C’est sans attente particulière que je suis allé voir Therion ce 7 octobre 2012 à Toulouse.
Le passage précédent au Phare ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, le concept de ce nouvel album me paraissait très suspect, pensez donc, mettre à la sauce métal des standards de la … variété française ! Impensable ! Therion reprenant un titre de Sylvie Vartan, de quoi a traumatiser à vie n’importe lequel des métalleux ! Mais le groupe avait averti les fans, attention, après cette tournée, il y aura une longue pause, autrement dit c’est le moment d’en profiter. Et contre toute attente, ce concert au Bikini fut carrément l’un des meilleurs de l’année, un son énorme, un groupe au sommet de son art, une communion parfaite avec le public, bref des instants magiques pour une soirée inoubliable. Et puis il y eut la découverte de trois de ces fameux titres tout en français ! Pierre a rappelé à juste titre dans le live report que Les Fleurs du Mal n’était pas encore en vente dans le commerce à l’époque du concert: Nuclear Blast n’ayant pas été emballé par le concept, Christoffer Johnsson a racheté au label les droits pour cet album et l’a sorti dans un premier temps via le site du groupe et en concert, quitte à s’endetter de 75000€, depuis un label l’a secondé pour une sortie US. Johnsson a d’ailleurs pris le temps de nous expliquer, assez longuement, ce processus, son lien particulier avec la France, et était visiblement content d’être là. Et en tout cas ces 3 titres m’ont bien accroché tant et si bien que j’ai acheté cet opus à la fin du concert, dédicacé en prime !
Le premier nouveau titre joué sur scène est aussi le premier sur l’album, Poupée de cire, poupée de son, initialement chanté par France Gall, sans grand intérêt dans sa version initiale (je me souviens encore de sa sortie .. lol !) et qui est ici sur vitaminé, épaissi à la sauce heavy, un premier choc culturel pour le public français ! Et un titre dynamique qui passe comme une lettre à la poste sur scène. Le deuxième, J'ai le mal de toi, ne m’a pas laissé de souvenirs dans sa version originale, par contre c’est à mon gout l’un des plus réussis dans sa version symphonique, avec un superbe traitement au chant. Une fleur dans le cœur est le 3eme joué sur scène, un très bon choix aussi, un peu plus sophistiqué avec montée en puissance prenante, du grand art ! Dans les plus moyens, je citerai Mon amour, mon ami une reprise de Marie Laforêt inconnue au bataillon pour ma part, et Soeur Angelique reprise de Léo Marjane qui ne me parle pas plus. Par contre le titre Initial B.B. , une reprise de Serge Gainsbourg, est ici magnifié, il avait à son origine un potentiel pop évident avec un refrain particulièrement entêtant, il trouve ici une deuxième vie symphonique qui m’a totalement embarqué. Pas mal le Polichinelle, reprise de France Gall, son déluge de guitares et un beau final, très bien les speed Wahala manitou et son solo, et Je n'ai besoin que de tendresse qui décape bien les esgourdes, et pour finir, une autre reprise de Serge Gainsbourg Les sucettes, qui a un gout de revenez y !
In fine, ce choc culturel laissera probablement les métalleux les plus conservateurs sur la touche, les plus ouverts sauront y trouver beaucoup de plaisir, cela a été mon cas. Le classique recyclé à la sauce metal avait déjà donné vie à d’innombrables chefs d’œuvres, pour la première fois au tour de la chanson française, pour ne pas dire la variété, de subir un véritable traitement de choc qui fera date, il y aura désormais l'avant Les Fleurs du Mal et l'après !
Label : | Auto production |
Sortie : | 28/09/2012 |
Production : | Christofer Johnsson |
Discographie : |
Of Darkness... (1991) |
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