Tout d'abord, il marque la fin de sa collaboration avec son producteur attitré depuis toujours Chris Von Rohr, remplacé par l'américain Marc Tanner, qu'on connait surtout pour son travail sur le premier album de NELSON ou plus récemment sur le Camino Palmero de THE CALLING. Rien de bien rassurant pour les fans de la première heure qui ont quitté le navire depuis le virage FM du groupe avec Open sorti en 1999. Pourtant des rumeurs sur un retour à un rock plus percutant circulaient depuis quelques mois. Mais mes craintes concernant cet album étaient tout autres. Je fais partie de ceux qui, comme Chris Von Rohr, pensaient que Gotthard avait atteint son apogée avec le sublime Homerun. La preview du premier single What I Like m'avait laissé sur ma faim, suffisamment pour commencer à frémir à l'idée que l'un de mes groupes favoris ait perdu toute identité propre. Ce titre m'avait laissé une vague impression de rock moderne comme on peut en entendre à loisir à la radio : relativement agréable, mais pas Gotthard. Depuis, mon avis sur ce morceau a un peu mûri, mais il restait à écouter les 11 autres titres que contient ce cd. A la première écoute, le titre Human Zoo me laissait perplexe. Gotthard a bien retrouvé un son plus dûr, et on n'avait pas entendu des guitares aussi rentre-dedans depuis G, mais le riff quasi calqué sur celui du Never Again de NICKELBACK me gêne un peu. Heureusement le groupe réinjecte un grande part de son identité au morceau par la suite, avec notamment les effets de guitare "talk box" (si chers à Leo Leoni sur Mountain Mama !) qu'on a grand plaisir à réentendre. Après coup, je trouve que le single What I Like est un très bon titre, mais on n'y retrouve pas vraiment le Gotthard qu'on connait. Top Of The World effacera toute tiédeur. Ce morceau est probablement ce que Gotthard a fait de mieux et de plus percutant depuis G ! Un must ! Des riffs puissants, une mélodie envoutante, un refrain accrocheur... et la voix de Steve Lee... quelle voix !!! Avec ses faux airs de ballade irlandaise, Janie's Not Alone est une belle réussite aussi, gorgée d'émotions. Gotthard n'a pas perdu son efficacité avec des titres comme One In A Million (au refrain facilement mémorisable) ou le très hard rock Long Way Down qui ravira les nostalgiques de la période Dial Hard ! On retrouve même une vraie magie sur les très émotionnels No Tomorrow (magnifique!) ou Still I Belong To You, des vrais titres Gotthard-esques ! En fin de compte, cet album risque très fort de ralier les fans de la première heure à la cause du groupe tout en n'effrayant pas les fans qui ont découvert le groupe à partir de d-Frosted. L'énergie qui caractérisait les premiers albums cohabite parfaitement avec les morceaux plus FM. Leo Leoni retrouve plus d'occasions de faire parler sa guitare, Steve Lee garde quelques occasions d'émouvoir l'assistance avec sa voix si expressive, tout en retrouvant la pêche de ses débuts sur d'autres titres. Human Zoo a en tout cas suffisamment d'arguments pour convaincre tout le monde.

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