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Cette fois nous sommes dans l'enceinte avant le début des concerts ;

tant mieux ça nous laisse le temps de savourer une bonne mousse, bienvenue après cette maudite montée vers le Poble.

ANNEKE VAN GIERSBERGEN
: 16h30 – 17h20. Mon intérêt pour les belles voix m'incite à prêter une attention toute particulière au passage d'Anneke sur la scène du BeProg, même si je n'ai jamais vraiment complètement été séduit par son répertoire.

Effectivement la Belle a une superbe voix, à la fois douce, chaude et énergique. Son charisme est très fort et elle se permet même de se plaindre, en tant que batave, de la chaleur barcelonaise ; il est vrai que le soleil la tape en pleine face !

 
 

La musique nous étonne par sa force à laquelle elle m'avait peu habitué. Autre bonne surprise, c'est l'apport d'une seconde très bonne chanteuse (ce qui évite mon agacement d'entendre une bande sons dont trop d'artistes ont tendance à abuser).

Elle emprunte au répertoire de ses précédentes expériences musicales, dont Ayreon et The Gathering. Bref c'est bon, carré, efficace … Mais la malheureuse souffre de ma comparaison avec sa compatriote Floor Jansen à laquelle je ne peux m'empêcher de penser dès que j'entends une voix féminine dans le métal (non, pas taper !).

Belle ovation du public, en tous cas et c'est mérité !

PROGRAMME Endless Sea Heart of Amsterdam Brightest Light The Storm Isis and Osiris (reprise de Ayreon) Witnesses (reprise de Agua de Annique) Strange Machines (reprise de The Gathering) Fallout (reprise de Devin Townsend Project) Shores of India.

 

BETWEEN THE BURIED AND ME : 17h50 – 18h50. Alors eux, j'avais déjà été contraint de les subir en septembre dernier car ils accompagnaient Haken en tournée. Mais il se trouve que je n'accroche pas du tout aux vociférations gratuites du hurleur. C'est très dommage car leur musique est très souvent séduisante. Mais désolé la voix m'insupporte. C'est juste rédhibitoire.

PROGRAMME The Coma Machine Informal Gluttony Extremophile Elite The Ectopic Stroll Telos Bloom Selkies: The Endless Obsession.

 

MAGMA : 19h20 – 20h20. Le groupe tarde à débuter le programme, sans doute pour satisfaire leur exigence sur la sonorisation ; le son s'avère pourtant excellent.

Je savoure tout particulièrement la virtuosité de Philippe Bussonnet à la basse !

Tout est exécuté impeccablement, cadré par l'implacable frappe de Christian Vander, accompagnée des percussions de Benoit Alziary.

Comme d'habitude, la spirale musicale des instruments et des voix envoute la large partie du public qui a su trouver "la porte" comme dirait l'ami Robert.

Faute d'avoir tardé à débuter, Magma se voit contraint à modifier la fin du programme pour respecter le temps imparti. Mais, en ce qui me concerne, ce petit désagrément me permet d'écouter des airs moins connus.

Pas peu fier de voir ce groupe français défendre sa légende devant un public très cosmopolite, pour la première fois sur la scène barcelonaise. Très belle ovation d'un public conquis par cette musique si atypique ! Cocorico !

PROGRAMME THEUSZ HAMTAAHK ZOMBIES KOBAÏA.

 
 

OPETH : 20h50 – 22h50. A l'instar d'autres paradoxes qui façonnent mon personnage complexe, j'en conviens aisément, ma dévotion pour Opeth est encore une source de perplexité. En tant que grand défenseur de l'art vocal, du chant mélodique clair et lumineux, c'est pourtant ainsi, au fil de mes découvertes initiées par la production de Steven Wilson, j'ai commencé par admirer les titres aux chants clairs et puis, petit à petit, j'ai fini par comprendre et apprécier (non sans peine, je le souligne) les voix gutturales. Ou plutôt celle de Michael en particulier. Car il me semble (impression subjective sans doute) qu'il n'abuse pas de l'exercice. Je ne cesse de m'étonner de sa maitrise des tonalités.

Ce soir ne fait pas exception, je préfère toujours la partie du répertoire favorisant les voix claires, d'autant plus que Michael chante merveilleusement bien. Pourtant, la plupart des titres comportent de larges plages de ses grognements. Cela ne m'a pas empêché de me délecter de ces alternances musicales, tantôt d'une violence inouïe et tantôt d'une délicatesse étourdissante ! Favorisé par un son puissant mais précis, mes muscles n'ont cessé de fonctionner tout seuls, tels ceux d'un épileptique !

Et puis, comment ne pas s'amuser de son humour ! Parfois aux dépends de son techniciens, parfois aux dépends de son guitariste solo Fredrik Åkesson, voire de lui-même !! Il est particulièrement à l'aise avec son public avec lequel le respect est réciproque. En l'occurrence, il pousse ce soir Martin Mendez, son bassiste né en Uruguay, à venir bredouiller quelques mots face au public catalan qui apprécie quand même le geste (mais je ne suis pas certain que Mickael ait saisi la particularité catalane).

Le batteur Martin Axenrot s'est montré parfait pour cadrer l'ensemble, pendant que le clavier Joakim Svalberg nappait les atmosphères avec bonheur.

Autant dire que je n'ai pas vu passer les deux heures avec ces suédois ! Ces mecs ont la classe et le talent ! J'ai adoré leur septième concert depuis 2008, et j'en redemande !!!

PROGRAMME Cusp of Eternity The Devil's Orchard The Leper Affinity Godhead's Lament To Rid the Disease I Feel the Dark Heir Apparent Demon of the Fall The Grand Conjuration Deliverance.

 

STEVEN WILSON : 23h20– 01h20. Je le relatais en préambule du récit, la venue du maître s'imposait, d'autant plus que HCE et 4,5 ont fait l'objet d'une large tournée promotionnelle à l'issue de laquelle il a encore acquis de l'assurance.

Pour ma part, je me surprends à constater que j'assiste à son cinquième concert de cette tournée ! Je n'ai jamais suivi un artiste de cette façon ! Il m'a poussé à sillonner la France, la Belgique et l'Espagne. Cerise sur le gâteau, en dépit d'un public nombreux, (la cour est pleine comme un œuf) nous parvenons à nous placer dans les premiers rangs ; si bien que même ma petite Fée pouvait tout voir de la scène !

Le va-nu-pied est donc venu une nouvelle fois fouler le sol catalan et accroitre encore sa notoriété grâce à ce festival qui est en passe de devenir légendaire. Au regard du nombre de t-shirts à la gloire de ses œuvres, on peut estimer sans risque que la majorité lui est acquise, et pourtant beaucoup semblent avoir découvert ce soir la force de séduction de cette musiques enivrante ! Plusieurs interlocuteurs me confessaient le découvrir ce soir, tous ont reçu une claque magistrale ; sans cynisme aucun je m'en réjouis !

Que dire ou répéter d'un tel spectacle ? Certes le programme aura peu différé sur ces cinq concerts mais, si cet apparent immobilisme m'aurait profondément agacé de la part d'autres musiciens, en revanche avec Steven on ne peut pas s'ennuyer. D'abord parce Steven accorde toujours une part (plus ou moins importante selon son humeur) à l'improvisation, à la sienne, ou à celle de ses partenaires.

Le bassiste Nick Beggs est décidément beaucoup moins extravagant qu'à ses débuts dans le groupe, mais il assure toujours sa part de base rythmique et de chœurs aigus très justes. Paradoxe toujours amusant entre la tonalité de ses cordes vocales et celle des cordes de sa basse !! Quel talent !

Aux claviers, Adam Holzman très humble et discret et pourtant si essentiel ! Ses interventions musicales sont toujours délicates et idéalement délivrées ! Il est celui qui me semble le plus en osmose avec Steven (mais ce n'est que mon impression), qui d'ailleurs le laisse errer dans de belles improvisations, sans que jamais il n'en abuse. Juste exquis.

Au risque de choquer et d'agacer certains de mes lecteurs, je persiste à déplorer le départ du batteur Marco Minnemann et du prodigieux guitariste Guthrie Govan, car Craig Blundell et Dave Kilminster assurent leur fonction mais sans le talent et l'âme des deux précédents. Voilà, c'est mon ressenti, je fais peut-être une fixation. Dave c'est planté sur le premier solo important qu'il avait à produire ; ça peut arriver bien sûr, mais cela conforte mon impression qu'il récite une partie qui n'est pas la sienne et qu'il a bien du mal à réaliser aussi bien que son créateur Guthrie. Néanmoins, le reste du concert il a su nous faire vibrer avec ses chants de guitare et ma foi je lui reconnais toutefois un talent certain.

 
 

Steven quant à lui prend encore et toujours davantage d'aisance avec son public. Je le disais déjà au fil de mes précédents récits, mais ce soir il m'a encore semblé monter d'un cran. Une somme de petits détails qui montrent son épanouissement personnel ; il parle davantage de choses et d'autres (ce soir il raillait les supporteurs de football, il rend un hommage appuyé à David Bowie et Prince, il feint l'homme modeste en tentant de dévaloriser son répertoire, ect…). Sa gestuelle est moins crispée qu'à ses débuts et il invite désormais le public à battre des mains sur une cadence qu'il sait lui imposer …

Comme d'habitude, au fil du concert il montre l'étendue de ses talents : il exécute beaucoup de solos de guitare (d'ailleurs j'avais souvent l'impression qu'il soutenait les solos incertains de Dave), va s'asseoir à son instrument préféré le mellotron ou prend la basse.

Ajoutez à cette soirée délicieuse une sonorisation souvent surprenante ; certains sons venant dans notre dos ! L'espace était un écrin sonore pour notre Maître de cérémonie.

Hormis HCE, nous avons eu droit à quatre reprises de feu Porcupine Tree (je vous ferai grâce de mes états d'âmes sur cette disparition prématurée, ce n'est pas le sujet).

Allez un petit regret tout de même ; Ninet Tayeb n'étant pas présente, nous avons dû subir une bande son à sa place.

Voilà, après un rappel évident, les deux derniers titres achèvent de réjouir un public conquis ; une ovation impressionnante et interminable s'en est suivie !

PROGRAMME First Regret 3 Years Older Hand Cannot Erase Routine Home Invasion Regret #9 Lazarus (reprise de Porcupine Tree) Ancestral Happy Returns Ascendant Here On... Index Harmony Korine Don't Hate Me (reprise de Porcupine Tree) Vermillioncore Sleep Together (reprise de Porcupine Tree) RAPPEL : The Sound of Muzak (reprise de Porcupine Tree) The Raven That Refused to Sing

TEXTURE : 01h50– 03h00. Après une telle journée, gavée d'émotions authentiques, nous restons pour cet énigmatique groupe sensé nous emmener dans la nuit. Ce que je craignais arriva : les vociférations de ses excités du bulbe n'avaient aucune chance de me faire rester davantage que pour un titre.

PROGRAMME One Eye for a Thousand New Horizons Shaping a Single Grain of Sand Singularity Illuminate the Trail Zman Timeless

RAPPEL : Reaching Home Regenesis Awake Laments of an Icarus.

La cour s'est vidée des deux tiers en cette heure tardive. Après avoir tenté vainement de récupérer une version collector de mon ticket d'entrée, nous partons donc aussi, épuisés mais HEUREUX.

L'esprit encombré de séquences innombrables de sons et images, nous redescendons du Poble en imaginant une nouvelle affiche pour la quatrième édition. Allez osons ; ce sera MARILLION qui viendra de sortir son nouvel opus ! On verrait bien IQ qui aurait envie d'effacer la déprogrammation de l'an dernier, ou bien ANATHEMA ? ou PENDRAGON ? Et pourquoi pas un retour de HAKEN ou de LEPROUS qui méritent bien mieux que le minuscule kiosque de la deuxième édition ?

La période des vœux est désormais ouverte ! Nous on économise déjà. A défaut d'une belle affiche à Barcelone on pourra toujours se rabattre sur Lorelei (dont l'affiche cette année était bien moins séduisante) !
Patrice du Houblon

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