Extrêmement courte, presque éclair, fut la carrière de ces Bostoniens, qui avaient formé le groupe en 1985, et qui connurent leur heure de gloire en 1990 avec leur deuxième album, Pornograffitti et sa ballade acoustique, More Than Words, qui connut un énorme succès, un album à la croisée des chemins entre VAN HALEN et QUEEN, qui semblait les prédestiner à un grand avenir.
Las, ils jetèrent l’éponge en 1996 après un quatrième album mitigé, le chanteur Gary Cherone alla tenter sa chance chez Van Halen, sans grand succès là non plus. Et puis la surprise et l’espoir pour tous les fans revinrent en 2007 avec la reformation, et un line-up presque entièrement reconstitué, seul le batteur Mike Mangini étant remplacé par Kevin Figueiredo. Voici donc l’album concrétisant ce retour, avec un titre emblématique, le mot Saudade, qui nous vient du Portugal, exprimant un ressenti de l'imperfection du présent et de la sublimation du passé, deux sensations mélangées avec une tendresse empreinte parfois de crainte, mais formulant pour l'avenir un voeu plutôt bienveillant et heureux. La vérité se situe en fait entre les deux, la sublimation du passé aboutissant ici à un présent pas si imparfait que ça, et même quelques bons moments. La galette se veut variée, faisant toujours une bonne part au funk, les titres trop axés sur ces rythmes funky, comme Comfortably Dumb, Slide, ou encore Sunrise étant à mon goût les moins attractifs. Pour le reste, éclectisme rime avec bonnes surprises, Star ouvre l’album avec une énergie retrouvée et des accents « Queeniens », énergie aussi présente dans Learn To Love et son côté funk ici bien digéré. Take Us Alive fait un détour sympathique par la case rock ’n roll, imprégnée de country, et plein d’humour. Energie toujours dans le presque punk Flower Man, et modernité avec un cap sur les basses dans le mid tempo King Of The Ladies, et son refrain entêtant. Le mid tempo Ghost, et sa superbe intro au piano, un de mes titres favoris, constitue une excellente transition vers deux autres perles, la power ballade Last Hour, ponctuée d’un superbe solo de Nuno, manifestement toujours en forme, et la ballade acoustique, Interface, dans laquelle la palette émotionnelle de Gary Cherone est à son zénith.
Cet éclectisme ne sera probablement pas du goût d’une partie des fans, qui attendaient un Pornograffitti bis, pour les autres, même si quelques titres restent en retrait, ce Saudades De Rock constitue un album très agréable, synonyme d’un retour réussi, et peut-être annonciateur d’un avenir heureux.
Highlights : Ghost, Last Hour, Star, Interface, Flower Man, King Of The Ladies
Label : | Frontiers Records |
Sortie : | 12/08/2008 |
Production : | Nuno Bettencourt |
Discographie : |
Extreme (1989) |
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