du concept album. Un titre qui pourrait difficilement s’écouter sortie de son concept, isolé du reste de l’opus.
Bet Out Atav, fait partie du final en trois titres dans le soft et ambiance briquet. Quasi baba cool.
Door 911, avouons-le dans ce final d’opus il y a un petit côté : « Un suppo et au lit ».
Il y avait de quoi faire soit ce schéma vynil, ou bien se tourner vers un objet digipack de deux EP ?
 
C’est avec les titres les plus softs qui dévoilent pourtant toute la qualité vocale de Brieg que mon approche ‘trop’ Rock a rencontré le plus de difficulté.
Pourtant même cette dernière pièce témoigne d’une construction élaborée, mais en écoutant au casque, je me retrouvais parfois à me retourner, pour voir si je n’allais pas me faire envahir par des nains de la contrée. Mais à croire qu’ils étaient enfermés dans le lit et que c’est difficile de s’en sortir quand « Ar Bed kloz ».
 
Au final, j’y ai retrouvé un effluve de Stamina, les groupes sont différents. Mais tous puisant en Bretagne, il y a cette école naturelle de la création, de l’ambiance et de petite proximité. Pays d’Armor, Breizh tu me surprendras toujours. Lectrice, lecteur, tu es curieux, tu veux tenter une nouvelle aventure ?
Que dirais tu d’un voyage au pays de Brieg Guerveno ?
Mais, pour commencer … Si on prenait l’apéro du midi ?
 
 
Pour les lectrices et lecteurs qui arrivent à  lire et … Comprendre mes frasques ; Taper « 1 » & pensez à remercier le webmaster du site qui dans des grands moments de folie, me sollicite pour déblatérer moulons d’inepties que certaines et certains dans leur grande bonté appelle « chronique ».
Pour les autres : Taper « 2 ».
Et merci à ma bonne copine qui a validé mon entrée pour internement. ;-) Tu sais qui tu es. Merci pour ta fidélité. Mmes, Maënora vous délivre des bises de ses Alpilles !

 


Tracklist : Line Up :  
01. Ar Bed Kloz 
02. Al Liver
03. Traon An Het
04. Dianket
05. Shorrnet
06. Divent
07 Den Ne Oar
08. Ar Spilhenn
09. Bet Out Atav
10. Door 911

Brieg GUERVENO (chant, guitare & claviers)
Xavier Soulabail (basse)
Johachim Blanchet (batterie)

am

Label : Aucun
Sortie : 05-04-2014
Production : Autoprod

Discographie :

NOZIOU/ DEIOU (2011)
BLEUNIOU AN DISTRUJ(2012
EP en téléchargement gratuit - prix du disque en langue bretonne)
AR BED KLOZ (2014)


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