Fairyland serait elle une terre d’exilés ? C’est ce que pourrait suggérer l’évolution du line-up de ce groupe, un véritable roman fleuve !

Nous avions vu entre le premier album Of War In Osyrhia en 2001 et le deuxième The Fall Of An Empire en 2006, que de profonds changements de line-up n’avaient pas entamé la progression du deuxième épisode de la trilogie. La malédiction semble frapper le groupe puisque après cet épisode, la désertion a été presque totale, hypothéquant lourdement la suite du projet. Mais heureusement le seul à maintenir la barre solidement n’est autre que le leader, compositeur et mentor du groupe, Philippe Giordana, rejoint malgré tout par le batteur du premier line-up : Willdric Lievin.

Devant la difficulté de constituer et de faire durer un vrai groupe, et par ailleurs la montée en puissance de projets de compositeurs réalisant des albums uniquement à base d’invités, à l’image d’ Arjen Lucassen  et de son dernier projet Ayreon, le choix de Philippe pour cette dernière formule s’est surement imposé comme une évidence. Cela se justifie d’autant mieux dans ce genre de projets à base de trilogie basée sur un scénario, chacun des chanteurs peut interpréter des personnages différents.

Pas de vrai groupe donc mais une pléthore d’invités : au chant principalement l'italien Marco Sandron (Pathosray), et ponctuellement Georg Neuhauser (Serenity) et Flora Spinelli de Kerion. Fabio D'Amore  tient la basse, les parties guitares étant essentiellement assurées par Hugo Lefebvre et Yann Mouhad d'Anthropia, mais aussi par Alex Corona de Revoltons, Olivier Lapauze de Heavenly, Alessio Velliscig de Pathosray, Chris Menta de Razordog, Remy Carrayrou de Kerion et Marc Rhulmann de Whyzdom.

Le titre de l’album se veut emblématique, un nouveau début pour cette troisième partie, qui parvient à la fois à garder une unité, mais aussi à s’éloigner des influences, s’il était de bon ton, dans les débuts, de décrier une parodie des italiens de Rhapsody, ce n’est plus du tout d’actualité. Giordana maitrise l’art de la composition, et s’affirme un peu plus sur ce troisième volet. Au menu, grandes orchestrations parfois dignes de bande son de films hollywoodiens en contraste avec des phases de double pédale menant un rythme d’enfer, des vocaux parfois rageurs en opposition avec des chœurs grandiloquents qui sont un peu devenus la marque de fabrique du groupe, et des duels de soli claviers – guitares éblouissants . Il serait bien illusoire de vouloir isoler un titre plutôt qu’un autre tant l’ensemble forme un tout, un voyage initiatique à la fois féérique et épique ne ménageant pas la moindre place à l’ennui, une superbe synthèse de l’énergie du métal et de la richesse des structures mélodiques du classique, sans oublier quelques refrains qui sauront vous emporter dans le tourbillon des chœurs. Un voyage à recommander sans restrictions à tous les amateurs de grande musique.

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