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RISING FEST 2014 part 2 Dijon - 27 Septembre Majesty / Nightmare / Sticky Boys / Savage Messiah / Alpha Tiger ... Après une bonne nuit de sommeil réparatrice et une matinée détente, on retourne à la salle vers 13h.
Le temps de dire bonjour à tous les membres de l'orga et je les laisse à leurs préparatifs pour profiter du barbecue offert à côté par les Alsaciens. Les deux heures au soleil avant le début des concerts s'écoulent tranquillement avec des débats byzantins sur la qualité des pils !
Après la journée warm up de la veille, c'est le samedi que se jouent les choses sérieuses au Rising Fest. Il y a plus de groupes, ça commence plus tôt et surtout des groupes internationaux. Pas des gros, mais de la qualité, et ils vont tous s'avérer à la hauteur des attentes !


On entre pour le début des festivités, à 15h, car il y a un groupe à aller encourager. On a en tout cas changé de configuration : la salle de la veille fait en fait office d'entrée et de bar, avec un écran où est diffusé le DVD de Malédiction en hommage à Mathieu Poulain, décédé beaucoup trop jeune cet été. La grande salle n'est pas si grande que ça, elle doit avoir une capacité de 500 ou 600 personnes, mais elle est fonctionnelle avec une scène assez élevée (donc une bonne visibilité) et un excellent son. On peut la comparer à la nouvelle salle toulousaine du Métronum, en moins flambant neuve, ou au Trabendo à Paris en mieux (ça c'est pas difficile). En tout cas j'aime bien cette salle.


La journée est ouverte par les Strasbourgeois de DESDINOVA, qui ont gagné un concours pour ouvrir le bal. En plus j'avais rencontré leur nouveau chanteur (dont c'est d'ailleurs la première prestation live aujourd'hui) au dernier Bang Your Head et j'avais bien accroché donc raison de plus pour soutenir le groupe ! Desdinova pratique un thrash de bonne qualité, avec des sonorités assez modernes, de bonnes mélodies et une atmosphère assez froide reflétant bien l'orientation SF de leurs textes et de leur imagerie. Les Alsaciens sont bien carrés, bénéficient d'un bon light show et d'un son plus que correct. Au chant, Vince s'en sort très bien, aussi bien dans un registre thrash que dans des vocaux heavy plus mélodiques. Il fait preuve aussi d'une bonne aisance scénique comme frontman. Bref, Desdinova a bien assuré pendant les quarante minutes de temps de jeu auxquelles le groupe a eu droit. Un bon amuse-gueule, donc, que je reverrais avec plaisir.


C'est au tour d'un autre groupe français d'enchaîner, annoncé comme étant Fire Wizzard. Eklipse m'en avait dit le plus grand bien il y a déjà un an, et ils avaient été l'un des premiers groupes annoncés à l'affiche. Sauf que quand on entre, le backdrop ne correspond pas du tout. Niveau style, c'est du heavy bien traditionnel et qui envoie, du moins pour le premier morceau. A la deuxième chanson, le chanteur annonce que le groupe a changé de nom et de style. Fire Wizzard s'appelle donc désormais ARCHITEKT et passe d'un heavy metal classique a un doom épique classieux ! Totale et heureuse surprise pour moi, qui adore ce style ! Architekt a des chansons longues, variant entre lent et mid tempo, et habitées en permanence par un souffle épique. En plus le chanteur est charismatique et vit pleinement ses chansons. Le son est cristallin et les lights parfaitement adaptés à l'atmosphère générée par la musique. En fait ce groupe me fait beaucoup penser aux Allemands d'Atlantean Kodex, que j'aime beaucoup. Ca tombe bien, j'avais loupé ces derniers au Bang Your Head vu que les organisateurs avaient eu la bonne idée de les faire jouer en même temps que Europe... En tout cas je suis bien fan de leur version française ! Ca a été d'autant plus la claque que je ne m'attendais absolument pas à ça. Résultat : sitôt le concert terminé, j'ai été acheter leur album au merchandising. Architekt n'a pas encore de label et ils mériteraient vraiment d'en avoir un pour une meilleure distribution. C'est la grosse révélation du festival pour ce qui me concerne.


On enchaîne sur un groupe que j'aime beaucoup sur album, et qui va donc être le premier groupe étranger du week-end : les Allemands d'ALPHA TIGER. J'adore leurs deux albums et j'avais été un peu déçu de les louper au Bang Your Head 2013, où ils avaient joué beaucoup trop tôt. Ces jeunes Teutons n'ont pas un style très allemand. Dans la lignées de groupes comme Steelwing ou Enforcer, pratiquent un heavy old school d'influence anglaise avec un look d'une époque qu'ils n'ont même pas dû connaître lorsqu'ils étaient à l'état de spermatozoïdes. Et puis leurs guitares à rayures noires et jaunes sont d'un goût exquis :D Problème : ils n'ont pas le son et ça salope tout. Pourtant le groupe est en forme, le chanteur s'adresse au public dans un français tout à fait correct, ils ont un bon accueil... Mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Le son est vraiment trop mauvais pour apprécier et rentrer dans le concert. C'est dommage, parce que le groupe n'y est pour rien. A revoir, mais dans d'autres conditions... A signaler quand même qu'Alpha Tiger est le seul groupe de ce Rising Fest à ne pas avoir eu un bon son. Dommage pour eux, et pour nous  :(


Légèrement déçus, on part prendre une bière et une barquette de frites à l'extérieur. Puis SAVAGE MESSIAH commence son show et là, Eklipse vient nous chercher dehors en disant qu'il faut rentrer d'urgence dans la salle parce que le groupe a un putain de son thrash ! Effectivement, en rentrant, on ne peut que constater que les Anglais ont le son, contrairement à leurs prédécesseurs germaniques. C'est clair, puissant, bref ça pète! Et puis le groupe a aussi l'attitude. Carrés, charismatiques, ce sont des jeunes qui en veulent et qui ont l'art de tenir une scène. Leur thrash très mélodique passe comme une lettre à la poste. Je ne connais pas trop les chansons, vu que, si j'ai bien aimé leur deuxième album "Plague of conscience", je n'avais pas encore écouté "The fateful dark" sur lequel est basée la playlist. Mais ce n'est pas grave : le groupe est excellent et a l'art de faire headbanguer tout le monde dans la salle. Je les avais loupés lors de leur passage à Toulouse l'année dernière en compagnie de Havok, ça me fait regretter de ne pas y avoir été. En même temps, je rattrape bien le coup aussi et les conditions de jeu dont ils ont bénéficié à Dijon (grande scène, gros son, lightshow...) sont à des années lumières de celles habituellement proposées au Saint des Seins où le groupe avait joué dans la ville rose en décembre 2013. C'est en tout cas une grosse baffe d'un groupe que je trouvais sympa mais que je n'attendais pas à ce niveau.


Retour à un groupe français, maintenant, avec les STICKY BOYS !  En plus ce sont des potes à la base :) Je connais Alex et Tom depuis plus d'une dizaine d'années, j'ai fait un nombre incalculable de festivals et de concerts parisiens avec eux avant qu'ils se mettent à faire de la musique à leur tour. Des mecs cools avec qui il est impossible de ne pas avoir de fou rire si on passe ne serait-ce que cinq minutes avec eux ! Difficile donc d'être objectif sur le groupe... Quoique dire qu'ils ont assuré, c'est finalement être objectif ! Je les avais vus une fois dans une petite salle, à Toulouse en janvier 2013 à la salle Ernest Renan. Ils avaient déjà mis tout le monde d'accord par leur sens de l'efficacité, leur art consommé de délirer et de transmettre leur bonne humeur. Un an et demi plus tard, je trouve que le trio parisien a franchi un pallier. Tout en restant ultra fun, les Sticky Boys sont devenus une redoutable machine de guerre scénique. Ils ont mis une tenue de scène avec short, chemise bleue et cravate et ils envoient la purée. Le trio parisien fait dans le gros rock'n'roll qui tâche, avec une petite louche de punk pour bien lubrifier :bang: Ils sont aidés en prime par un son parfait. C'est classique mais d'une efficacité sans pareille, avec en prime toujours la touche de fun qui fait la différence. Les interventions d'Alex au micro sont fabuleuses :D Mais il n'en fait pas trop, en fait, puisque le groupe enchaîne sans trop de temps morts. Je regrette juste qu'ils n'aient pas ponctué leur show d'au moins une reprise : ils en ont une de "I fought the law" des Clash et une autre de "Kids in America" (version punk'n'roll :D ) de Kim Wilde qui sont à tomber par terre. En même temps, ils ont aussi la sortie imminente d'un nouvel album, "Make art", à promouvoir... et les nouveaux titres passent brillamment l'épreuve de la scène, en attendant de pouvoir les apprécier sur album. 
Voilà en tout cas un groupe à voir et à revoir, ce sera toujours un bon moment assuré !


Avant les deux têtes d'affiche du soir s'ensuit une pause d'une petite heure pour aller assister au spectacle des cartonnades sur parking. Et qu'est-ce que la cartonnade ? C'est simple : c'est un petit jeu où on s'inscrit, où on se fait des tenues médiévales en carton et où on va se bastonner au rythme d'AC/DC ! Et les participants n'y allaient pas de main morte !: C'est incroyable que des festivals allemands n'aient pas pensé à un jeu aussi hilarant et aussi débile avant :D


Après une bonne barre de rire pendant cette récré, retour dans la salle avec NIGHTMARE. C'est la huitième fois que je vois les Grenoblois. Je ne les écoute pas beaucoup sur album mais c'est toujours un plaisir en live. Un groupe qui a toujours tout donné et affiché un plaisir de jouer communicatif quelles que soient les conditions. La dernière fois que je les ai vus, par exemple, c'était à Toulouse en première partie de Circle II Circle devant 80 personnes au Saint des Seins. Là, ils jouent dans des conditions de sous-tête d'affiche, avec gros light show. Par contre ils ne bénéficient pas du meilleur son de la journée. On est loin de la bouillie sonore d'Alpha Tiger, mais les basses étaient beaucoup trop saturées et la finesse de certaines compos du groupe n'était donc pas vraiment restituée. Mais ce n'était pas non plus rédhibitoire pour apprécier le concert. Nightmare est un groupe expérimenté, qui sait bien tenir une scène . Ils sont très carrés, avec une section rythmique imperturbable et un chanteur au top. Jo Amore mérite vraiment une mention spéciale (à laquelle il a droit à chaque fois que je vois le groupe, en fait :D ). Un super chanteur, qui s'éclate vraiment et qui a une voix terrible. A plus de 55 ans, il n'a pas une seule faiblesse et ne fait pas une seule fausse note dans un registre vraiment pas facile à assurer. Beaucoup de jeunes chanteurs actuels feraient bien de s'en inspirer. Les comparaisons avec Ronnie James Dio sont un peu trop évidentes mais finalement assez justes. 
Niveau playlist, les Grenoblois ont balayé l'ensemble de leur discographie, allants des morceaux récents bien thrashisant à leurs vieux titre des années 80, en passant par "Cosmovision". Il y en avait pour les fans de toutes les époques, quoi. Et bien entendu, le groupe a eu l'excellent accueil qu'il méritait. Superbe prestation qui aurait été parfaite avec un son un peu plus clair.


Une pause assez longue arrive avant la tête d'affiche, qui sera donc le dernier groupe de la soirée et du festival: MAJESTY ! Eux que j'ai longtemps considérés comme de simples clones de Manowar, je pense que j'aurais bien rigolé si on m'avait dit il y a quelques années que je ferais 600 bornes pour aller les voir. Sauf qu'entretemps, depuis le malheureux épisode Metalforce où le groupe était passé sous la coupe de Joey de Maio et avait été obligé de changer de nom, de faire des albums bidons et de réserver ses concerts aux première partie de Manowar, le groupe a évolué en bien. Ils ont sorti deux nouveaux albums d'une qualité tout à fait correcte, avec des titres accrocheurs et qui se retiennent très bien. Et puis finalement, ce qu'il font est au fond bien meilleur que les albums sortis par Manowar depuis une dizaine d'années. Après, on peut être affligé par le manque d'originalité, par la copie conforme du discours true metalleux de Joey (la mégalomanie en moins et la sincérité en plus, quand même), les postures... Ou sinon on peut aussi jouer le jeu et là, on s'y laisse prendre ! Et après tout, c'est aussi le cas avec Manowar :)
Donc le public est à fond, faisant des signs of the hammer et scandant "hail, hail to Majesty" en mode "hail and kill" ! En tout cas, Tarek Maghary ne manque pas de charisme et sait tenir une scène. Mais alors, ses poses... La similitude avec Eric Adams est bluffante. Certes il est moins body buildé et plus jeune et il n'a pas les mêmes capacités vocales. Du reste je pense qu'il doit en être conscient, car il ne s'aventure jamais dans des registres qu'il ne serait pas capable d'assurer. Pas de screams chez Majesty, donc, et un chant finalement ordinaire, mais qui a au moins le mérite d'être juste. Et puis il n'y a pas chez Tarek ni chez les autres membres de Majesty la mégalomanie et l'arrogance affichées par leurs idoles et maîtres. Chez eux, c'est avant tout de la sincérité et de la vraie foi metallique. Et au lieu de faire des discours comiques mais profondément débiles et qui se perdent en longueur, ils enchaînent les tubes. Car oui, on peut parler de tubes : Majesty a fait des putains de morceaux qui prennent en fait toute leur dimension en live. Un titre comme "Keep it true" (qui a donné son nom au festival, dont Tarek est d'ailleurs l'un des organisateurs), que le groupe ne joue d'ailleurs pas très souvent, est un hymne imparable. Sur "Banners high", des fans ont amené au groupe un drapeau français avec le logo de Majesty, que le groupe va arborer fièrement. La ballade "Take me home" a donné lieu à de nombreux slows à dix bras dessus bras dessous, téléphone ou briquets brandis en l'air. Des titres rapides comme "Heavy metal battle cry" et "We want his head" (avec lequel le groupe a ouvert le show) sont d'une grande efficacité. Mais ce sont surtout les mid-tempo à gros refrains tels que "Swords and sorcery", "Into the stadiums" ou "Hail to Majesty" qui passent le mieux. Et le final sur "Metal union" est superbe !  Majesty a conquis tous les gens présents ici, grâce à une prestation solide dans des conditions de jeu au top. Je pensais bien que ce serait un bon concert, vu que leurs titres m'avaient l'air bien taillés pour le live. Mais je ne m'attendais pas à une boucherie pareille, ni à ce qu'ils fassent autant l'unanimité. Les Allemands ont en tout cas parfaitement tenu leur rang de tête d'affiche.


C'est sur cet excellent concert dédié à la gloire du true heavy metal que ce termine cette quatrième édition du Rising Fest, qui est un succès complet. Du beau temps, plein de potes, une super ambiance que je n'aurais pas cru voir en France, des groupes qui ont tous assuré (même Alpha Tiger, puisqu'ils ne sont pas responsables de leurs problèmes techniques) dans de très bonnes conditions de jeu (sauf Alpha Tiger, donc) et qui ont tous bénéficié d'un très bon accueil, de belles surprises (pour ma part la découverte d'Existance et d'Architekt, et Savage Messiah et Majesty que je n'attendais vraiment pas à un tel niveau)... Le tout dans une salle agréable et très fonctionnelle !  Bref, un week-end parfait pour ce qui me concerne, qui valait bien de faire un parcours Toulouse-Dijon un peu compliqué. Love, friends, beer and heavy metal, what else ? 
Un grand merci à l'association Phenix Rising et tous les gens en tee-shirt rouge, et spécialement à Eklipse pour avoir impulsé ça, et à Spoun pour l'hébergement au top !  Et j'espère bien pouvoir en être à la prochaine édition
 


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