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hellfest 2021 sera la prochaine edition 2020 annule l annonce est de ben barbaud

Trois semaines après que  sa condamnation pour abus de confiance ait été dévoilée, le patron du Hellfest, Ben Barbaud s'explique dans l'Hebdo de Sèvre et Maine :

Hebdo de Sèvre et Maine : Fin juin, il a été fait état d’une condamnation en avril dernier pour abus de confiance à 8 mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende (révélation par nos confrères de Ouest France). Vous avez reconnu les faits. Justement qu’est-ce qui vous a été vraiment reproché ? Comment expliquez-vous ce jugement ?

Ben Barbaud : Il m’a été reproché d’avoir puisé dans la trésorerie de l’association sous forme d’avance, et ce, à des fins personnelles.

Ces avances ont été prises en plusieurs fois, courant sur les années allant de 2015 à 2021. Ces utilisations ont, bien évidemment, été remboursées dans leur intégralité. Je n’ai jamais volé dans les caisses de l’association, je tiens à le souligner.

Nous avons co-fondé, avec Yoann Lenévé, mon bras droit, la structure associative Hellfest productions en 2006 et ce afin de porter le projet qui était le mien depuis mon adolescence, à savoir la production d’un festival. Au sens strict de la loi, il faut différencier la personne physique (moi et mon acolyte Yoann) de la personne morale qui est cette association.
« Je réfute l’idée de penser qu’il s’agit de détournements de fonds ou de malversations ».

Ces avances sont considérées comme des abus de confiance et sont illégales au sens de la loi. J’ai les défauts de mes qualités, je vais vite. Cette qualité aura sans doute permis au festival de devenir ce qu’il est aujourd’hui, mais elle me joue également des tours maintenant. J’ai manqué de discernement. Encore une fois, j’assume cette condamnation en toute humilité.

Je réfute par contre l’idée de penser qu’il s’agit de détournements de fonds ou de malversations. La liberté, que je me suis permis d’avoir, n’a jamais été de voler ou de trahir qui que ce soit. Ce projet est né dans ma chambre d’adolescent, et penser que je pourrais le mettre en difficulté ou le trahir est philosophiquement impossible pour moi. Ce serait considérer que je me suis volé moi-même.

Si j’accepte l’idée d’avoir commis ces erreurs, j’aurais aimé qu’elles soient mises en perspective avec tous les sacrifices que j’ai consentis également. J’ai moi-même avancé à cette même association des centaines de milliers d’euros. Je me suis porté garant sur mes biens personnels lors de chaque dossier bancaire. Je n’ai pas fait semblant de mouiller ma chemise, avec le recul je pense même avoir pris des risques inconsidérés pour créer tout cela.

Je ne veux pas me victimiser à outrance. J’ai commis des erreurs pour lesquelles j’ai été puni. J’ai conscience que ce n’est pas à la justice de me donner des bons points pour les bonnes décisions que j’ai été amené à prendre. Mais on ne m’enlèvera pas que ce projet est né de ma volonté et que sa croissance s’est développée au fil de mes prises de risques. Et ce, sans l’aide d’argent publique.
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« J’ai reconnu dès le départ les fautes qui étaient les miennes »

Hebdo de Sèvre et Maine : Il y a eu une perquisition, une garde à vue et un procès : comment avez-vous vécu ces moments ?

Ben Barbaud : Ce n’est jamais facile, vous savez. Durant tout le temps de l’enquête, j’ai tâché de rester serein face à tout cela. J’ai collaboré activement avec les enquêteurs, en toute transparence, et en reconnaissant dès le départ les fautes qui étaient les miennes.

J’ai un très grand respect pour l’institution judiciaire et je ne me suis jamais opposé à leur donner, tout ce dont elle avait besoin pour rendre justice.

Cette sérénité, je l’ai préservée tout au long de l’enquête, car je savais au fond de moi que je n’avais pas agi avec malveillance envers le festival que j’ai créé, ni envers les salariés autour de moi, avec lesquels je n’ai jamais rien caché.
« J’ai ressenti cela (ndlr. la révélation de sa condamnation) comme un uppercut »

Hebdo de Sèvre et Maine : Comment avez-vous vécu l’annonce de votre condamnation ? Comment avez-vous vécu les jours qui ont suivi, et comment vivez-vous la période actuelle ?

Ben Barbaud : Les sentiments de peur ont évidemment prédominé au moment de ces révélations. Mes parents vivent ici depuis mon enfance. Mon grand fils fait ses études dans un collège clissonnais et vous savez à quel point le monde des adolescents peut être impitoyable. J’ai ressenti cela comme un uppercut. Cette interview est aussi une façon de protéger les gens que j’aime et qui m’ont soutenu et continuent de me soutenir. J’accepte les coups, mais lorsque cela impacte ma famille ou mes amis il est difficile de garder sa sérénité et son calme.

Il m’a donc fallu du temps pour absorber tout cela. Je suis parti m’isoler en montagne, seul. Il est important de retrouver le soi hors du moi. Ces sentiments de peur ne me définissent pas en tant que personne. Ils sont juste le miroir du personnage que je représente à travers le festival.

Cela ne fait jamais de mal quand l’égo en prend un coup. C’est parfois même salvateur, car cela nous permet de prendre conscience qu’il faut savoir se couper du théâtre permanent que nous vivons. En cela, l’immensité de la montagne qui m’entoure me rappelle à l’essentiel. Malgré toutes les difficultés que la vie amène au quotidien, je la remercie de me permettre d’apprendre et de grandir.
Le Hellfest accueille sur le site 70 000 spectateurs par jour (bénévoles, invités et médias compris).
Le Hellfest accueille sur le site 70 000 spectateurs par jour (bénévoles, invités et médias compris). ©Hebdo de Sèvre et Maine
«  La discrétion était le choix de la justice  »

Hebdo de Sèvre et Maine : Est-ce que d’autres procédures sont en cours concernant le Hellfest ?

Ben Barbaud : Je dois encore affronter une procédure aux Etats-Unis concernant le litige qui nous oppose avec le groupe Manowar (ndlr. le groupe avait refusé de jouer lors de l’édition 2019). L’issue semble proche et je me rendrais d’ici peu là-bas afin que justice soit rendue.

Hebdo de Sèvre et Maine : Pourquoi avoir utilisé la procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité qui n’est pas vraiment publique plutôt que vous défendre normalement lors d’une audience classique ? Est-ce pour dissimuler l’information ?

Ben Barbaud : Pour ma part, je n’ai utilisé aucune procédure. Seul le Procureur a jugé opportun d’utiliser une procédure rapide et discrète. Je partageais et partage cette analyse considérant que l’intérêt du festival et celui de l’association priment. Si le parquet a décidé de me proposer une telle solution, c’est pour protéger le festival. Encore une fois, il n’y a eu aucune malveillance, ni tromperie dans ce que je me suis permis de faire. Il n’y a pas de dissimulation. Les mots sont importants ! Aux yeux de nous tous, il n’y avait donc pas lieu d’en faire un scandale. La discrétion était le choix de la justice, la révélation, celui des journalistes. Je ne ressens ni colère, ni rancœur envers les journalistes. Ils font leur travail. Mais si je sais qu’ils ne sont pas des ennemis, j’ai également compris qu’ils n’étaient pas mes amis non plus.
« Pas de fraude fiscale »

Hebdo de Sèvre et Maine : Cet abus de confiance peut-il cacher une fraude fiscale, car ces sommes pourraient être considérées comme des revenus, donc imposables ?

Ben Barbaud : Ces sommes n’ont pas à être considérées comme du revenu, car celles-ci ont toujours été remboursées. Encore une fois, et je le répète, je me suis permis à tort d’emprunter de l’argent à une association dont je suis le co-créateur et dont je pense avoir été le moteur de son développement.

Hebdo de Sèvre et Maine : Aviez-vous malgré tout informé vos collaborateurs ? Des élus ? Si oui lesquels ?

Ben Barbaud : Les personnes concernées par cette affaire au sein de l’association ont toutes été mises au courant et ont toutes, elles aussi, collaboré. Je n’ai jamais rien caché à mes collaborateurs. Certains ont même pensé que ce qui m’arrivait pouvait sembler injuste et ingrat. Encore une fois, je n’ai ni trahi, ni volé personne en faisant cela. J’accepte la punition qui est la mienne. Pensez-vous vraiment que si j’avais détourné de façon malveillante de telles sommes, l’ensemble de l’équipe aurait accepté que je reste à la tête du festival ? Pour le reste, je n’avais donc pas à me répandre sur le sujet sauf lorsque la situation me l’imposait.

Hebdo de Sèvre et Maine : Comprenez-vous que cela ait choqué ? Notamment localement ? N’avez-vous pas peur des conséquences de cette condamnation ?

Ben Barbaud : Bien sûr que je le comprends. C’est normal. Je tiens cependant à rassurer : la restructuration administrative interne a eu lieu bien avant l’édition 2023 qui a été une grande réussite. Il n’y a aucune raison que cela perturbe davantage le déroulement du festival. Déjà, car je ne suis pas tout seul à le rendre possible, je suis aidé par une incroyable équipe et des milliers de prestataires et bénévoles. Ce serait me donner trop d’importance, je pense que d’amplifier l’impact de cette décision de justice.

Dans cet entretien, Ben Barbaud est revenu sur beaucoup d’autres sujets (l’édition 2023, le rendez-vous de 2024, les autres polémiques et l’avenir du festival). L’interview complète (4 pages) est à retrouver dans notre édition de ce jeudi 13 juillet 2023.

metalden
METALDEN

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Comments:

Commentaires   

#1 Harry 18-07-2023 21:22
C est sa version mais vu l absence de médiatisation on peut penser qu il a fait une erreur, 8 mois de prison avec sursis et 20000 e d amende la condamnation est lourde

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HELLFEST - Ben Barbaud dans une nouvelle interview : "Je n’ai jamais volé dans les caisses de l’association, je tiens à le souligner." - 4.0 out of 5 based on 1 vote

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