Cette fin de semaine étant particulièrement chargée en concerts au Pays Basque (Obus, Machine Head, Kissin’ Dynamite - annulé au final, sûrement fautes de pré ventes - et SBE United + Chris Holmes, le choix était dur mais c’est finalement vers le show du légendaire Graham Bonnet (Rainbow, MSG, Alcatrazz) que mon choix se porte.
Direction donc la Stage Live (nouvelle salle au centre de Bilbao ouverte en août 2014), salle d’environ 500 places avec une scène très haute, une climatisation glaciale (il fait presque meilleur dehors...) et un son puissant et clair. L’horaire étant un peu tardif avec un début à 21h30, on a le temps de déguster quelques pintxos et quelques bières avant de s’engouffrer dans la salle.
La première partie est assurée ce soir par Ready Aim Fire, jeune groupe jeune originaire de Bilbao. Le groupe à une orientation «Malmsteeniesque» avec le show très axé sur le guitariste qui envoie des millions de notes à la seconde, il faut aimer... Le niveau technique est très haut, il joue très bien mais pour ma part j’ai l’impression d’assister à 45 minutes de solo de guitare. Le chanteur est plutôt bon mais n’ajoute rien, le bassiste est carré et le batteur aurait pu s’abstenir de son solo aussi basique qu’inutile. Le groupe avait l’air très heureux d’être là et étant originaire de Bilbao comptait de nombreux amis dans la salle, au final, bonne ambiance mais quelques longueurs.
22h45, le plat de résistance arrive enfin avec une arrivée scénique du batteur Justin Lack et du guitariste pour une intro de deux ou trois minutes histoire de faire monter l’ambiance dans la salle. Dès les premières secondes, le batteur, affublé d’un tee-shirt marqué «drums» histoire que l’on comprenne bien sa fonction, se révèlera être une vrai pile électrique. Il ne tient pas en place, frappe ses peaux comme si sa vie en dépendait et participe grandement à la patate dégagée par ce nouveau line up ! En effet, ce soir Graham était accompagné de son nouveau groupe, Conrado Pesinato à la guitare - qui ressemble étrangement à Rob Caggiano de Volbeat - ; Beth-Ami Heavenstone à la basse - femme/compagne de Graham Bonnet - et donc ce nouveau batteur qui est dans le groupe seulement depuis quelques jours. La température monte d’un cran à l’arrivée de la plantureuse compagne de Graham : minijupe et attributs féminins dehors, elle prendra le temps de réajuster un sein qui dépasse un peu avant d’envoyer la purée en même temps que l’arrivée de Graham sur un «All Night Long» qui met le feu à la salle. Lepublic chante tellement fort que le groupe reprendra le refrain à la fin du morceau avec un grand sourire, laissant présager un début de concert exceptionnel.
«Love’s No Friend» et «Makin’ Love», deux nouvelles pépites du chef d’œuvre de Rainbow s’enchaînent et finissent de convaincre un public déjà tout en folie. Graham est en grande forme pour ses 67 ans à venir dans un mois et s’époumone comme un diable même si on n’en peut pas ignorer que sa voix a beaucoup souffert. Il force pour monter dans les aigus et même s’il n’a pas la précision d’avant, il compense ceci par son énergie. Viendra ensuite «Night Games», seul morceau rescapé de son album solo «Line-Up» qui sera un gros succès dans la salle. Graham est très bavard entre les morceaux et essaye de raconter un peu les histoires des morceaux, en faisant traduire ses interventions par son guitariste en espagnol originaire d’Amérique du Sud mais ce dernier parle dans son micro tellement vite qu’on ne comprend rien. Il nous explique donc qu’il remerciera éternellement Ritchie Blackmore d’avoir pris un «comptable» pour remplacer (feu) Dio, cet immense chanteur - à qui il dédicacera d’ailleurs par deux fois un morceau dans la soirée - et que son nouveau groupe devrait enregistrer quelques morceaux prochainement.
En attendant Graham prend sa guitare électro-acoustique pour les morceaux suivants. Petit ventre mou du concert. Il commence par une petite reprise d’un morceau pop seul avec sa guitare avant de jouer «Always be There», un nouveau morceau qui ne m’emballe que très moyennement et une reprise de ses idoles des années 60 avec «8 Days a Week» des Beatles. L’ambiance remonte d’un cran avec une superbe interprétation de «Witchwood» rescapé de la période Alcatrazz. Titre qu’il présentera comme un hommage a un club de Londres proche de son ancien appartement où les gens dansaient nus autour d’un feu toute la nuit, toutefois sans préciser s’il participait lui-même à ce rituel. «Mirror Lies», qui porte sur l’apparence que les gens se donnent à Los Angeles viendra ensuite compléter cette tranche de vie. Un morceau sympa mais rien d’exceptionnel.
Petit pause pour Graham avec un solo guitare/batterie plutôt sympa. Le batteur cogne comme une brute et quand Graham reviendra il dira en plaisantant qu’à cause de lui il ne s’entend même pas chanter. Petit hommage à son cousin décédé ainsi qu’à tous ses proches disparus, avec un morceau du groupe The Marbles, «Only One Woman», composé par les Bee Gees pour Graham Bonnet et son cousin et qui fut le premier morceau qu’ils ont enregistrés en 1968.
Retour aux choses sérieuses alors que la fin du concert approche : l’incontournable «Since you’ve Been Gone» met le feu à la salle plutôt bien fournie que j’évalue à environ 350 personnes. Le public est quand même là pour les morceaux de Rainbow, il faut bien le reconnaître. Le groupe s’absentera de la scène et revient vite jouer un «Lost In Hollywood» qui fera également mouche. Après 1h20 de show dont les nombreux speechs rallongent effectivement la sauce et alors que le public pensait que c’était fini, le groupe reviendra sur scène. Graham Bonnet s’excusera, précisant que le batteur n’est dans le groupe que depuis peu et qu’ils ont joué tous les titres qu’il connaît. Qu’à cela ne tienne, il demande aux fans ce qu’ils souhaitent entendre et c’est bien sur «All Night Long» qui sera rejouée une deuxième fois pour conclure les presque 1h30 de show. Un véritable rappel dans le sens propre du terme.
Bilan de la soirée ?
La musique : des morceaux de Rainbow, Alcatrazz ou de Line Up sont très bons et mettent l’ambiance mais le reste est un cran en dessous, les nouveaux morceaux n’apportent pas grand-chose. Par contre, aucun titres de MSG et certains morceaux à mon avis indispensables d’Alcatrazz ou de Rainbow absents ce soir, dommage.
Le groupe : Graham Bonnet s’éclate sur scène comme s’il avait 20 ans et reste un excellent frontman même si sa voix n’est plus la à 100%. De beaux restes cependant et un charisme anglais inimitable. Le duo guitare/batterie assure, rien à dire. La compagne et bassiste de Graham reste quand à elle plutôt très calme. Une attitude pas très rock’n’roll scéniquement parlant. Cependant elle «fait le job» et ce de manière très souriante sur scène. Par contre, il manquait à mon avis un clavier pour ajouter le petit plus au son et surtout pouvoir jouer «Eyes of the World», grand absent du set.
Au final, très bonne soirée avec la satisfaction d’avoir vu en headliner Graham Bonnet, le plaisir et les frissons d’entendre certains morceaux qui sont maintenant entrés dans l’histoire du rock et un très bon show agrémenté d’un public qui a mis le feu et chanté tellement fort que Graham a eu la banane du début à la fin du set, ça fait plaisir !
Un grand merci à RM Concert pour avoir organisé la partie espagnole de cette tournée.
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