A l’instar de Paul Atréides -alias Muad’Dib-, le héro de Frank Herbert, le dormeur se devait de se réveiller…
20 ans après son dernier album Sleep se rappelle ici à notre bon souvenir, histoire de nous injecter une nouvelle dose de doom-stoner-rock bien pêchu et formaté à la sauce de ce trio US historique du genre. Le précédent disque « Dopesmoker » a pu dans l’intervalle être consumé jusqu’au dernier petit millimètre, son mégot traînant toujours dans le cendrier musical des adorateurs du style et il semblait vital d’en reprendre une bouffée, une taffe, une nouvelle inspiration salvatrice…
Bien sûr dans l’intervalle les californiens ne sont pas restés inactifs puisqu’on rappellera que Matt Pike (guitare) officie dans High on Fire, Al Cisneros (basse-chant) a monté Om, et Jason Roeder (drums) est un des piliers de Neurosis (à ne rater sous aucun prétexte sous La Valley au Hellfest 2018!). Que du lourd donc ! Et bien ce « The Sciences » paraît être la synthèse de leur inspiration et de leur joutes musicales. Un must qui fera date.
Cela débute monstrueusement par un fuzz diabolique, strident, voluptueusement doom et onctueusement groove avec l’instrumental « The sciences » qui donne logiquement son nom à la galette. Une mise en condition optimale pour les 5 autres titres qui n’auront de cesse de vous malaxer les oreilles comme si vous étiez dans un hammam musical. Les vertus de ces morceaux qu’ils se nomment « Marijuanaut’s theme » ou « Sonic titan » sont de vous rappeler les sources du heavy metal, celui de Birmingham, qui depuis les années 70 n’a pas cessé de hanter les groupes officiant dans le genre en sonnant les sombres cloches du Sabbath le plus noir afin de rassembler les fidèles pour mieux les ensorceler.
Que le tempo soit vrombissant comme sur les 2 morceaux précités, ou qu’il lorgne vers un pachydermique doom à la puissance démoniaque comme sur « Antarcticans thawed », l’auditeur ne pourra s’éviter de se contorsionner en rythme tant la mélodie est addictive et sensorielle. Et ce n’est pas « Giza Butler » ode mystique à qui vous savez qui vous délivrera de l’emprise musicale de ce déluge de fuzz et de cette rythmique puissante. Dix minutes incandescentes et magnifiques.
C’est sur « The botanist » que cet album se referme calmement, sous la forme d’une sorte de ballade stoner-doom très réussie (quel solo !).
Le dormeur s’est bien réveillé, Dieu merci ! Magnifique album pour Sleep qui vaudra certainement le détour en live dans les prochains mois.
Tracklist :
1. "The Sciences" 3:04
2. "Marijuanaut's Theme" 6:40
3. "Sonic Titan" 12:27
4. "Antarcticans Thawed" 14:23
5. "Giza Butler" 10:03
6. "The Botanist"
Line Up :
Al Cisneros - basse, chant (1990-1998, 2009-présent)
Matt Pike - guitare (1990-1998, 2009-présent)
Jason Roeder - batterie (2010-présent)
Label : Third Man
Sortie : 20 Avril 2018
Production : n/a
Discographie :
Volume One (1991, Tupelo)
Sleep's Holy Mountain (1992, Earache)
Dopesmoker (1999, The Music Cartel; 2003, Tee Pee; 2012, Southern Lord)
The Sciences (2018, Third Man)
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