REPORTS

Dans une interview à Rock Hard, les membres d’Enforcer disaient qu’ils aimeraient bien passer au Hellfest, leur souhait a été entendu et ils ont été ajouté à l’affiche quelques mois avant l’édition suite au jeu des annulations. Ils vont donc représenter le Heavy Metal classique ce samedi à Clisson pour la journée dont la tête d’affiche est la légende Iron Maiden.  Ce style étant vraiment sous représenté cette année de manière assez incompréhensible, surtout après une édition 2022 ou le Hellfest avait enfin donné des signes de vouloir programmer plus de groupes de Heavy, c’est une bonne idée de les avoir ajouté, mais un manque de Heavy se fait cruellement sentir en cette journée et sur cette édition en général.

Il est midi quand les 4 Suédois tout de cuir vêtu prennent possession de la Mainstage pour un court set de moins de 30 minutes. Pas de temps à perdre, après quelques soucis d’installation de la batterie, le set peut enfin commencer avec le premier « hit » du jour : « Destoyer ». Enforcer est en effet une machine à tubes Heavy Metal plutôt easy listening mais toujours très bien ficelés et rudement efficaces. Leur 4^ième album « From Beyond » est particulièrement mis à l’honneur avec 3 titres interprétés d’entrée de jeu : suivent donc « Undying Evil » et surtout le titre éponyme repris en chœur par la petite foule présente en ce début d’après-midi. « Coming Alive », issu du dernier album porte bien son titre et présente un retour au style classique du groupe après la petite pause plus hard de l’abum « Zenith » qui avait divisé les fans. Ici, point de ralentissement, un titre bien speed comme ils savent les faire. Olaf Wikstrand vit la musique d’Enforcer jusqu’au bout des cheveux et le groupe profite de ces dates pour présenter son nouveau line up avec Garth Condit à la basse qui remplace Tobias Linqvist présent depuis presque le début et qui bénéficiait d’un énorme charisme sur scène. « Mesmerized by Fire » et « Take Me Out of this Nightmare », 2 titres de l’excellent « Death by Fire » sont envoyés sans pause et avant même les 30 minutes de jeu, le groupe nous salut déjà. Trop court et toujours aussi bon en live.

Jamais entendu avant, mais en préparant le Hellfest, j'avais écouté et j'avais beaucoup aimé. Et en live, c'est excellent ! Du hard psychédélique, pas gras comme du stoner, mais plutôt spatial. Longues plages instrumentales hypnotiques (avec un petit clavier  parfois utilisé pour le guitariste et le bassiste, pour rajouter quelques effets), le trio recueille un super accueil du public, mérité ! Belle découverte !

EVERGREY  - MS 1 - 13h35 (Patrice Du Houblon)

Formé en 1995 à Göteborg, en Suède, leur musique est définie comme "power metal progressif" (qu'est-ce donc ?). Les paroles et l'imagerie du groupe entretiennent une atmosphère "sombre" lit-on sur leur bio. Le quatuor se présente composé de Tom S. Englund (chant, guitare, depuis 1995), Henrik Danhage (guitare, chœurs, de 2000 à 2010, et depuis 2014), Rikard Zander (claviers, chœurs, depuis 2002), Jonas Ekdahl (batterie de 2003 à 2010, et depuis 2014), et Johan Niemann (basse, chœurs, depuis 2010). Nota bene, ce dernier est le frère de Kristian Niemann qui officia au sein de Therion.

Le treizième album "A Heartless Portrait (The Orphean Testament)" est paru le  20 May 2022.

Ce que j'ai écouté ne me repousse pas a priori ; la voix est claire, les guitares lourdes et pourtant incisives, alors pourquoi ne pas essayer l'aventure !

Je suis toujours en mode économique, et pourtant une fois de plus j'accroche irrésistiblement à ces puissantes mélodies vikings. Groupe que je reverrais avec plaisir, le cas échéant…

RIVERSIDE - MS 1 -  15h10 (Patrice Du Houblon)

Ces polonais ont fondé RIVERSIDE en 2001. Mariusz Duda, Piotr Grudziński, Piotr Kozieradzki et Jacek Melnicki partageaient un même attrait pour le rock progressif et pour le heavy metal, bien que Mariusz, le principal parolier et compositeur du groupe, était à l'origine un fan de musique électronique, ambiante et expérimentale.

Ce fabuleux groupe aurait pu être stoppé net en 2016, lorsque le guitariste Piotr Grudziński est décédé brutalement alors qu'ils étaient en studio d'enregistrement. Cette bande d'amis, très soudés, a d'abord dû encaisser le coup avant de décider de continuer. Le nouveau guitariste a dû démontrer patience, humilité, humanité et talent avant d'être finalement intégré.

RIVERSIDE se compose aujourd'hui de Mariusz Duda (chant, basse, guitare, depuis 2001), Piotr Kozieradzki (batterie, percussion, depuis 2001), Michał Łapaj (claviers, chœurs depuis 2003), Maciej Meller (guitares, officiellement depuis 2020, mais il était déjà sur son strapontin sur les tournées de 2017 à 2020).

Le huitième album studio "ID.Entity" est paru le 20 janvier 2023 sur Inside Out Music et Mystic Production et a été produit par Mariusz Duda.

Par le biais de réseaux sociaux, je me suis intéressé à eux vers la fin des années 2000, avant de pouvoir assister à un premier concert, à la Locomotive le samedi 14 novembre 2009, à l'occasion de leur tournée "Anno Domini High Definition" ; un événement dont je ne me suis toujours pas remis. J'assiste aujourd'hui à mon huitième concert avec toujours la même envie. C'est le premier véritable objectif de mon Festival. Clairement.

J'ai vu évoluer Mariusz au fil des années, et il le dit lui-même ; il a gagné en maturité et en assurance. Conscient du lieu où il se trouve en tant que représentant d'un style peu prisé ici, il annonce clairement au public qu'il a trois mauvaises nouvelles pour lui ; Il ne jouera pas du metal mais du rock progressif ; il ne citera à aucun moment "fuck", et enfin les morceaux seront longs. Cette franchise lui attirera sans aucun doute le respect de la fosse, car les titres furent acclamés et/ou respectés en temps voulus.

RIVERSIDE ne disposait que de quarante-cinq minutes pour convaincre, ce qu'il a de mon point de vue accompli en cinq titres savamment choisis ! Ils avaient l'embarras du choix, tant leur son est de nature à séduire les metallos ; un son de basse omniprésent, une frappe de batterie puissante et balancée à souhait, …Deux titres issus de leur dernier opus, par leur atmosphère à la fois puissante et planante, ont contribué à cette réussite. Clore par un (long) titre de mon album préféré, "Anno Domini High Definition" ne pouvait que me ravir !

 

BEAST IN BLACK - MS2 - 16:00  (Metalden)

Premier Hellfest pour les finlandais, tout logiquement car le groupe est encore jeune ! Il a été  fondé en 2015 à Helsinki par le guitariste  auteur-compositeur Anton Kabanen, suite à son expulsion de Battle Beast pour cause de divergences insurmontables !  Des divergences dont on a pu supposer assez rapidement qu'elles n'étaient pas musicales, car  Beast In Black fait du Battle Beast avec du chant masculin ! On y retrouve notamment les sonorités de claviers Bontempi qui donnent une touche  pop années 80 à leur heavy metal, un style qui ne plait pas à certains puristes, mais dont pour ma part je suis assez friand, pour y avoir gouté une première fois en live à Toulouse en 2017, date où ils ouvraient pour Rhapsody. A l'époque ils défendaient leur premier album, Berserker , depuis, ils en ont sorti deux autres, From Hell With Love en 2019, et Dark Connection en 2021. Le line-up est relativement stable, avec seulement un changement de batteur, Atte Palokangas ayant ainsi rejoint en 2018  Anton Kabanen (guitare, chœurs, claviers), Yannis Papadopoulos (chant), Kasperi Heikkinen (guitare rythmique), et Máté Molnár (basse).

Le set s'ouvre sur Blade Runner, 1er titre du dernier opus, et si l'on peut déplorer l'utilisation de bandes pré enregistrées pour les claviers, cela n'a aucune incidence sur l'adhésion quasi immédiate du public ... et de votre serviteur ! Slams et circle pits accompagnent les neuf titres de la set-list, dont Hardcore et le festif  One Night In Tokyo du dernier album, le set se termine avec un non moins festif End of the World ,   le tout ponctué par quelques arrosages  au jet d’eau, manière de lutter un peu contre une température élevée, pas uniquement due à Beast In Black !

SAOR - Temple - 16:00 (Holy Vier)

Je vois passer le nom depuis un moment, et quelques écoutes m'ont bien plues. Je viens de découvrir qu'ils étaient écossais, je croyais qu'ils étaient français ... La scène black m'est bien étrangère.

Chant féminin, violon, flûte, ça peut sembler cliché, mais ça fait pas du tout "chasse à l'ours" comme disent les copains. Rien à voir avec les vikingniaiseries d'autres groupes d'extrême folk metal, ils jouent du folk black metal classieux avec une vraie atmosphère et une présence scénique simple mais efficace. Très bon son, avec une clarté bienvenue pour bien distinguer les instruments. Excellent concert.

PUSCIFER - MS1 -  16:50 (Oso Garu)

Place maintenant à l’OVNI musical Puscifer. Projet/groupe mené par Maynard James Keenan (Tool/A Perfect Circle), on est ici dans un univers très rock un peu indus et très théâtral. Pour cette tournée, Keenan et Carina Round qui l’accompagne principalement au chant sont tous les 2 grimés en Men in Black. Ils sont dans le rôle d’agents du gouvernement faisant des expériences sur les Aliens. Le reste du groupe est également habillé en costume et cela colle parfaitement à l’univers déjanté du groupe.

Avec son Jeu de scène hypnotique, on retrouve du Tool ici et là. « Fake Affront » et « Postulous » (du dernier album en date (« Existential Reckoning ») ouvrent le show. Round et Keenan sont affublés de pieds de micro attachés à la ceinture pour un jeu de scène très « spécial ». Des Men in Black avec des visages tout blancs apparaissent sur scène avant d’être suivis par des Aliens qui viendront intervenir pendant tout le show en interagissant avec les musiciens. Même si le dernier album sera le plus représenté cette après midi avec 5 titres, le groupe n’oublie pas ses précédents méfaits avec au moins un titre de chaque album. Le groupe dispose d’un temps de jeu confortable de 50 minutes et nous emmène dans son univers pour un voyage unique.  La scène, sorte de laboratoire pour effectuer des tests sur les Aliens est très réussie. Les Aliens courent et dansent dans des chorégraphies plutôt fun. On se laisse prendre au jeu et les morceaux plus pop « Man Overboard » et « The Remedy » clôturent un set unique qui a emporté l’adhésion de la foule qui était bien dense pour ce groupe assez rare en Europe.

GOROD - Altar -  16:50 (Holy Vier)
Pas vu le groupe depuis 10 ans, et je n'en avais un bon souvenir, c'est pas mon style de death, trop technique et pas assez putride. Une paire de morceau et je passe mon tour. C'est trés bien interprété, et le public apprécie, c'est le principal. Hop, retour vers la vallée pour un des concerts que j'attend le plus.

 

ARCH ENEMY MS 2 : 17h45 (Patrice Du Houblon)

Le groupe suédois de death metal mélodique a été fondé en 1995 par Michael Amott, guitariste de Carcass, et Johan Liiva, tous deux issus du groupe de death metal Carnage. A l'origine un "supergroupe" de Halmstad ses membres ont fait partie de groupes tels que Carcass, Armageddon, Carnage, Mercyful Fate, Spiritual Beggars, The Agonist, Nevermore et Eucharist. Le groupe a sorti onze albums studio, trois albums live, et quatre mini-albums. Johan Liiva a été remplacé par la chanteuse allemande Angela Gossow en 2000. Puis Gossow a quitté le groupe en mars 2014 pour devenir le manager du groupe et a été remplacée par la chanteuse canadienne, et québécoise Alissa White-Gluz.

ARCH ENEMY se compose à ce jour de Michael Amott (guitare, chœurs, depuis 1995), Daniel Erlandsson (batterie de 1995 à 1997, et depuis 1998), Sharlee D'Angelo (basse, depuis 1998), Alissa White-Gluz (chant, depuis 2014) et Jeff Loomis (guitare, chœurs, depuis 2014).

Le onzième album studio "Deceivers" est paru le 12 août 2022.

Il est permis de s'étonner de mon attrait pour ces Vikings, en tant qu'amateur de belles voix claires. En effet, la voix d'Alissa, gutturale, violente, agressive peut paraitre particulièrement choquante, surtout venant d'une femme. Sa beauté pourrait constituer une circonstance atténuante. Pas seulement, j'ajoute immédiatement. Le chant guttural exige, quoi qu'on en pense, une grande discipline pour durer sur un concert. La Dame maitrise cet élément avec assurance et conviction.

J'admets cependant que j'erre là bien loin de mes contrées habituelles. Je confesse humblement un de mes paradoxes. Pour ma défense, j'avance aussi le talent des musiciens, mis en avant par des soli de guitares à la fois mélodiques, puissants et incisifs. J'y retrouve des sonorités qui m'avaient tant plu dans MERCYFUL FATE dans les années 80 !

J'avais déjà fortement apprécié leur prestation ici même au Hellfest, sur cette même scène de surcroit, le dimanche 24 juin 2018, lors de leur tournée "Will To Power ". Je ne me suis jamais rendu à un de leurs concerts, pour des questions de priorités. Mais cela pourrait évoluer…Car leur concert aujourd'hui est une nouvelle démonstration de puissance maitrisée et sacrément jouissive ! Le public ne s'y trompe pas et c'est la folie dans la fosse (heureusement voisine à la mienne !). L'atmosphère musicale, déjà sulfureuse, est encore accrue par des effets pyrotechniques impressionnants.

En cinquante minutes, ils nous balancent neuf titres, dont cinq sont issus de "Deceivers".

Là, c'est avec THE OBSESSED, son premier groupe, qu'il foule la scène de la Valley. Première fois que je le vois, il est vraiment charismatique, sauf qu'il a l'air de partager les mêmes problèmes dentaires que son collègue Bobby Liebling (chanteur de PENTAGRAM, qui a un dentier après avoir perdu ses dents à cause de la drogue)... Wino est bien entouré, les musiciens, impliqués, rendent bien la musique, c'est gras, c'est puissant, les chansons sont toutes excellents (j'en reconnais quelques unes, comme Sacred ou To Protect and To Serve sont des chefs d’œuvres), avec toujours le petit riff qui fait mouche, les solos, les duels de guitare (parfois proches du Rock Sudiste). Je comprend vraiment pour quoi THE OBSSESSED est réputé, ça sera un des meilleurs concerts du week-end pour moi.

PORCUPINE TREE - MS1 - 18h40 (Patrice Du Houblon)

Groupe anglais formé en 1987 par Steven Wilson. Au cours d'une carrière initiale de plus de vingt ans, le groupe a été reconnu par la critique et ses collègues musiciens. Tant est si bien qu'il a développé un culte et est devenu une influence pour de nouveaux artistes. Farouchement indépendant, Steven a permis au groupe de se tailler une carrière à une certaine distance de la musique grand public. Dans ses premières années PORCUPINE TREE évoquait divers styles de rock psychédélique, de space rock et de rock expérimental, s'orientant plus tard vers une direction plus progressive/de space rock comparable à celle de Pink Floyd. Après avoir signé avec le label Kscope à la fin des années 1990, le groupe a commencé à s'approcher d'un son rock alternatif plus attractif. Au début des années 2000, le groupe signe avec une grande maison de disques et change à nouveau de son, cette fois dans une direction à la fois plus progressive et plus puissante, aux limites du metal ("In Absentia" paru en 2003).

Mais hélas, en 2010, après la tournée de soutien de leur album studio de 2009 The Incident, le groupe est devenu publiquement inactif car Wilson s'est engagé dans son travail en solo, et les autres membres ont commencé à travailler sur leurs propres projets.

Cependant, Wilson, Barbieri et Harrison ont continué à travailler par intermittence sur des projets dans le secret au cours de la décennie suivante, ce qui a conduit à la sortie de leur onzième album studio "Closure/Continuation" le 24 juin 2022.

Steven Wilson (chant, guitare de 1987 à 2010, et depuis 2021), est entouré aujourd'hui de ses fidèles lieutenants Richard Barbieri (claviers de 1993 à 2010, et depuis 2021), et Gavin Harrison (batterie, de 2002 à 2010, et depuis 2021). Pour sa tournée C/C, il est soutenu par Randy McStine (guitares, chœurs, depuis 2022 et Nate Navarro (basse, depuis 2022).

Pour ma part, après une première approche méfiante (oui, j'avoue) au début des années 2000, j'avais fini par tomber sous la séduction vers 2003. Ce qui parait finalement logique à l'écoute d'In Absentia, une sorte de chainon manquant entre le progressif et les sons plus durs ! Ensuite, un premier concert, le samedi 30 avril 2005 à l'Elysée Montmartre, lors la tournée "Deadwings", m'a convaincu qu'il s'agissait de LA Musique dont j'ai besoin. Le retour en activité de PORCUPINE TREE, que je n'espérais plus, m'a permis d'assister à un concert phénoménal le mercredi 2 novembre 2022 au Zénith de Paris, dans le cadre de la tournée promotionnelle "Closure/Continuation".

Je suis ainsi ici pour assister à un onzième concert de PORCUPINE TREE !

Aujourd'hui, ce ne sont pas les rabat-joie qui m'entourent qui détourneront mon attention. Dans leur attente absolue de la Vierge de Fer (que j'attends aussi, soit dit en passant), les uns font mine de dormir, les autres bavardent… Mais je ne leur en veux pas, car l'un d'entre eux m'a finalement dégoté deux plectres estampillés du groupe, que Steven avait nonchalamment jeté au pied de son micro ! Adage du jour : il faut toujours ménager son entourage !!! Et puis fort heureusement, le reste du public, très très nombreux dans la fosse du Hellfest a réagi très favorablement ! J'étais très fier de mes poulains !

Pourtant les titres choisis m'ont paru audacieux. Steven aurait pu choisir des titres bien plus metal et bien plus fédérateurs ici, mais non. Le Monsieur fait ce qu'il veut, et d'ailleurs comme Marius auparavant, il avait bien prévenu le public du Hellfest, devant lequel il joue pour la deuxième fois. En effet, j'étais là aussi ce samedi 21 juin 2008 lorsqu'il défendait sa conception de la Musique !

Soixante-dix minutes, c'est peu au regard du Monument, mais nous avons cependant eu droit à neuf titres, dont quatre issus de " Closure/Continuation". Bien moins qu'au Zénith en octobre dernier (25 titres en deux actes), mais "Open Car" n'avait plus été joué depuis 2010 !

 

PRO-PAIN - War Zone 18:40 (Metalden)

Deuxième passage à Clisson après 2014. pour ce combo de punk hardcore, formé en 1991, qui ne compte plus dans les rangs du line-up originel que Gary Meskil, le bassiste chanteur. Depuis 2014, la moitié du line-up a été par ailleurs renouvelé, avec Greg Discenza  en 2019 à la guitare solo, et Matt Sheridan  en 2016 à la guitare rythmique.

Après l'intro qui ne fait pas dans la finesse , les New Yorkais assènent un Unrestrained percutant, avec ce mélange de riffs de guitare puissants, de rythmes saccadés et de lignes de basses qui pulsent, de quoi à headbanger sans retenue, ce dont les fans près de la scène ne se privent pas, avec beaucoup d'énergie.  Côté set-list, c'est l'album Shreds of Dignity qui est le plus sollicité, avec No Way Out, Gone Fishin'  ou encore la reprise de The Shape of Things to Come. puis le reste issu des albums sortis après 2004. Un set carré, puissant, rageux, accompagné par des fans déchainés à slammer et à former des circle pits, pas de doutes, le groupe était dans une forme olympique et le  public aussi !

POWERWOLF MS2 19:55 (Oso Garu)

Il semblerait que l’heure de gloire des Loups Garous soit arrivée en France. Pour le 4^ième passage de Powerwolf à Clisson, ils bénéficient d’un des meilleurs créneaux du festival : 20h00 et juste avant Iron Maiden. Pour l’occasion, ils ont mis les petits plats dans les grands avec un budget pyrotechnie plus élevé que d’habitude.

Nous avons même droit à une entrée sur scène très théâtrale avec des moines qui arrivent avec le groupe en portant des torches sur « Faster Than the Flame ». Avec Enforcer et Iron Maiden, c’est le trio Heavy Metal en ce samedi Hellfestien très chaud. La foule est compacte pour venir chanter les hymnes issus des Carpathes. « Incense & Iron », « Demons Are a Girl’s Best Friend », « Fire and Forgive », la recette de Powerwolf est bien rodée et efficace : des refrains qui restent en tête et des morceaux relativement speed ponctués de duels de guitares mélodiques et inspirés des 2 six-cordistes Matthew et Charles Greywolf. L’accueil réservé au groupe est particulièrement bon et le chanteur Attila Dorn en perd ses mots lorsqu’il demande au public s’il est prêt à « célébrer la sainte messe du Heavy Metal ». Visiblement oui !

Avec des flammes sur toute la longueur de la scène, Powerwolf déroule son set avec « Dancing with the Dead » et « Blood for Blood (Faoladh) » du dernier album en date « Call of the Wild ». Petit cadeau pour les fans français - issu de « Interludium », un disque « intermédiaire » qui porte bien son nom - la « Bête du Gévaudan » est interprétée dans la langue de Molière ce soir. Souvent en français, Attila parle beaucoup entre les titres pour faire chanter au maximum le public. Il est d’ailleurs aidé par le clavier Falk Maria Schlegel qui n’hésite pas, dès qu’il le peut, à venir sur le devant de la scène haranguer la foule. Le reste du temps, il est surexcité sur son orgue qui crache même des flammes sur « Amen & Attack ». Les flammes, ils aiment ça, espérons qu’ils passeront la prochaine fois de nuit pour pouvoir profiter pleinement du show pyrotechnique.  En une heure de show, Powerwolf essaye de parcourir toute sa discographie et la fin du show est composée des classiques des 2 albums qui ont défini le son du groupe « Blood of the Saints » et « Bible of the Beast ». Impossible de résister aux tubesques « Sanctified with Dynamite », « We Drink Your Blood » et surtout le « Werewolves of Armenia » ou les « Hou Ha » repris en chœurs par le public ont dû résonner jusqu’à Nantes. Carton plein pour Powerwolf : Amen !

 

IRON MAIDEN MS1 21:00 (Oso Garu)

Place maintenant à la tête d’affiche du jour et l’un des groupes les plus attendus du week end : Iron Maiden débarque avec sa tournée « The Future Past ». Ils nous ont annoncé une setlist basée sur « Somewhere in Time » et « Senjutsu » pour un show qui s’annonce assez unique.

Après le classique « Doctor Doctor », l’intro de Blade Runner retentit, c’était l’intro utilisée pour la tournée de 1986 pour « Caught Somewhere in Time » ; l’excitation monte car Maiden n’a pas interprété ce titre depuis la fameuse tournée. Le décor futuriste et le groupe débarque sur scène pour interpréter le titre présumé, quels frissons. Bruce Dickinson, dans un costume futuriste dont il a le secret, semble en très grande forme, aussi bien vocalement que physiquement. L’âge n’a pas d’impact sur lui et le titre est interprété à la perfection. Enchainement direct sur un « Stranger in a Strange Land » qui n’avait (à quelques exceptions en 1999) pas été interprété depuis Mathusalem (1987). Dave Murray et Yannick Gers sont en très grande forme et Steve Harris saute comme s’il avait toujours 20 ans.
Un premier Eddie (avec son chapeau inspiré de la pochette de Stranger) vient rendre visite sur scène pendant ce 2^ième titre. Cependant, il ne semble pas plus intéressé que ça par ce qu’il s’y passe, il repart donc, mais il reviendra, bien entendu, plus tard dans le set.

Comme annoncé, nous allons également avoir droit à des titres de Senjutsu ce soir et le premier qui sera interprété sera l’excellent single « The Writing on the Wall » présenté en Français par Dickinson : « vous voyez des lettres de feu dans le ciel ? ». Suivent « Days of Future Past » et « Time Machine », qui ont tous les 2 également droits à leur speech en Français par Dickinson. Petit clin d’œil au titre de la tournée sur « Days of Future Past » et un débat technique pour expliquer que grâce à sa machine à voyager dans le temps, il va à la porte d’entrée du Hellfest sans utiliser aucun kilowatts avec sa voiture ( !). Petite surprise lorsque retentit l’introduction de « The Prisoner » puis retour sur Senjutsu avec l’épique « Death of the Celts » qui reprend un peu les thématiques du « Clansman ». Nous arrivons maintenant au passage WTF du concert : Bruce nous perd (et se perd lui-même) avec l’introduction de « Can I play With Madness » dans un speech qui restera légendaire (possibilité de l’écouter sur Youtube). Le but est d’essayer de comprendre le rapport entre une « Sea of Madness », Louis de Funes, Fantomas et le titre présenté. Ce n’est pas très clair mais c’est très fun. Sur le morceau suivant, retour à l’ère « Somewhere in Time » avec un « Heaven Can Wait » qui voit également le retour d’Eddie en mode Western futuriste de l’époque 86/87 pour un duel au pistolet contre Dickinson et sa mitrailleuse ; ce dernier remportera bien entendu la confrontation.

Petite nouveauté pour cette tournée, en plus des backdrops géants qu’utilisent Maiden depuis des années, on voit l’adjonction de petits écrans sur les coté du backdrop qui reprennent souvent des Eddie ou des clips mais surtout, qui donnent un peu de vie à la scène de Maiden. C’est une bonne initiative, peut être annonciatrice d’une évolution de Maiden vers les écrans comme la plupart des groupes ?

Au bout d’une heure de show, place maintenant à la grosse surprise de cette tournée : en effet, après des années de demande de la part des fans, le groupe profite enfin de cette tournée pour proposer en live le chef d’œuvre « Alexander the Great » qui n’avait jamais figuré dans leurs sets (sur la tournée « Somewhere in Time », le groupe avait choisi de conserver comme morceau épique « The Rime of the Ancient Mariner »). Le mythique solo d’Adrian sera un poil « raté » ce soir avec Adrian faisant une pause au début, étrange et rare de la part d’un groupe faisant rarement d’erreurs en live. Cela prouve au moins qu’ils ne sont pas playback ! Après ce point culminant du show, on attaque les classiques « Fear of The Dark » ou le public donne de la voix et un « Iron Maiden » où un Eddie « Senjutsu » gonflable remplit l’arrière de la scène (pas le plus réussi qu’ils aient eu au passage…).

Les rappels verront le groupe revenir pour offrir encore un superbe « Hell on Earth », dernier extrait de Senjutsu pour ce set, avant de conclure sur les 2 hits « The Trooper » et « Wasted Years ». Pour moi, les 1h45 sont passés en un temps record et cette tournée est juste magnifique. Le groupe est tellement en forme que l’on n’arrive pas à croire qu’ils ont tous 60/70 ans : tout simplement impressionnant !

FAUN - Temple - 21:45 (Metalden)

Ambiance  Pagan Folk avec les bavarois de Faun au menu de la Temple à 21h45 !

Le groupe a été formé en 1998 et leur musique se distingue par l'utilisation d'instruments anciens et une présence importante du chant. Elle est parfois teintée d'un soupçon de sons électroniques. Parmi les instruments joués, il y a la harpe celtique, le schlüsselfiedel suédois (nyckelharpa), la vielle à roue, le bouzouki, des cornemuses, la cithare, diverses flûtes et beaucoup d'autres, de qui à retrouver les racines médiévales ! Ils ont onze albums à leur actif, le dernier, Pagan, datant de l'an dernier.

Et c'est avec Baldur, un titre de ce dernier, que s'ouvre le set. Les harmonies vocales sont impressionnantes de précision et de musicalité, et l'appui des instruments divers se fait avec une cohésion remarquable. Deux autres titres de cet opus sont joués, Galdra et Gwydion sur les 15 titres proposés.  Pas de slam ou de circle pits dans le public qui adhère d'une manière plus classique notamment en chantant ou avec des applaudissement nourris, notamment à la fin du set, et de la photo traditionnelle du groupe. 

VOIVOD - Aaltar - 22:50 (Holy Vier)
Dès la fin de MAIDEN, rush vers la Altar pour ne trop rater le début de VOIVOD, groupe qui, dans la liste des groupes cultes, est tout en haut. J'avais eu l'occasion de les voir une seule fois en 2015. Je rate les 2 premiers titres, ils ont commencé avant que MAIDEN finisse, c'était prévu. Le son est énorme, notamment la guitare de Chewy, qui a le plus gros son de gratte des 4 jours. Incroyable comme tout le groupe sonne puissant. Le talent des 4 musiciens, l'attitude ultra décontractée malgré la complexité de la musique - on ne comprend clairement p as tout, et peu de passage où on peut se raccrocher - , et malgré le fait que je ne connaisse peu de morceaux, ce concert sera un des tout meilleurs du week-end.
Je profite d'un rare temps mort pour me balader sur le site, de nuit c'est magnifique. La Temple est ultra bondée pour THE HU (que les gens prononcent comme les WHO, ce qui m'a fait me poser quelques questions en écoutant certaines conversations sur le site, avant de comprendre qu'ils parlaient du groupe mongol et pas de son homonyme anglais , je n'avais jamais fait le rapprochement avant entre les 2). Il a fallu que je contourne très largement la foule pour arriver aux toilettes, je ne comprend pas la hype autour de ce groupe.

 

WITHIN TEMPTATION - MS2  -  23h05 (Patrice Du Houblon)

Groupe néerlandais de metal symphonique fondé en avril 1996 par la chanteuse Sharon den Adel et le guitariste Robert Westerholt. C'est Sharon den Adel qui définit le mieux sa démarche : "Nous nous considérons plus comme un groupe de métal/rock symphonique mélodique et atmosphérique.... À mon avis, nous ne sommes pas un groupe gothique, mais nous avons des éléments gothiques".

Le septième album studio "Resist" est paru le 1^er février 2019.

Le groupe de compose actuellement de Sharon den Adel (chant, depuis 1996), Robert Westerholt (guitare rythmique, chant gutturaux, depuis 1996), Jeroen van Veen (basse, depuis 1996), Martijn Spierenburg (claviers, depuis 2001), Ruud Jolie (guitare soliste, depuis 2001), Mike Coolen (batterie, depuis 2011) et Stefan Helleblad (guitare rythmique, depuis 2011).

J'avais assisté avec un certain plaisir à leur concert du samedi 25 juin 2005 au Parc des Princes lors que leur tournée "Silent Force". Le groupe ouvrait pour … DREAM THEATER et IRON MAIDEN !! eh oui…

Sans être franchement mon style de prédilection, j'écoute toujours avec plaisir cette musique, même si je la trouve parfois trop emphatique et grandiloquente. Cependant, j'apprécie les parties vocales, le plus souvent assurée par une voix féminine, ainsi que les pupitres particulièrement mélodiques des guitares et des claviers. WT fait partie de ces groupes acceptables. Une très belle voix claire, limpide mise en valeur par une musique puissante et très mélodique ; quoi d'autre !? Leur concert était en fait bienvenu à ce stade de ma journée ; le repos du guerrier, quoi ! Trop cassé pour relater davantage leur prestation, j'ai cependant remarqué que Sharon fit une allusion solidaire à la guerre en Ukraine.

Cette séquence sympathique fut agrémentée de seize titres, dont trois issus de "Resist". Fait notable, "Bleed Out" une nouvelle chanson inédite fut interprétée pour la première fois sur scène.

CARPENTER BRUT MS1 0:35 (Oso Garu)

Minuit et demi, la nuit est bien tombée sur Clisson et ce soir, ce seront les frenchies de Carpenter Brut qui auront le plaisir et le privilège de clôturer la programmation des Mainstages. Après un passage sous une tente blindée en 2018, le trio Français de Darksynth est de retour à Clisson dans des conditions parfaites. Leur Synthwave très metal attire une grande foule en ce samedi soir pour un show spécial rempli d’invités.

Frank Hueso nous présente ici son univers très spécial et son nouvel album Leather Terror dont 8 titres sur 12 seront interprétés ce soir. Après un puissant « Straight out of Hell », le chanteur Gunship viendra chanter le plus mélodique « The Widow Maker ». Suivent ensuite 3 titres instrumentaux qui mettent bien en avant les musiciens qui accompagnent Carpenter Brut, Adrien Gousset à la guitare et Florent Marcadet à la batterie. La scène est magnifique avec des lights qui rappellent un peu Nine Inch Nails. La foule danse plus qu’elle n’headbange pour cette fin de soirée très festive. Mat McNerney viendra interpréter « Beware the Beast », Greg Puciato « Imaginary Fire », et Johannes Andersson « Leather Terror ». Le fait d’alterner morceaux musicaux et morceaux chantés évite de décrocher du concert et maintient l’attention du public qui restera jusqu’à la fin. La richesse de la musique de Carpenter Brut qui pioche dans tous les styles, Metal, Pop, Synthwave, Techno, voire même reggae nous ramène dans les années 80’s pour un voyage d’1h15 qui passera très vite. Il est déjà 2h00 du matin et en rappel, le groupe nous réserve une petite surprise avec la reprise surboostée de « Maniac » avec le chanteur original Michael Sembello au chant. Très éfficace pour finir un set spécial et parfait de bout en bout.