Le temps d’être roi pour Masterplan, voila une prétention à la hauteur du retour de l’enfant prodigue !

Les allemands avaient bien essayé, après le départ de Jorn Lande et deux premiers albums qui ont fait date, de relancer la machine avec un plan B et une appellation MKII, en embauchant Mike Di Meo (ex RIOT, THE LIZZARDS) au chant, et Mike Terrana (ex-RAGE), à la place de Ulli Kush. Cela avait donné un excellent album, et j’avais pu voir le groupe en live, la formule fonctionnait parfaitement. Mais voilà, quelque part le panache de cette formule restait en deçà de la version Jorn Lande.  Ce dernier pensait par ailleurs qu’il était temps pour lui de donner la prorité à sa carrière solo, ce qu’il a fait après son départ après Masterplan. Mais force est de constater que toutes ses expériences solo, que ce soit avec ses propres compositions, ou bien avec des reprises, ou bien encore avec des titres remixés, ont démontré la capacité de Jorn à faire de bons albums, mais pas de galettes vraiment exceptionnelles. Il apparait clairement que Jorn n’est jamais aussi bon que lorsque il est dans une structure collective, notamment en terme de compositions, c’est vrai avec le deuxième volet d’Avantasia, et c’est aussi vrai pour ce Masterplan, d’ailleurs  notre homme le reconnait implicitement lorsqu’il déclara lors de son retour : «Nous n'avons jamais eu de problèmes entre nous, mais de façon professionnelle, nous avions décidé de se séparer pendant un certain temps... Je suis heureux que nous puissions  travailler ensemble à nouveau - principalement parce que la combinaison de la musique MASTERPLAN avec mon chant est vraiment quelque chose de spécial. " Et c’est vrai que l’alchimie fonctionne toujours ! Alors certes, aucun titre ne vous saisira d’emblée dès la première écoute, pas d’hymne fédérateur qui vous saute à la face ici, mais au fur et à mesure des écoutes, les compositions s’imposent  peu à peu en mélangeant la classe des lignes vocales de Jorn, qui n’en fait pas trop ici, avec des mélodies toutes en finesse, mais aussi du punch, à l’image de Fiddle Of Time en ouverture, emmené dans un train d’enfer par Mike Terrana. Blow Your Winds exprime le côté plus velouté avec un Jorn apaisé et les lignes de guitare propres au jeu caractéristique du frontman Roland Grapow. Je note aussi dans les moments forts de l’album l’admirable Far From The End Of The World, le superbe Lonely Winds Of War qui allie avec subtilité progressivité et mélodies, l’inquiétant The Dark Road, et le mystérieux et épique The Sun Is In Your Hands. Et le final n’est pas en reste, avec principalement Blue Europa, un autre véritable hit tout en puissance et mélodique à souhait.

Alors, est-il temps pour Jorn Lande et Roland Grapow d’accéder à l’élite parmi les royaumes du métal ? Je me garderai bien de répondre à la question, la seule certitude qui prévaut, c’est que Time To Be King s’impose comme l’album de la maturité, de l’équilibre et de la plénitude pour ses membres, il laissera peut être sur la touche les fans de titres simples et immédiats, mais sera un véritable régal pour beaucoup d'autres, amateurs de métal progressif et mélodique.

Tracklist :	Line Up :
01. Time To Be King 02. Fiddle Of Time 03. Lonely Winds of War 04. Blue Europa 05. Far From The End Of The World 06. The Dark Road 07. Under The Moon 08. Blow Your Winds 09. The Black One 10. The Sun Is In Your Hands 11. Kisses From You (bonus track) 12. Never Walk Alone (Japanese bonus track)	Jorn Lande (chant) Roland Grapow (guitare) Axel Mackenrott (clavier) Jans Eckert (basse) Mike Terrana (batterie)

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