Les sirènes de Lille sont de retour, ce n’est pas peu dire que l’on attendait leur émersion avec une certaine impatience.
Ce depuis leur dernier appel en 2006 avec Against Wind And Tide, un premier EP avec la toute nouvelle sirène recrutée en 2005, Soraya Hostens. Le DVD sorti en 2008, Live From The Abyss, avait permis de vérifier que même sur scène, il était difficile de résister à l’appel de ces sirènes là ! Voici donc le premier véritable album solo avec Soraya au chant. Ce qui frappe après l’intro électro de Hang On To Life, c’est la qualité du son de cet opus délivré par Pervade, les sirènes n’ayant rien négligé, et ayant traversé les mers nordiques pour s’assurer un mastering de premier plan, en l’occurrence réalisé par Mika Jussila au mythique studio FINNVOX, Mika ayant notamment travaillé avec NIGHTWISH, STRATOVARIUS ou encore ANGRA, ceci expliquant cela. On retrouve tout ce qui faisait déjà le charme de l’EP, et les mêmes caractéristiques qui rendent difficile l’attribution d’une étiquette, la musique navigue entre un heavy très mélodique, et un métal plus progressif aux refrains presque AOR. Ce dernier aspect est particulièrement évident sur le premier titre puis I'm Your Only One, avec des refrains auxquels on adhère dès la première écoute. La suite se fait plus subtile, la musique se fait plus progressive, Ashes of Destiny joue plus le changement de rythmes, le riff est accrocheur, et les nappes de clavier enrobent joliment le tout. Les claviers de Franck Manier sont omniprésents et parfaitement complémentaires avec les guitares de Thibault Coisne et Stéphane Thuriot, ne négligeant pas les soli, à l’instar de Desecrated Past. Après un Cruel Love au refrain entêtant, Perfidious Paradise et plus encore Never Come Back Home montrent toute l’efficacité de la section rythmique qui imprime des changements incessants de rythme, orchestrés donc par Eric à la basse et Sébastien à la batterie, et appuyés par Stephane à la guitare rythmique. La dernière partie de la galette intensifie encore l’aspect progressif, et après un bel instrumental très mélodique, Relapse, le point d’orgue est atteint avec The Dance of Light, véritable traversée épique de treize minutes dans laquelle l’énorme capacité du groupe à composer avec une précision presque toute chirurgicale éclate dans une traversée pleine d’émotions, balancée entre la grâce et la volupté du chant de Soraya, et le déchainement des flots dans la tempête des growls de Stéphane Buriez, le frontman de Loudblast, invité surprise dans cette croisière improbable.
Une superbe conclusion en somme, la seule solution pour ne point succomber à l'appel des sirènes et aux charmes de leurs mélopées toutes métalliques sera comme Ulysse de se faire attacher au mât de votre bateau ! Plus sérieusement pour moi l’une des meilleures productions de l’année, ni plus ni moins !
Label : | Pervade Productions |
Sortie : | 2010 |
Production : | n/a |
Discographie : |
Fantasea (2000) |
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