
Retour sur une période majeure de la carrière d’ALICE COOPER : les albums publiés sur le label Epic entre 1989 et 1994. Episode 2 : HEY STOOPID
En 1991, ALICE COOPER est sur un nuage depuis le succès de l’album « Trash » sorti en 1989. Pas question de changer une formule gagnante et Alice reprend la même recette que celle employée avec « Trash » : composer une musique en phase avec son temps, à la fois sucrée et pimentée, confier la préparation à une brigade de cuisiniers étoilés (Desmond Child, Jack Ponti, Bob Pfeifer), faire mijoter en saupoudrant d’invités prestigieux pour des arômes exotiques et confier le dressage à un producteur de renom, Peter Collins.
Est-ce que le résultat est fade comme un plat trop réchauffé ? Bien au contraire, le « Hey Stoopid » est un mets riche en saveurs qui se déguste avec autant de délice que « Trash ».
Mais voyons en détail le menu de « Hey Stoopid » servi sur toutes les platines depuis le 2 juillet 1991.
Tout commence avec le single du même nom proposé en guise d’amuse-bouche quelques semaines auparavant. Un titre porteur d’un message positif sur un sujet sensible : le suicide chez les adolescents. « Je cherchais un sujet important » a confié Alice. « Je me suis rendu compte qu’une grande partie de mes fans, dans leur courrier, étaient obsédés par la mort. Dans les années 70, personne n’entendait parler du suicide chez les adolescents, et maintenant c’est devenu une évidence. »

En entrée, nous avons droit à une délicate alternance de passages acoustiques et électriques sur le deuxième single de l’album, « Love’s A Loaded Gun ». A l’inverse de « Snakebite », véritable brûlot rock au riff acéré. « Dirty Dreams », « Little By Little » et « Hurricane Years » au rythme soutenu sont bâtis sur le même modèle.
Le plat de résistance est constitué de l’enchaînement « Dangerous Tonight » avec « Might As Well Be On Mars ». La première alterne passages atmosphériques et enflammés alors que la seconde est une ballade mélancolique, grandiloquente et tout simplement magnifique transcendée par la guitare de Stef Burns. Deux superbes compositions sur lesquelles les claviers contribuent à accentuer les ambiances.
« Feed My Frankenstein » est le seul titre de l’album à être devenu un ‘classique’, trustant toujours les setlists des concerts d’ALICE COOPER. Il s’agit d’un bon titre mais ce statut est lié davantage au fait d’avoir figuré dans le film Wayne’s World plutôt qu’à ses qualités intrinsèques. Alice apparaît aussi dans ce succès du box-office au cours d’un scène surréaliste devenue culte. L’histoire raconte qu’ALICE COOPER devait initialement interpréter « School’s Out » lors de la scène du concert filmé. Mais, au dernier moment, Shep Gordon, le manager, aurait informé les producteurs que le groupe interpréterait plutôt un nouveau morceau : « Feed My Frankenstein ».
Pour le dessert, Alice nous sert comptine torturée, « Wind Up Toy ». Du pur Alice dans le texte qui remet les cauchemars et autres hallucinations torturées au goût du jour. L’album se referme avec cette petite voix lointaine murmurant ‘Steven…’, allusion au personnage de « Welcome To My Nightmare » (1975). Alice succombera, sous peu, à la tentation d’utiliser à nouveau ce prénom mais c’est une autre histoire…
Tout comme « Trash », de nombreux invités apparaissent sur ce disque. OZZY OSBOURNE, les guitaristes SLASH, VINNIE MOORE, JOE SATRIANI et STEVE VAI notamment lors d’une joute incroyable sur « Feed My Frankenstein » ou bien encore NIKKI SIXX et MICK MARS de MÖTLEY CRÜE.
ALICE COOPER aurait pu se contenter de réaliser un « Trash 2 » mais il a su insuffler ce qu’il fallait pour réaliser un disque qui s’inscrit dans le prolongement du précédent tout en étant moins stéréotypé et plus varié.
Malheureusement, « Hey Stoopid » n’a pas eu le succès commercial escompté malgré un potentiel certain. En effet, trois mois après la sortie du disque, un vent venu de Seattle a balayé la scène ‘hair metal’ et a emporté Alice dans son sillon.
Mais le « showman » n’a pas dit son dernier mot…
![]() MrNiceGuy Plus d'articles de l'auteur ici |
![]()
Tracklist :
01. Hey Stoopid (Cooper, Ponti, Pepe, Pfeifer)(4:34)
02. Love's A Loaded Gun (Cooper, Ponti, Pepe)(4:11)
03. Snakebite (Cooper, Ponto, Pepe, Pfeifer, Bulan, Keeling)(4:33)
04. Burning Our Bed (Cooper, Pitrelli, Pfeifer, West)(4:34)
05. Dangerous Tonight (Cooper, Child)(4:41)
06. Might As Well Be On Mars (Cooper, Wagner, Child)(7:09)
07. Feed My Frankenstein (Zodiac Mindwarp, Cooper, Coler, Richardson)(4:44)
08. Hurricane Years (Cooper, Ponti, Pepe, Pfeifer)(3:58)
09; Little By Little (Cooper, Ponti, Pepe, Pfeifer)(4:35)
10. Die For You (Cooper, Sixx, Mars, Vallance)(4:16)
11. Dirty Dreams (Cooper, Vallance, Pfeifer)(3:29)
12. Wind-Up Toy (Cooper, Ponto, Pepe, Pfeifer)(5:27)
Line Up :
Alice Cooper (chant)
Stef Burns (guitares)
Hugh McDonald (basse)
Mickey Curry (batterie)
John Webster (claviers)
+ divers invités
Label : Epic
Sortie : 2 juillet 1991
Production : Peter Collins
Discographie :
Pretties For You (1969)
Easy Action (1970)
Love It To Death(1971)
Killer (1971) Chroniques par Harry , par MrNiceGuy
School’s Out (1972)
Billion Dollar Babies (1973)
Muscle Of Love (1973)
Greatest Hits (1974)
Welcome To My Nightmare (1975)
Alice Cooper Goes To Hell (1976)
Lace And Whiskey (1977)
The Alive Cooper Show - live (1977)
From The Inside (1978)
Flush The Fashion (1980)
Special Forces (1981)
Zipper Catches Skin (1982)
Da Da (1983)
Constrictor (1986)
Raise Your Fist And Yell (1987)
Trash (1989)
Hey Stoopid (1991)
The Last Temptation (1994)
Fistful Of Alice (1997)
The Life & Crimes Of Alice Cooper [box set] (1999)
Brutal Planet (2000)
Dragon Town (2001)
The Eyes Of Alice Cooper (2003)
Dirty Diamonds (2005)
Along Came A Spider (2008)
Welcome 2 My Nightmare (2011)
Paranormal (2017)
Breadcrumbs (EP 2019)
Detroit Stories (2020)
Road (2023)
The Revenge Of Alice Cooper (2025)
SITE OFFICIEL ALICE COOPER
|
Notes des visiteurs : |
Comments:


