Météo plutôt clémente pour ce printemps 2015.
C’est donc sous un ciel ensoleillé et une agréable température que je prenais la route ce mardi 14 avril 2015 en direction de la capitale. La magnifique salle du Bataclan accueillait ce soir les vétérans du power/epic metal allemand, Blind Guardian, accompagné des israéliens de Orphaned Land en guest.
Tradition oblige, l’ouverture des portes se fera avec un peu de retard, une vingtaine de minutes environ. La circulation dans les rues de Paris s’étant avérée problématique ce jour là, j’arriverais relativement tard, grosso-modo au moment de l’ouverture, je me contenterais donc d’un placement au 6-7ème rang, légèrement excentré sur la gauche. Après avoir échangé quelques mots avec des amis pas aperçus depuis un bout de temps, les lumières s’éteindront un peu après 19 heures.
Orphaned Land, formation venue d’Israël et officiant depuis le tout début des années 1990, commence les hostilités avec son habile mélange de heavy, de prog, et de musique traditionnelle orientale. Si, à titre personnel, je gardais un souvenir très mitigé (doux euphémisme !) de ma dernière rencontre avec ce groupe lors d’un festival en 2013, je dois admettre qu’ils m’ont bien plus convaincu cette fois-ci. Le mélange des différents styles musicaux est plutôt bien fait, les musiciens connaissent leur boulot et l’ensemble est très bien rôdé et fonctionne parfaitement. Le chanteur du groupe interagira d’ailleurs beaucoup avec le public, ce qui aura pour conséquence une ambiance de feu dans la salle dès les premières minutes. Fier de ses origines, le groupe ne manquera pas de mentionner le conflit géopolitique paralysant son pays depuis fort longtemps, rappelant également qu’il ne souhaitait pas parler de politique, mais uniquement de heavy metal. Le message de paix sera d’ailleurs appuyé par la présence sur scène le temps de 2 titres d’une danseuse traditionnelle arabe. Bilan, une excellente première partie, pointure de son créneau musical, qui fait le job parfaitement bien, on en redemande même. Les fans présents sont pour la plupart conquis. La salle est chauffée à blanc pour accueillir les Guardian.
15 minutes d’entracte, le temps de démonter le matos de Orphaned Land et de détacher leur back-flag.
Aux alentours de 20h30, les lumières s’éteignent à nouveau, cette fois-ci pour la tête d’affiche. Musique d’ambiance épique, façon film fantastique médiéval, couvrira l’entrée en scène des musiciens. C’est The Ninth Wave, une chanson issue du dernier album en date, qui débute le set de ce concert. 
Le groupe enchainera ensuite sur Banish From Sanctuary, une chanson parue en 1989 sur le second album, d’un style beaucoup plus direct et rentre-dedans que les récentes compositions, bien plus travaillées et recherchées. Avec une telle entrée en matière, on sait que le concert ne sera pas consacré uniquement au dernier album ou uniquement aux classiques, comme c’est parfois le cas sur des concerts. Viendra ensuite un autre hymne du groupe de Hansi Kürsch, Night Fall. Les titres s’enchainant, l’ambiance dans la salle ira crescendo, jusqu’à former l’inévitable pogo central, poussant quelques personnes à s’excentrer. A peu près à mi-parcours, le plateau scénique sera un peu diminué, rassemblant les musiciens sur le centre de la scène afin d’entamer un court set acoustique de deux morceaux : Miracle Machine (du dernier album) et le grand classique A Past And Future Secret. Le concert reprendra ensuite sa forme électrique, « No more shit acoustic !! » ne manquera pas d’affirmer Kürsch lui-même. Quelques chansons plus tard, le méga tube de 1995, Imaginations From The Other Side, issu de l’album éponyme, viendra clôturer le set principal du concert dans un Bataclan en fusion. Une fosse en communion totale avec le groupe, et une folie ayant gagné les gradins au point d’en faire lever la majorité des spectateurs. Un rappel de trois titres suivra, incluant notamment Twilight Of The Gods, single du dernier album, ainsi qu’un autre hymne intemporel : Valhalla, que le public reprendra en chœur a capella et accompagné pendant pas loin d’une dizaine de minutes. Après cela, le groupe quittera à nouveau la scène, avant de revenir effectuer un second rappel, également pourvu de trois chansons. Retour à l’acoustique pour l’incontournable The Bard’s Song, et final en apothéose sur Mirror Mirror. Setlist excellente (même si à titre très personnel j’aurai grandement apprécié la présence de Turn The Page comme en 2012), soirée excellente, groupe excellent. Pas grand-chose à ajouter. Si ce n’est que le groupe enregistre tous les concerts de cette tournée en vue de sortir un album live regroupant les meilleures interprétations et les plus chaudes ambiances des différents concerts.
A vue de nez, le public présent ce soir-là m’aura semblé relativement jeune (entre 15 et 35 ans, même si je le précise, je n’ai pas étudié chaque spectateur individuellement !) et amateur de groupes de power metal en tout genre, Les t-shirt aperçus arborant les couleurs de Hammerfall, Epica, Dragonforce, Kamelot ou encore Gamma Ray.
Côté show, le tout est fort bien rôdé. C’est en place, c’est carré. C’est allemand. Chacun est à sa place et assure ses parties musicales. Hansi Kürsch communique et échange pas mal avec le public entre les morceaux. La cohésion du groupe est parfaite et chacun connaît son rôle. Ces 6 musiciens sont pleinement fait pour s’entendre et travailler ensemble. Niveau lightshow il n’y a pas à se plaindre. Poursuites, projecteurs, stroboscopes et rayons colorés. Tout y passe en alternant ambiances lumineuses en saturation de couleurs, flashes, clignotements, balayages et rotations. Toutes les possibilités techniques envisageables sont utilisées au cours de la soirée. C’est visuellement très réussi.
En termes de setlist, la plupart des hymnes du groupe étaient là, ainsi que quatre chansons du nouvel album. A travers les dix-huit titres interprétés ce soir, c’est un merveilleux concert d’un peu plus de deux heures que nous aura offert Blind Guardian. Un concert qui aura couvert l’ensemble de la discographie du groupe à raison de deux ou trois titres par album (quatre pour le dernier opus), excepté le premier disque du groupe, ainsi que l’album A Night At The Opera.
The Ninth Wave
Banish from Sanctuary
Nightfall
Fly
Tanelorn (Into the Void)
Prophecies
The Last Candle
Miracle Machine (acoustic)
A Past and Future Secret (acoustic)
Bright Eyes
Welcome to Dying
Imaginations from the Other Side
Into the Storm
Twilight of the Gods
Valhalla
Wheel of Time
The Bard's Song - In the Forest
Mirror Mirror
En conclusion, Blind Guardian en concert, c’est du heavy metal à l’allemande, carré, en place, bref efficace. Les chansons composées aux différentes périodes de la carrière du groupe laissent transparaitre du heavy, du power, de l’epic, et même des éléments empruntés au sympho. Très beaux solos de guitare et mélodies entrainantes mettant rapidement une ambiance de feu. L’ensemble est un véritable travail d’orfèvre et je recommande chaudement aux amateurs de metal allemand, de power, ou de musique live efficace en général, d’aller les voir au moins une fois. J’en étais mon second concert de ce groupe, et je rempile une troisième fois sans hésitation dès que l’occasion se présente !
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