Vingt quatrième opus studio pour ce combo Américano-Méxicain,
précurseur du Rock Latino et de la World Music, mené de main de maitre par son leader charismatique, Carlos Santana. Un Carlos Santana qui, depuis Supernatural, son dernier grand succés, sorti en 1999, s'est efforcé, pour chaque nouvel album, d'expérimenter, d'innover, de se remettre en question, mais, sans, véritablement, retrouver la fougue de ses débuts.
D'où l'idée qui a germé dans l'esprit de Carlos, reformer le line up d'autrefois pour faire sonner un album comme au bon vieux temps des 70's. Et, donc, en 2013, Carlos Santana fait appel à ses anciens acolytes du Santana III. Michael Carabello aux congas, Michael Shrive, le batteur qui mit le feu à Woodstock avec son légendaire solo sur Soul Sacrifice, puis, Gregg Rolie virtuose de l'orgue Hammond, fondateur de Journey, et, ensuite, l'autre très bon guitariste, Neal Schon, qui avait rejoint, lui, aussi, Journey après Santana III. Pour compléter cette belle brochette de talents, Carlos a fait appel à Benny Rietveld pour la basse, et, à Karl Perazzo aux timbales.
Exit le trompettiste José Aréas, ainsi que le bassiste Dave Brown, aujourd'hui disparu.
Donc, désormais réunis, les sept musiciens mettront deux ans pour écrire et enregistrer les 16 titres qui composent cet album, sorti en Avril 2016, 45 ans après Santana III. Dès l'entame, sur Yambu, un instrumental avec peu de texte, façon Jingo, le ton est donné. Une ligne chaude de guitare en wah-wah, des percussions, une nappe mélodique d'orgue hammond, des choeurs Africains, bref, tous les ingrédients de la couleur Santana y sont saupoudrés avec minutie, et, talent, par l'ensemble des musiciens. Meme approche sur Shake It, avec ses couplets en Anglais, ses choeurs en Espagnol, et, son avalanche de chorus guitare en forme de dialogue entre Carlos, et, Neal Schon.
En plus Latino, à mi-chemin entre Black Magic Woman et Oye Como Va, on se régale, d'abord, sur Anywhere You Want To Go, avec son rythme chaud, et, son refrain fédérateur, mais, aussi, sur Leave Me Alone, avec son excellent chorus d'orgue Hammond, distillé par Gregg Rolie. En plus Rock-Blues, on se régale, d'abord, sur Caminando, avec sa voix typée Iggy Pop, son riff Zéppelinien, sa wah-wah, son orgue Hammond, et, son clin d'oeil au Roadhouse Blues des Doors, mais, régal, aussi, sur Blues Magic, avec ses ambiances aériennes très bluesy, façon Peter Green. Coté climat soft et planant, on savoure, avec délice, trois pièces interessantes. D'abord, on a Fillmore East, avec ses dialogues de guitares très mélodiques, liant Neal Schon à Carlos Santana, ensuite, Suenos, avec ses harmonies hispaniques, ou, encore, Forgiveness, au subtil mélange d'ambiances Floydiennes avec l'univers de Peter Gabriel.
En plus enlevé, dans le genre Jingo, on trouve, en premier lieu, Choo-Choo, avec son refrain bien aérien, et, ensuite, Come As You Are, au refrain plutot entrainant. Notons, aussi, la présence d'une guest-star, en l’occurrence Ronald Isley, le chanteur Soul au timbre voilé, membre des Isley Brothers, qui apparait sur deux titres. D'abord, sur Love Makes The World Round, avec son rythme bouillonnant, et, ensuite, sur Freedom In Your Mind, avec son gimmick vocal très fédérateur.
Enfin, le groupe nous gratifie de trois titres instrumentaux, très différents les uns des autres, mais, reflets parfaits du travail de titan livré par ces musiciens talentueux. En premier lieu, on a All Aboard, avec son enchainement de solos aux sons différents, ensuite, on trouve Echizo, avec son déferlement de guitare wah-wah, et, pour finir, une suite progressive, intitulée You And I, avec harmonie hispanisante, guitare aérienne, groove d'orgue hammond, et, changements de rythme. Bref, vous l'aurez compris, ce numéro IV est, plutôt, assez réussi. Les retrouvailles se sont bien passées, l'alchimie s'est opérée, et, le travail a payé.
Certes, on ne retrouve pas le souffle des grands tubes de l'époque, mais, l'esprit 70's, avec ses sons wah-wah, son orgue Hammond, sa couleur épicée, ses rythmes chaloupés, son lyrisme, est bien présent dans le disque, et, l'ensemble garantit un vrai régal pour l'oreille. Incontestablement, l'album idéal pour voyager sans partir en vacances. Merci Mr Santana.
Santana IV Records
15/04/2016
Discographie : |
Santana (1969) |
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Neal Schon de Journey a confirmé la nouvelle de la réunion de cette semaine. Carlos indique qu'il a à peu près tout le monde à bord pour le projet. «En plus de Neal nous avons les deux Mikes, Mike Carabello et Michael Shrieve. Je suis sûr que Greg va nous rejoindre. Alors tout le monde y est à peu près », dit-il. Le bassiste David Brown est décédé en 2000.
Selon Carlos, l'album aura les senteurs d'Afrique des trois premiers enregistrements de Santana.
Le groupe va commencer à travailler sur l'album après que Carlos ait terminé une grande année de tournées.
Neal Schon devrait donc être de retour pour à nouveau travailler avec Santana. Il a discuté avec Carlos de ce nouveau projet musical.
Dans une interview avec Noise11.com, Neal a dit: «J'ai renoué avec Carlos Santana maintenant et nous avons parlé de faire quelque chose de nouveau ensemble. Nous avons beaucoup parlé au téléphone et j'ai pris contact avec lui avant Noël. Vous ne savez jamais ce qui va se passer. La vie est pleine de surprises. C'est très excitant. "
Neal était avec Santana pour les albums "Santana III» (1971) et «caravansérail» (1972). "Ouais, seulement deux albums. J'ai rejoint le groupe en 1970 jusqu'en 72, ".
Neal Schon était un gamin de 15 ans quand il a rejoint Santana et il avait le choix de jouer dans Santana avec Carlos Santana ou avec Derek and the dominos avec Eric Clapton. "J'ai joué avec Derek sur scène à Berkeley, à San Francisco. Eric est venu dans le studio, Santana était dans le même studio, on était en train de jammer ", dit il. "Puis j'ai jammé avec Clapton cette nuit-là. J'ai été étonné qu'il soit dans la pièce. C'était l'une de mes plus grandes idoles. J'étais très jeune. J'avais 15 ans. C'était cool ".
Le lendemain, je suis revenu au studio jouer avec Santana, et Eric avait laissé un message pour moi et m'a demandé de venir à Berkeley Community Theater. Je n'avais pas de permis. Je n'avais pas de voiture. J'ai demandé à quelqu'un me conduire là-bas à la dernière minute. Ils m'ont eu juste 10 minutes avant de commencer. Je suis entré dans les coulisses. J'ai eu ma guitare et il m'a dit que nous allions jouer sept chansons. Il allait me présenter et je pourrais continuer à jouer ".
"Ensuite, il m'a demandé de revenir à l'hôtel. Il m'a demandé ce que j'écoutais et je lui ai dit que je l'écoutais surtout lui, que j'ai appris à jouer en écoutant "Wheels of Fire" et il ne me croyait pas. Il y avait une guitare sur place et j'ai joué note pour note «Crossroads». Je connaissais chaque note. Il m'a demandé si je voulais aller à Londres, mais c'etait insensé. J'étais si jeune et vivait encore à la maison avec mes parents ".
Alors que 'Derek and the Dominos ne s'est jamais fait, avec Santana ça s'est concrétisé. Et le reste est de l'histoire !
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