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PENDRAGON Paris - Divan de monde 12/05/2016
L'affaire Pendragon, la grande affaire cette année, c'est la tournée pour fêter les 20 ans de The masquerade Overture au Divan.

J'avais fait l'impasse la dernière fois, en 2014. Je pense que j'ai assisté à toutes les dates parisiennes depuis 1996, mais un petit désintérêt, une forme de lassitude est apparue avec la remise en cause de la texture du son de guitare de Nick Barrett, son approche sonique qui se veut plus moderne, entrainant des compositions un poil plus sombres.

Là, je réponds présent, je croise Clive Nolan sur le boulevard, peinard comme d'habitude et mes succulents camarades pour ce gig, Bruno et Olivia l'ont croisé aussi. Ce type est toujours partout, c'est un renard des surfaces...Non on dit un requin de studio, ne pas confondre.
 
Signe des temps, l'entrée se trouve ralentie du fait de la vérification que mon stylo quatre couleurs est bien usiné dans la CEE, etc...Et je ne suis pas le seul à écrire dirait-on.

La qualité d'écriture gagnant ce que la musique y perd, nous ratons une partie de la prestation d'un certain Mr Young, au sujet duquel je vais creuser un peu pour savoir de quoi il retourne. Cela dit, présenter un solo de Robin Boult, s'appeler Young, être un clavier chanteur, autant d'indices me disant que nous serions dans la sphère de Fish ( un artistique hautement recommandable, miam...).

Il est seul, avec tout le matériel pour présenter une configuration complète à 5. C'est bizarre les premières minutes mais la qualité des compositions est réelle, son timbre est très bon, il prend un plaisir évident. Un bel apéritif.

Une bière pour bien se caler et l'intro de The Masquarade Overture empli l'espace. Il semble d'enblée que nous allons déguster l'intégralité de l'album dans l'ordre. Nouveauté pour moi, le quatuor s'est étoffé avec deux choristes féminines dans des registres distincts. Un nouveau batteur également et bon, le bougre. Pas aussi fin que l'était notre Fudge Smith, moins lourd que Scott Higham, quand à Craig Blundell, je ne l'ai pas imprimé sur le dernier opus.

Son passage solo dans le long final de "Master of illusion" démontre que le combo est sur de bons rails.

De fait, l'album a été joué dans l'ordre, avec une surprise, une prise de risque incroyable, " The pursuit of excellence”, un court interlude, a été joué avec des arrangements complets totalement nouveaux.

On le sait, Nick Barrett, n'est pas le chanteur du siècle, son feeling est splendide et cela compense à mes yeux.
Depuis quelques années, il oublie et reprend  ce titre alors que la composition vocale d'origine était à la limite, il l'a passé comme un ténor.

Le groupe était ravi, fier et soulagé d'avoir gagné ce pari.

Bon,  ils nous ont quand même fait peur. Le chant de Barrett était loin d'être parfait mais il s'est considérablement amélioré tout au long de ce concert de près de 2H30. Un problème d'échauffement ? Un ingé-son absent ?

C'était le 1er concert de la tournée, avec un warm-up, quelques semaines en arrière, et cela se sentait. C’était fébrile et fragile pendant la première heure. Barrett a foiré certains passages, je pense surtout à l'intro de " Guardian of my soul", surement l'émotion suite au pari précédent.

Fin de l'album, bonjour enfin...Gros progrès en Français et des efforts tout le long dans notre langue.

Un bonheur d'être là, visiblement pour tout le groupe.

Il annonce deux titres non joués. Vrai, deux outtakes, " King of the castle", the shadow ( part 2) qu'il joueront magnifiquement, les deux choristes et la poêle acoustique de Peter Gee feront merveille.
 L'autre, " Schizo", plus quelconque en studio mais qui passe très bien en configuration live. Au-delà de la surprise d'entendre ce titre obscur, on voit très bien qu'il pourrait s'agir d'un morceau de Pink Floyd dernière période Gilmour. Encore plus flagrant que sur disque.

Ensuite, ils ont déroulé des titres plus récents, non sans avoir dédié le titre " Faces of light" aux victimes des attentats de Novembre, en rappelant qu’ils avaient "joué" Le Bataclan lors de la tournée "The masquarade overture".

Bruno et moi avons ressenti une certaine émotion. Dans ces occasions-là, on peux toujours croire que l'artiste s’adresse tout spécialement à toi.. Un titre pour la mémoire de son père, " Come home Jack".

L'incontournable "Nostradamus" au 2/3 du concert pour le coté jovial et festif et qui secoue toujours la pulpe du fond (stargazing, groundbreaking, dream making, breathtaking...).

Clive Nolan, une touche de modernité, évolue sur un kit 360°. Il l'a même pratiqué deux fois...Fidèle à lui-même.

Peter Gee, alors lui, il m'a retourné totalement. Magistral du début à la fin. Une basse 5 cordes pour la majorité des titres, une 4 cordes classique pour les morceaux  demandant moins de puissance et une Fretless de rêve pour les morceaux plus lascifs.

Il l'a sorti pour le titre le plus émotionnel de la soirée " The shadow", une version inoubliable.

 Il a récidivé sur " Breaking the spell", et là, il a trouvé moyen de prendre des libertés énormes sur le passage solo guitare, très composé et aussi incontournable que le "Firth of fifth "d'Hackett ou le " Confortably numb" de Gilmour, encore lui.

Le rappel, une version de " Indigo" très plaisante et je me suis promis de donner une nouvelle chance aux derniers albums que j'ai un peu négligés.

Le bémol de ce concert : Nick Barrett compose en guitare et la texture du son de sa guitare fait partie intégrante de ses compositions. En conséquence, il doit savoir traduire scéniquement, les différentes couleurs harmoniques des titres originels. L'évolution de ses choix soniques l'ont porté vers une saturation moderne, apportant une puissance plus importante.
Aussi, lorsqu'il passait en saturation sur les compositions plus récentes, le niveau sonore frisait le seuil de la douleur...
Mais cela sera corrigé, en post-production, sur la captation DVD qui va avoir lieu dans quelques jours.

Une soirée parfaite !


Le report de
Patrice du Houblon :

Ce n'est qu'à l'occasion de la parution de Pure en 2008 que j'ai été séduit par Pendragon, soit trente années après sa création. Ce qui avait précédé est pourtant souvent magnifique mais il faut croire que d'autres ondes avaient troublé la réception, sans doute … En tous cas, ce quatrième concert depuis 2011 constitue une nouvelle confirmation que ce groupe tient désormais une place majeure dans mon panthéon des indispensables …
Ma délicieuse compagne, et deux amis connus sur la toile, nous nous plaçons au premier rang, légèrement excentrés sur la gauche. Juste parfait pour percevoir toutes les émotions des artistes ; nous savons déjà qu'il n'y aura pas de fond d'écran ou de spectacle qui aurait nécessité un recul. La sonorisation s'avèrera un peu forte (quoique) mais supportable.

John YOUNG (19h05-19h45). A l'origine du groupe britannique Lifesigns créé entre 2008 et 2010, ce claviériste/chanteur assure seul ce soir la première partie de soirée. [Tiens, cela me rappelle la première partie de dernier concert de Pendragon ; c'était alors Gary CHANDLER, isolé du groupe Jadis].
Difficile de mépriser un artiste bravant seul un public perplexe, alors pour positiver, je dirais que le sympathique monsieur chante bien et maitrise bien toutes les palettes de la technologie mise à sa disposition.
Cependant, je ne parviens guère à me satisfaire d'une première partie au rabais ; les musiciens remplacés par des bandes-sons. C'est sans doute pratique pour des soirées familiales, les banquets professionnels, … brefs là où tout le monde (ou la plupart) se fout éperdument de ce qui se passe sur la scène. Mais ce soir nous avons payé pour voir des artistes, pas des machines.
La prestation de Monsieur Young aura juste eu le mérite de m'inciter à prêter une oreille plus attentive à Lifesigns ; ce qui, somme toute, devait être l'objectif !

PENDRAGON. (20h05-22h25).
Hormis leur participation à un festival allemand le 2 avril, ce soir était leur première date de la tournée consacrée au 20ème anniversaire de "The Masquerade Overture". On leur excusera donc les quelques imperfections relevées dans les premières minutes du concert. Les regards inquiets échangés entre Nick et Clive lors du premier titre m'ont fait craindre le pire, mais très vite la magie Pendragon a repris ses droits.
Nick Barrett, digne fils spirituel de David Gilmour et d'Andy Latimer, est toujours entouré de Clive Nolan (claviers) et de Peter Gee (basse, claviers). Un batteur a dû être de nouveau recruté, puisque Craig Blundell est déjà parti exercer ses fonctions avec un certain va-nu-pied nommé Steven Wilson. C'est donc le retour du batteur Jan-Vincent Velazco (il était présent lors du Loreley Festival 2015) ; il est connu des studios, assure des sessions dans des styles variés (du prog au jazz) et, fait notable, a participé aux cérémonies d'ouverture des JO de Londres. Mais, indépendamment de son pédigrée, sa frappe concise et énergique mais plus légère m'a semblé bien plus adaptée que celle de son prédécesseur.

Ce concert m'aura donné l'occasion également de constater qu'il existe une autre version de "The Masquerade Overture" que la mienne ; si bien que ce soir il n'interprète pas les pourtant magnifiques "Bird of Paradise", "Midnight Running" et "A Million Miles Away", en revanche il interprète "King of the Castle" et "Schizo" que ne je connaissais pas… Belle découverte au passage, donc.

Tout l'opus étant joué, il restait à visiter le reste du répertoire. Et comme d'habitude, il leur a bien fallu faire un choix toujours difficile pour satisfaire leur plaisir et celui du public. Mais, pour le coup avec 2 heures 20 de concert, Pendragon a pu interpréter quelques titres-phares comme "Breaking the Spell" avec son splendide et mémorable solo, ou l'immanquable "This Green and Pleasant Land", sans omettre un judicieux rappel appuyé de trois titres du dernier opus (Men Who Climb Mountains).
 
Ce retour sur 2014 a permis à Nick de dédier "Faces of Light" aux victimes du Bataclan, salle dans laquelle Pendragon est passé tant de fois… Le texte peut en effet être en partie adressé à cet événement, même s'il fait plutôt allusion aux alpinistes ("Ne croyez jamais il n'y a pas de visages lumineux, Ne croyez jamais qu'il n'y a rien au-delà d'ici, Ne croyez jamais que tout espoir est perdu").
Ce grand moment d'émotion (parmi d'autres) est vite relayé par un dynamique et bienvenu "Stargazing" durant lequel je n'ai plus su retenir mes élans fougueux, au risque de provoquer un torticolis le lendemain (je vous rassure, il n'en a rien été ; je vais bien merci).
Les émotions se sont ainsi délicieusement succédées, leur musique nous berçant tantôt dans le romantisme, tantôt dans l'énergie douce et renouvelable (ca tombe bien, c'est dans l'air du temps).
A la fin d’un solo, Nick a jeté son médiator entre le premier et le deuxième rang sur ma droite. Deux personnes se sont accroupies pour le trouver, mais en vain. Je guettais leur recherche infructueuse, incrédule.
Ils ont laissé tomber. Moi j'ai allumé ma torche, je l'ai trouvée et ramassée ... Ça c'est du collector !
Je ne peux m'empêcher de déplorer le manque de notoriété et de reconnaissance de ce groupe formidable, tant sur le plan musical que sur le plan humain. Nick est un personnage très attachant. Fait relativement rare pour un anglais, il alimente, semble-t-il, une relative francophilie, en essayant de baragouiner quelques mots de français avec son public bienveillant. Nous étions à peine cinq cents mais lui et son groupe (en particulier ses joyeuses choristes) étaient ravis de notre estime. A l'autre bout du stade de France, il est vrai que nous n'aurions pas pu lui montrer nos sourires.
A la fin du concert, ils sont tous descendus en fosse pour recueillir nos impressions, poser pour des photos, accorder les dédicaces. Un moment de convivialité habituel avec eux et c'est tant mieux ! John Young présent également.
J'en profite donc pour acheter le cd de 2005 "Believe" (10€) qui me manquait encore, pour le faire dédicacer aux trois protagonistes encore présents (Nick, Clive et Peter). Le t-shirt anniversaire est trop tentant pour m'en priver (20€).
La soirée se termine à la terrasse de la Marmite, d'où on assiste au chargement du matériel et aux allée-et-venues des musiciens, sous la pluie hélas.
Un foisonnement de souvenirs merveilleux peuple mon esprit depuis cette soirée, les vidéos et disques continuent de tourner en boucles. Pourtant il faudra bien penser à autre chose : HAKEN sera notre prochain événement sans doute aussi bouleversant.

Set-List :
1.   The Masquerade Overture
2.   As Good as Gold
3.   Paintbox
4.   The Pursuit of Excellence
5.   Guardian of My Soul
6.   The Shadow
7.   Masters of Illusion
8.   King of the Castle
9.   Schizo
10.   Beautiful Soul
11.   Faces of Light
12.   Nostradamus (Stargazing)
13.   Come home Jack
14.   
Breaking the Spell
15.   This Green and Pleasant Land
16.   Encore:
17.   Indigo

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