Andrew Watt est un type formidable. Après la mise en orbite des carrières de Miley Cyrus et Justin Bieber, il s’attèle dorénavant à la remise en état fonctionnel des vieux rockers cabossés ! Il a donc relancé il y a peu un Ozzy bien mal en point et c’est maintenant au tour d’IGGY POP de goûter aux vertus thérapeutiques de sa jouvence discographique…
Et de toute évidence ça marche et peut-être mieux que Lourdes ! Le sticker de la pochette ( 75 Atlantic ) donne l’âge du capitaine qui nous embarque dans une traversée intemporelle de son art ancien. Le nouvel album d’IGGY est une réussite éclatante qui pour le coup fait mentir son titre ( Every Loser ). Fasciné par le précipice et l’abîme artistique depuis toujours, l’ancien jeune homme rayé de la carte croule aujourd’hui sous les propositions et les scénarios. Depuis la fin des Stooges, il est le survivant d’un parcours du combattant de 50 ans qui continue de fasciner durablement.
Aujourd’hui IGGY est plus respectable que jamais mais la vérité est qu’il l’a tout de même bien mérité ! Quelle est cette fois la coloration du nouvel IGGY POP ? L’ambiance penche cette fois vers une pop rock européiste à fortes réminiscences 80’s avec seulement 2 ou 3 débraillages labellisés purs punk. IGGY semble avoir fait le deuil de vouloir séduire un jour une clientèle américaine qui lui tourne le dos ( il est trop sincère et fantasque pour ça ! ) mais pour nous européens, il y a à manger pour tout le monde…
A ce titre les 5 premiers morceaux d’ Every Loser constituent la meilleure entame d’un disque d’ IGGY POP depuis American Caesar ( en 1994 ). On sent un IGGY porté par la grâce des arrangements et les mélodies des contributeurs prestigieux que sont Duff Mc Kagan, Chad Smith, Stone Gossard ou encore Taylor RIP Hawkins ( dont c’est la dernière apparition post-mortem ici ). On peut ajouter qu’Andrew Watt a bien étudié son totem IGGY qu’il est capable de réciter maintenant sur le bout des doigts !
D’entrée de jeu Frenzy claque méchant et vicieux avec ses nappes de claviers qu’on croiraient échappées des sessions de New Values. Strung-Out Johnny est du pur IGGY qui irradie dans un habillage pop rock 80 irrésistible. Pas celui d’un U2 trop généraliste non, la version plus sombre et underground des Lords of The New Church par exemple ( avec les guitares estampillées Brian James de Watt ). New Atlantis est un spleen superbe dont IGGY a le secret qui va caracoler à coup sûr dans la playlist de mes rêves. Modern Days Rip-off est surtout un TV Eyes rip-off pour le riff et Scene of the Crime pour le couplet ( les petites touches de piano boogie comprises ) mais qu’importe, l’IG se cabre à nouveau pour nous envoyer des coups de sabots dans les roubignolles ! Morning Show est une sublime ballade éthérée avec laquelle IGGY juge assez durement son personnage publique. News for Andy s’impose comme une petite relecture acoustique de Passenger et Neo Punk ironise sur la statut des punks quand ils deviennent bankeable, ce qui occasionne une franche rigolade à la fin. All The Way Down boostée par la puissance de Stone Gossard ( et l’un des rares solos de guitare du disque ) sera un futur classique en live si tenté qu’Iggy s’entoure cette fois de musiciens costauds dans l’esprit crade de ce gros rock américain ( il semblerait Duff, Chad et Andrew soient à minima de la partie ). Comments émeut par son évocation désenchantée du prix à payer pour réussir à Hollywood, il rappelle les belles chansons tristes de Blah Blah Blah. The Regency recycle des boucles de Baby ( from The Idiot ) avant de basculer dans un son euro-pop à la diatribe somme toute maitrisée ( on est loin du Mask de 2001 ! )… Mais pourquoi pas ?
Le seul bémol du projet Every Loser est peut-être sa volonté algorithmique de cocher toutes les cases d’un parcours artistique, mais sans la what the fuck/ anti-woke attitude qui va avec IGGY POP depuis toujours ! Mais l’approche sacrificielle d’IGGY est belle et bien terminée. Aujourd’hui il passe son temps à nourrir sa propre légende et de fort belle manière ici. Revenu de tout, IGGY POP peut nous embarquer où il veut maintenant du moment qu’il s’éloigne le plus possible de la French Riviera et de ses reprises croonées en Français dans le texte. Cet IGGY là c’est pour la vie !
 Emmanuel Ascher Plus d'infos à propos de l'auteur ici |
Tracklist :
01. Frenzy
02. Strung Out Johnny
03. New Atlantis
04. Modern Day Rip Off
05. Morning Show
06. The News For Andy
07. Neo Punk
08. All The Way Down
09. Comments
10. My Animus Interlude
11. The Regency
Label : Gold Tooth Records
Sortie : 06/01/2023
Discographie :
Avec The Stooges
The Stooges (1969)
Fun House (1970)
Raw power (1973)
The Weirdness (2007)
Ready to die (2013)
Avec James Williamson
Kill City (1977)
Solo
The Idiot (1977)
Lust for Life (1977)
New Values (1979)
Soldier (1980)
Party (1981)
Zombie Birdhouse (1982)
Blah Blah Blah (1986)
Instinct (1988)
Brick by Brick (1990)
American Caesar (1993)
Naughty Little Doggie (1996)
Avenue B (1999)
Beat 'Em Up (2001)
Skull Ring (2003)
Préliminaires (2009)
Après (2012)
Post Pop Depression (2016)
Free (2019)
Liens multimédia - videos - SITE OFFICIEL
Communiqués de presse : 06/01/2023 - IGGY POP a sorti son nouvel album, Every Loser, le 06 janvier 2023 via Gold Tooth Records. Découvrez-le et écoutez-le intégralement dans la vidéo playlist ci-dessus.
12/11/2022 - À la suite de la réaction extatique à son titre d'ouverture et à son premier single "Frenzy", il peut maintenant être révélé qu'Iggy Pop sortira son nouvel album, "Every Loser", le 6 janvier 2023.
"Every Loser" est le 19e album solo d'Iggy et son premier à sortir via le partenariat récemment annoncé entre Atlantic Records et Gold Tooth Records, le nouveau label fondé par le producteur exécutif multi-platine Andrew Watt, lauréat d'un Grammy Award.
"Je suis le gars sans chemise qui déchire; Andrew et Gold Tooth comprennent ça, et nous avons fait un disque ensemble à l'ancienne", a déclaré Iggy dans un récent communiqué. "Les musiciens sont des gars que je connais depuis qu'ils sont enfants et la musique va vous flinguer."
Comme l'indiquent les db-mètres épinglés de "Frenzy", "Every Loser" revient aux racines primordiales d'Iggy tout en conservant un point de vue lyrique et une palette sonore indéniablement modernes. "Every Loser" est un album exemplaire de rock 'n' roll primitif - une classe de maître dans l'art de se déchaîner avec une intensité inégalée et un esprit imperturbable. Le résultat est 11 chansons de l'homme qui a refusé d'entrer doucement dans cette bonne nuit sur son album précédent, le sombre et contemplatif "Free" de 2019, et qui charge à nouveau sans crainte la vie elle-même sur "Every Loser".
Watt a déclaré: "Iggy Pop est une putain d'icône. Un véritable original. Le gars a inventé le plongeon sur scène. Je n'arrive toujours pas à croire qu'il m'a laissé faire un disque avec lui. Je suis honoré. Cet album a été créé pour être joué aussi fort que votre chaîne stéréo le pourra... montez le son et attendez..."
Lapochette de "Every Loser" est une œuvre d'art originale créée par l'artiste contemporain de renommée mondiale Raymond Pettibon. Pettibon a fait irruption sur la scène à la fin des années 1970 et a conçu des pochettes d'albums emblématiques pour des artistes tels que SONIC YOUTH et BLACK FLAG avec ses dessins emblématiques ressemblant à des bandes dessinées. Le travail de Pettibon a été largement exposé aux États-Unis et dans le monde, y compris une installation du panneau d'affichage High Line à New York et une exposition personnelle au Tel Aviv Museum Of Art.
"Every Loser" sera également disponible en vinyle, cassettes et CD en édition limitée. Dans le cadre de la sortie, Iggy propose une relance exclusive du légendaire fanzine Punk Magazine du fondateur et éditeur légendaire John Holstrom avec un numéro complet sur Iggy, qui contient une interview exclusive d'Iggy par Flea. Iggy a fait la couverture du fanzine de John Holstrom en juillet 1976.
Largement reconnu comme l'un des artistes les plus influents et interprètes dynamiques de tous les temps, Pop est un chanteur, auteur-compositeur, musicien, auteur, producteur de disques, DJ et acteur dont l'œuvre épique lui a valu à la fois une renommée mondiale et un culte fanatique. À partir de 1967 avec son groupe THE STOOGES, qui a marqué une époque, Pop a fusionné le rock primitif, le blues et le free jazz en quelque chose de tout à fait dangereux et nouveau, ouvrant la voie au punk, au post-punk, au hard rock et au grunge. Sa carrière solo historique - qui a débuté avec "The Idiot" et "Lust For Life", produits par David Bowie en 1977 - a vu la pop traverser une gamme étonnante de genres musicaux, inspirant génération après génération de rock 'n rollers avec son songcraft iconoclaste, un style de performance sans compromis et un charisme unique. Peut-être la plus grande incarnation vivante du rock and roll, Pop n'a jamais ralenti, faisant avancer la forme d'art depuis plus d'un demi-siècle, y compris son dernier enregistrement complet, "Free", contemplatif et bien reçu par la critique en 2019.
Le large éventail de crédits de Watt comprend des travaux avec Justin Bieber, Post Malone, Elton John, Ed Sheeran, Miley Cyrus, Dua Lipa, Ozzy Osbourne et plus encore. En 2021, il a reçu le Grammy Award du "Producteur de l'année, non classique" et a récemment produit l'album d'Osbourne "Patient Number 9", ainsi que le single "Hold Me Closer", la très attendue collaboration de Britney Spears et Elton John. Au-delà de sa production et de son écriture, Watt a eu l'honneur de rejoindre Vedder en tournée dans le cadre de son projet parallèle all-star THE EARTHLINGS.
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