NEIL YOUNG a bercé mon enfance au même titre que GENESIS.
L'année des 40 ans de son album Harvest (mon disque préféré de tous les temps), Monsieur YOUNG s'est accordé une parenthèse pour écrire son autobiographie.
Dans un récit parfois décousu et confus, il parle musique, de sa famille, de ses amis avec une grande sincérité. Rayon musique, il nous parle de ses début difficiles avec les SQUIRES qui couraient les petits cachets. Sa grande amitié avec STEPHEN STILLS est racontée avec beaucoup de respect dans les mots choisis. BUFFALO SPRINGFIELD et l'arrêt brutal du groupe reste son plus grand regret. La mort de DANNY WHITTEN d'une overdose juste après que YOUNG l'ait viré reste à jamais comme une plaie ouverte, une erreur fatale. La mort qui obsède cet artiste à travers celle de son père, après des années plongées dans la folie, ou celles plus récentes de BEN KEITH son guitariste, ou DAVID BRIGGS son génial producteur. Mais à chaque fois la musique a pris le dessus comme pendant les cessions de l'album Harvest où son couple battait de l'aile. Pour ceux qui pensent que YOUNG va révéler des détails croustillants à propos de la guerre d'égos au sein de CSNY, c'est raté. Pas une seule querelle n'est déballée à propos de GRAHAM NASH ou DAVID CROSBY. La musique reste ancrée en lui, même si pendant toute la phase d'écriture de ce livre, l'inspiration musicale semble l'avoir abandonné. Cette musique, et il l'avoue, est responsable de son égoïsme.
Il a sacrifié plein de choses pour elle, y compris sa famille. Sa fille AMBER lui ayant reproché ses longues absences, pointant du doigt tous les moments merveilleux qu'il a ratés. Pourtant, il sait se faire touchant quand il parle avec fierté de ses 2 fils ZEKE et BEN, tous deux handicapés moteur.
Tout au long du livre, nous découvrons un chanteur matérialiste. Il collectionne les veilles voitures et les trains électriques. Nous apprenons aussi que ce type est un génie avec un cerveau toujours en ébullition et pas seulement à propos de la musique. Il travaille sur un projet de voiture hybride, électrique et roulant au bio-éthanol. Mais ce qui l'obsède le plus, c'est le son. Que ce soit en studio ou sur scène, il est toujours à la recherche du son. Il a même inventé un lecteur baptisé Pono qui restitue le son équivalent à un master de studio. Il espère pouvoir le lancer afin que le public ait enfin accès à un son digne de ce nom, bien plus performant que n'importe quel fichier mp3.
NEIL YOUNG est aussi, un amoureux de la nature, toujours à son écoute. Il est parfois mystique quand il parle de sa muse et du grand esprit. Il reste pour moi un des plus grands auteur/compositeur de tous les temps, même si ce livre le montre comme un « allumé » (pourtant, il a arrêté la drogue et l'alcool). Pour l’éternité, il est pour moi un doux dingue dont l'intégrité musicale et la sincérité forcent le respect. Pour conclure, j'ai sélectionné ce passage du livre qui en dit long sur l'état d'esprit et la grandeur du bonhomme.
« Pendant les premiers mois où j'y ai habité, j'ai écrit la chanson Old Man, qui parlait de LOUIS (NDLR : LOUIS AVILA régisseur du ranch de YOUNG). Mon père a cru que je l'avais écrite pour lui, et je ne l'ai jamais détrompé parce que les chansons sont écrites pour ceux qui les reçoivent ».
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