Hard Rock - Heavy Metal - Power Metal

La première bonne surprise, au contact du dernier né d'IRON MAIDEN, vient de l'artwork soigné de la pochette : rien à voir avec le visuel hideux de Dance Of Death, le précédent album dont le groupe se relève, tant au niveau du concept visuel donc, qu'au niveau du contenu.

En effet, et c'est là que se situe la deuxième surprise, A Matter Of Life And Death renoue avec ce que les Anglais ont pu nous proposer de meilleur en trente années de carrière. Sans parler véritablement d'un classique, comme a pu l'être un Number Of The Beast par exemple, ils nous servent là un album en tout point passionnant, dense et d'une remarquable maturité. Si l'approche de ce disque se fait à tâtons et avec scepticisme parce que "l'effet" n'est pas immédiat et que les chansons paraissent longues et complexes, il est rassurant de constater qu'au fil des écoutes cet univers hermétique se transforme en jouissance auditive. Steve Harris et sa bande ont, avec un songwriting aux p'tits oignons et des arrangements recherchés, réussi le pari de nous proposer quelque chose d'excitant, de sincère et d'appliqué. On pourra toujours leur repprocher d'utiliser leurs sempiternelles recettes de composition et donc d'avoir la désagréable sensation d'avoir déjà entendu, par-ci, par-là, une mélodie (comme sur les premières notes de The Pilgrim ou encore la ballade Out Of The Shadows qui rappelle étrangement Wasting Love de Fear Of The Dark) mais ce serait faire fi du travail réalisé sur les structures des morceaux, véritables pièces d'orfèvrerie. On alterne, dans des moments de bravoure ( souvent près de huit minutes !) et avec une fluidité rare, les ambiances et les contrastes : la démesure de sons d'orgue couplés aux guitares sur The Legacy côtoient des passages plus posés et prog', tandis qu'un Lord Of Light oppose une paisible intro à la déferlante d'une rythmique endiablée qu'on jurerait tout droit sortie du Piece Of Mind. Franchement, c'est un plaisir toujours renouvelé d'écouter ce disque, à l'instar de For The Greater Good Of God (qui aurait très bien sa place sur le Seventh Son Of A Seventh Son) ou du morceau d'ouverture : ce Different World au refrain entêtant; pour ne citer qu'eux.

Mais pour en apprécier toute la saveur et les subtilités, vous devrez consentir un effort : celui de pénétrer l'univers riche et foisonant du plus abouti et du plus implacable album que la Vierge De Fer nous ait sorti depuis bien longtemps ! Fils (du métal), Maiden ne s'est pas moqué de toi !