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POWERWOLF - BATTLE BEAST - SERENITY Clermont-Ferrand Toulouse Cognac 2016

Powerwolf est l'un des groupes les plus ridicules que j'ai jamais vus en live...
Mais ça, c'était il y a plus de dix ans, très exactement en novembre 2005 où je découvrais ce groupe en live en première partie de Gamma Ray. Personne présent ce soir-là à l'Elysée-Montmartre n'aurait pu leur prédire une belle carrière... Au mieux des apparitions sporadiques au Biergarten de Wacken en attendant Mambo Kurt. Depuis, que de chemin parcouru par les Allemands (qui à l'époque, voulaient faire croire qu'ils étaient roumains) ! En dessous de Sabaton, Volbeat et Ghost, Powerwolf fait désormais partie des valeurs sûres de la scène metal contemporaine, remplit des salles conséquentes et occupe de très bonnes places dans les gros festivals, quand le groupe n'est pas tête d'affiche de festivals plus petits. A force d'en entendre parler, j'ai fini par écouter leurs albums, que j'ai trouvés très bons, et regarder leurs vidéos sur Youtube où je me suis rendu compte qu'ils s'étaient considérablement professionnalisés. Ca reste kitsch à souhait, mais très bien fait, remarquablement exécuté et avec une théatralité qui n'a plus rien de ridicule. Et j'ai pu constater les progrès de visu au Wacken 2015, où c'était en plus le premier concert sur la terre ferme après trois jours de galère dans la gadoue, et les loups puissants avaient littéralement réveillé le festival. Ils avaient beau jouer à 13h, c'était excellent. Et c'est donc avec un grand plaisir que j'ai appris leur venue à Toulouse au Bikini, dans une salle où il pourraient donner leur pleine mesure. Leur succès a en tout cas bien touché la région, puisque plus de 800 personnes ont répondu présent ce soir-là. La queue pour aller au guichet et pour rentrer est d'ailleurs conséquente... Et comme souvent au Bikini, le concert commence un peu plus tôt que prévu. Annoncé sur le billet et partout sur internet à 20h, le premier groupe débute à 19h45... J'adore cette salle, mais c'est une tendance récurrente chez eux d'avancer le début des concerts. Je trouve ça insupportable et irrespectueux vis à vis du groupe d'ouverture et ses fans. Certes, je crois que personne ne venait spécialement pour Serenity, mais ils avaient quand même le droit de défendre leur musique sur scène autant que les autres groupes à l'affiche. De plus, l'heure de début d'un concert inscrite sur un billet a la nature juridique d'une clause contractuelle, que la salle ne respecte pas et pourrait donc, si jamais un collectif de spectateurs lésés les poursuivait, se voir condamner à rembourser une partie du billet voire à payer des dommages et intérêts.




A cause des conneries de la salle, donc, je loupe le premier quart d'heure de SERENITY... Ce n'est pas bien grave en soi, le groupe n'est pas d'un intérêt majeur. Mais même si je n'ai rien loupé, j'aurais aimé être en mesure de le juger par moi-même sur une prestation complète. Ce n'est pas parce que leur musique n'est pas géniale et que c'est le groupe d'ouverture qu'ils ne méritent pas un minimum de respect. Je connais un peu sur album. C'est un groupe autrichien qui pratique un power metal symphonique très bien fait mais qui manque un peu de personnalité. Ils avaient auparavant une chanteuse, Clémentine Delauney, qui avait la particularité de très bien chanter et d'être française. Ca aurait été sympa de la voir sur une scène dans son pays. Mais elle a quitté le groupe et leur dernier, "Codex Atlanticus", ne comporte aucune voix féminine. Résultat : aussi bien fait l'album soit-il, ça sonne comme un simple clone de Kamelot. Il en sera de même en live, pour les trois morceaux que j'ai pu en voir. Ca passe, bien sûr, c'est agréable mais ça n'apporte rien. C'est le genre de groupes que je peux regarder facilement du fond de la salle avec une bière à la main en discutant avec des potes. Il faut quand même leur reconnaître des qualités de musiciens et une belle envie de jouer. Peinturlurés sur scène, ils bougent bien et arrivent à faire remuer une partie du public. Peut-être même que si je m'étais mis plus près de la scène et que j'avais vu plus de morceaux, je m'y serais laissé prendre. Mais ça manque un peu trop de personnalité à mon sens...


 

Ensuite, grand moment de rigolade avec  BATTLE BEAST ! J'avais vu les Finlandais à la warm up du Bang Your head l'année dernière et je n'avais pas été vraiment convaincu. Là, ça va beaucoup mieux passer. Mais alors qu'est-ce que c'est kitsch ! Et encore, le mot est faible. Ils peuvent rivaliser avec Alestorm sans problème en terme de grand n'importe quoi. Les claviers Bontempi portatifs, on trouve quand même difficilement plus ridicule ! Mais ils assument et revendiquent ! Noora Loohimo, la chanteuse surmaquillée au look improbable, est à mi-chemin entre un personnage du dessin animé Jem et les Holograms (pour ceux qui connaissent...) et une Brésilienne du bois de Boulogne ! Par contre elle a une bonne voix bien puissante qui contraste complètement avec les tut tut du Bontempi qui rivalisent avec les "Jump", "Rainbow in the dark" ou "The final countdown" de vous savez qui, avec le ridicule en plus. On se croirait par moment sur une piste de danse dans une discothèque du milieu des années 80. "Touch in the night" est parfaitement propice aux déhanchements, et si on enlève les guitares, on se croirait revenus trente ans en arrière. On dirait vraiment que les Finlandais sont tombés dans une faille spatio-temporelle. Mais ma foi, ça fait son petit effet. Les riffs sont efficaces, les refrains et les tut tut rentrent bien en tête et on se laisse prendre au jeu, surtout que le groupe est aidé par un bon son et un light show sympa... Par contre il faut vraiment prendre ça au second degré.  Un morceau comme "Black ninja" (NINJA !!!), c'est juste pas possible ! Après, ce groupe aurait bien sa place à l'Eurovision, je pense même qu'ils pourraient y faire un carton. Au final, un bon moment avec de bonnes rigolades ! Ce n'est pas de la grande musique, c'est putassier à souhait mais Battle Beast a quand même un sens de l'efficacité certain qui fait que même ridicules et überkitsch, leurs chansons passent et se retiennent bien et sont propices à la bonne humeur.

Setlist de BATTLE BEAST :

Let It Roar
I Want the World… and Everything in It
Out on the Streets
Touch in the Night
Fight, Kill, Die
Black Ninja
Iron Hand
Enter the Metal World
Out of Control


 

Après cette première partie distrayante et une pause finalement assez courte, on passe aux choses sérieuses. En effet, les techniciens de POWERWOLF se sont bien activés pour mettre en place le décorum, et on n'a pas le temps de prendre une deuxième bière que ça va commencer. Tous devant, donc, pour la grande messe noire burlesque ! Powerwolf est toujours aussi caricatural en matière de délire satanico-vampirique. C'est kitsch, c'est du xième degré à mourir de rire, mais jamais ridicule contrairement à leurs débuts. Parce que maintenant, c'est super bien fait. Ils ont vraiment les moyens de faire quelque chose de bien, et ils se les sont donnés. Musicalement, c'est deux ou trois classes au dessus des deux groupes qui viennent de passer. Ils maîtrisent salement leur sujet. Il n'y a pas une seule fausse note de tout le show. Et Attila Dorn est un chanteur assez exceptionnel, autant de par sa présence scénique que par son chant semi-lyrique vraiment personnel. Ils sont en prime bien mis en valeur par un son énorme et un light show superbe. C'est vraiment du travail de pro.

 

A signaler que le groupe joue sans bassiste sur scène. La basse est samplée et pourtant ça ne gène pas. Preuve des qualités scéniques du Powerwolf cuvée 2016, parce qu'en général, si l'on ne remarque pas toujours la présence d'un bassiste, en revanche son absence sur scène se fait toujours sentir (cf. Queensrÿche au Bang your Head 2015). La communication avec le public est également excellente, avec beaucoup d'humour de la part d'Attila Dorn et de Falk Maria Schlegel, qui fait régulièrement des aller-retours entre son clavier et le devant de la scène pour délirer avec ses acolytes et haranguer le public. Attila Dorn essaie de s'adresser le plus possible à la salle en français (ils sont de Sarrebrück, à la frontière, donc notre langue doit leur être un minimum familière), ce qui est bien sûr très apprécié. Il arrive à faire compter le public en allemand sur "Amen and attack", il fait le chef de choeur avec le public sur "Armata strigoi" (après avoir bien chauffé les voix en divisant la salle en deux et en faisant chanter "lalalalalala" à tour de rôle !) et "Werewolves of Armenia" (une partie du public faisant "hoo" et l'autre faisant "ha"!) , et il fait office de grand prêtre de messe noire sur "Lupus dei" et "Kreuzfeuer"... Résultat, le public suit, avec une grosse ambiance. Il faut dire aussi que les morceaux de Powerwolf sont quasiment tous des hymnes. On peut reprocher au groupe de ne pas trop renouveler leurs compos, mais ça reste d'une efficacité hors du commun. Et c'est vrai que leur dernier album, "Blessed and possessed", est quasiment une copie conforme de son prédécesseur. Mais à force, j'avais fini par l'apprécier et heureusement car c'est l'album le plus représenté ce soir. Mais les "Blessed and posssessed" (qui a ouvert le show avec brio), "Armata strigoi" ou "Army of the night" sont quand même des morceaux énormes. En fait, avec Powerwolf, les tubes s'enchaînent tous comme des perles. La recette de Powerwolf est assez simple, en fait : du bon heavy assez basique avec du second degré revendiqué, des gros choeurs, des refrains imparables avec toujours quelques mots clés comme "ave maria", "blessed", "sacred", "hallelijah", "amen" et "metal" ! Il y a un petit côté Manowarien chez Powerwolf, en fait, la mégalomanie en moins.  Mais comment résister à un "Resurrection by erection" (rien que le titre ! ), un "We drink your blood" présenté avec un gros calice tendu au public par Attila Dorn, ou un "Sanctified with dynamite" en ouverture du rappel ? C'est tellement efficace qu'il y a même eu droit à quelques pogos et walls of death, alors que pourtant la musique de Powerwolf ne s'y prête pas énormément ! Une chose est claire en tout cas : fans ou simples curieux présents ce soir, Powerwolf a mis tout le monde d'accord. Ils nous ont d'ailleurs annoncé qu'on était filmés pour un futur DVD. J'ignore si ce sera le live complet ou si seules quelques scènes y figureront au milieu d'autres filmées sur le reste de la tournée mais après tout une salle comme le Bikini s'y prêterait bien, surtout avec l'ambiance qu'il y avait ce soir (mais j'imagine que ça devait être similaire sur la plupart des autres dates)


setlist de POWERWOLF :

Blessed & Possessed
Coleus Sanctus
Amen & Attack
Sacred & Wild
Army of the Night
Resurrection by Erection
Armata Strigoi
Dead Until Dark
Let There Be Night
Werewolves of Armenia
Saturday Satan
In the Name of God (Deus Vult)
We Drink Your Blood
Lupus Dei

Sanctified With Dynamite
Kreuzfeuer
All We Need Is Blood



Voilà donc une superbe soirée avec un Powerwolf que je voyais pour la première fois en tête d'affiche en salle et qui a tenu toutes ses promesses, le tout avec plein de potes et de bons délires. Le groupe est devenu l'une des valeurs sûres de la scène heavy contemporaine, et pour avoir vu d'où ils partaient, ils ont dû fournir un travail colossal pour arriver de la cinquième division à la première. Ce travail a payé et les loups puissants font désormais partie des groupes que je pourrais voir une fois par mois sans me lasser.
Chapeau bas, messieurs !

Pierre

Merci à HIM Media.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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