Hard Rock - Heavy Metal - Power Metal

Les activités des allemands de SILENT FORCE laissent apparemment du temps à Alex Beyrodt, son guitariste soliste, suffisamment en tout cas pour que ce dernier prenne le temps de nous concocter un album solo.

Dans une telle situation, deux possibilités s’offrent à un « shredder », soit l’album purement instrumental, qui tourne souvent à l’exercice de style : « regardez comme je joue bien et vite», soit il invite un chanteur digne de ce nom pour un vrai « side project », on se souvient ainsi de Taz Taylor qui s’était offert les services de Graham Bonnet, inutile de préciser que ma préférence va à cette dernière possibilité. Alex n’a pas fait les choses à moitié, un peu grâce à son long parcours, car avant Silent Force, il y a eu SINNER de 1992 à 2000, et une participation à la tournée de PRIMAL FEAR en 2007. Sa liste de connaissances lui a ainsi permis de batir un vrai super groupe, avec au chant David Readman, ex ADAGIO et actuellement dans PINK CREAM 69, Mat Sinner (Primal Fear et Sinner) à la basse, Mel Gaynor (Gary Moore, Simple Minds, Bryan May) à la batterie, et l’un des claviéristes de studio parmi les plus demandés : Jimmy Kresic. Ajoutons y quelques illustres invités,  comme Doogie White (Rainbow, Yngwie Malmsteen), Rudy Sarzo (Ozzy Osbourne, Dio, Whitesnake), Norifumi Shima (Concerto Moon) et Richard Andersson (Majestic, Space Odyssey) et la liste est complète. Alors, me direz vous, on a déjà vu ce genre de super groupe accoucher d’une souris ! Et bien point n’est le cas ici, Alex Beyrodt s’est donné le temps et les moyens de composer quelques standards de hard rock classique, habile mélange de MALMSTEEN et RAINBOW, époque Joe Lynn Turner, et de DEEP PURPLE, les influences de Ritchie Blackmore et Yngwie Malmsteen restant très présentes dans le jeu d’Alex. Treize titres sans remplissage pour soixante dix minutes de pur bonheur, voila pour résumer cet album, des soli très mélodiques à profusion, bien sûr,  mais pas seulement, David Readman ne se contente pas de faire de la figuration mais apporte une réelle plus-value, la section rythmique remplit son rôle à merveille, les claviers apportent une touche Deep Purple très présente par exemple dans Dream Of Eden, titre en double version, l’une chantée par David Readman seul, l’autre en duo avec Doogie White. Du feeling, des mélodies accrocheuses, tous les titres en regorgent. Dans les morceaux d’exception, je citerai volontiers le formidable Wings Of Sorrow, Kingdom Of The Blind, autre titre à coloration Deep Purple, l’énergique Man And Machine d’inspiration Rainbow, Master Of Illusion et son formidable solo, sans oublier White Lady Requiem, l’instrumental qui fait référence à Malmsteen.

Tout en restant de facture hard rock classique, cet album laisse entrevoir ce qu’aurait pu être Rainbow au vingt et unième siècle, et clôt en fanfare une année 2008 plutôt fastueuse en matière de rock mélodique.

Highlights : Wings Of Sorrow, Dream Of Eden, Kingdom Of The Blind, Master Of Illusion, White Lady Requiem

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