Voilà un artwork qui attire l’intention, d’autant qu’en y regardant de plus près on constate que la finesse des détails est prodigieuse et invite inexorablement au voyage.

Les amateurs d’art retiendront que l’on doit cette œuvre au peintre et graphiste Anglais John Martin (1789-1854) qui fut inspiré en grande partie par la Bible et dont la plupart des tableaux sont exposés aujourd’hui au Tate Britain (National Gallery Of British Art).

Dans un registre différent et bien plus récent, WHILE HEAVEN WEPT renferme aussi sa petite histoire car depuis sa formation en 1989, ce groupe de Dale City, Virginie, aura vu bien des membres graviter autour du guitariste chanteur claviériste et fondateur Tom Phillips, plus d’une soixantaine selon les rumeurs, pour se stabiliser en 2004 avec notamment l’arrivée d’un très bon chanteur qui libérait du coup Tom de ce poste. Cela explique sans aucun doute le fait que W.H.W. en soient aujourd’hui seulement au stade du troisième album depuis vingt années d’existence, l’écriture s’étant étalée également sur du long terme ou par étapes comme le prouvent les dates figurant à côté de chaque titres avec par exemple "To Wander The Void (1995, 2009)" et ceci prenant son point de départ en 1993, bien antérieur en fait au premier album de 1998. Les compositions (toutes signées par Tom Philips) sont donc murement réfléchies et le résultat est à la hauteur, tout particulièrement sur le premier titre The Furthest Shone qui, durant pas loin de seize minutes, entraine l’auditeur dans un véritable voyage musical : une entrée en matière dynamique et puissante suivie de moments plus lourds et Heavy, entrecoupés de superbes refrains, de passages atmosphériques et acoustiques presque FLOYDiens, de ponts instrumentaux plus typiquement Metal Progressif et énergiques, l’ensemble trouvant sa conclusion en un long final délicieusement mélancolique. Une pièce que l’on pourrait qualifier de Prog. Epic Metal, à faire oublier les aspects parfois plus Doom Metal du groupe, étiquette qui leur avait d’ailleurs été attribuée jusque là. Si le plus classique Vessel se rapproche d’un Heavy Metal 80’s au refrain très mélodique, on retrouve néanmoins des formes Doomesque sur le SABBATHien To Wander The Void dont l’intro et l’outro évoquent également MY DYING BRIDE, ou encore avec Living Sepulchre dont les couplets accélèrent sensiblement la cadence. Déjà très intéressant jusqu’ici, W.H.W. vont même jusqu’à la prise de risque en terminant l’album par deux instrumentaux : tout d’abord le touchant et mélancolique Vast Oceans Lachrymose dont les guitares puissantes aux superbes harmonies portées par des nappes de synthés sur fond de tempo lent créent un climat à vous donner le bourdon pour la journée, et enfin Epilogue sur lequel seuls les claviers et le ressac de la mer conduirons l’auditeur à la fin de ce voyage qui s’achève de façon originale avec ces deux derniers titres tout simplement beaux et émouvants.

En sachant prendre le temps nécessaire, W.H.W. ont réussi à creuser au plus profond des choses, et c’est en prenant en compte ce paramètre qu’il nous fera faire preuve de patience pour le futur quatrième album qui, si il suit le chemin de ce Vast Oceans Lachrymose, sera à surveiller très attentivement.

Highlights : The Furthest Shore, To Wander The Void, Vessel, Vast Oceans Lachrymose...

Tracklist :	Line Up :
01. The Furthest Shore 02. To Wander The Void 03. Living Sepulchre 04. Vessel 05. Vast Oceans Lachrymose 06. Epilogue	Rain Irving (chant) Tom Phillips (guitare + clavier + chœurs) Scott Loose (guitare) Michelle Schrotz (clavier) Jim Hunter (basse) Trevor Schrotz (batterie)

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