
Retour sur la discographie d’ALICE COOPER, le groupe, à l’occasion de la sortie de leur nouvel album. Episode 3 : le succès avec « School’s Out » (1972)
1972. ALICE COOPER est à un tournant de sa carrière. Les deux précédents opus (« Love It To Death » et « Killer ») ont contribué à installer le groupe dans le paysage musical mais la consécration se fait attendre.
Quelques changements sont nécessaires afin de toucher un public plus large. Pour cela, fini les ambiances lugubres des albums précédents (« Ballad OF Dwight Fry », « Dead Babies »…) et place à davantage de légèreté et de démesure. It’s party time !
Mais un hit est nécessaire afin de mettre ALICE COOPER sur les rails du succès et servir de locomotive pour entraîner l’album dans son sillon.
Le titre est déjà trouvé. Lors de la tournée suivant la sortie de l’album « Killer », le groupe a testé une nouvelle composition sur scène : « School’s Out ». Les réactions du public ont amené ALICE COOPER à ajouter cette composition à chaque concert. Le groupe sent qu’il tient quelque chose. Il est temps de confier la composition entre les mains d’orfèvre de Bob Ezrin, toujours présent derrière la console.
Le single sort le 16 mai 1972 et obtient un succès phénoménal à l’international (#1 UK, #3 Canada, #5 Allemagne, #7 US…) Et chez nous ? Cette année-là, la France préfère chanter « La Cantine » de Carlos. No comment.
Au fil des années, « School’s Out » est devenu un standard de la musique rock et figure régulièrement parmi les classements de meilleures chansons de tous les temps.
L’idée d’écrire des paroles sur le thème de la fin d’année scolaire est venu à Alice en regardant le film "Angels in Disguise" (1949). Il a déclaré : « Quelles sont les trois plus belles minutes de votre vie ? En premier, le matin de Noël quand on s'apprête à ouvrir les cadeaux. La gourmandise est là. En second, ce sont les trois dernières minutes du dernier jour d'école quand on est assis derrière sa table d’écolier et que la mèche brûle lentement. Je me suis dit : ‘Si on arrive à capturer ces trois minutes dans une chanson, ce sera énorme’." Mission accomplie.
L’album est publié à la fin de l’année scolaire 1972. Il gravit à son tour les places du Top US pour terminer #2 le 28 juillet (#4 UK, #3 Canada et Allemagne, #5 Australie). Il est rapidement certifié disque d’or puis platine.
Le succès commercial est au rendez-vous mais qu’en est-il artistiquement ?
L’orientation musicale peut surprendre les fans d’ALICE COOPER de la première heure car, comme évoqué en introduction, le style a évolué.
Les ambiances lugubres des galettes précédentes (« Killer », « Black JuJu »…) ont laissé place à des compositions plus rock (« Luney Tunes », « Public Animal #9 »), jazzy (« Blue Turk ») voire cinématographiques (« My Stars », « Gutter Cats vs. The Jets »). Sur ce dernier, le groupe a été influencé par la comédie musicale ‘West Side Story’ ce qui donnera lieu sur scène, quelques années plus tard, à un combat entre gangs du meilleur effet grâce à des effets stroboscopiques.
La thématique de l’école se poursuit avec la ballade « Alma Mater » aux accents Beatles. Alice y évoque la mélancolie engendrée par la fin d’une année scolaire, tel un livre qui se referme sur une époque. A noter que les établissements et nom des professeurs évoqués sont ceux qu’ont connu les membres du groupe.
L’album se termine de façon grandiloquente avec le bien nommé « Grande Finale », un instrumental dans lequel les cuivres et les guitares s’entremêlent avec succès.
Pour emballer la musique, le groupe a une idée de pochette ingénieuse. Photographier un pupitre d’école gravé des signatures de chaque membre (ndr: le pupitre est exposé au Hard Rock Café de Las Vegas) qui, une fois déplié, forme une réplique de bureau. En soulevant le couvercle, le disque apparaît enveloppé dans une culotte en papier.
La pochette du single est plus sobre avec une photo du groupe. Mais seulement quatre membres semblent être sur le cliché. En réalité, Dennis Dunaway est bien là. Observez la poubelle…

ALICE COOPER a réalisé un très bon disque au ton plus léger que les albums précédents mais le résultat manque légèrement de piquant. Le succès incroyable du single « School’s Out » a fini par éclipser le reste de l’opus et rares sont les titres qui sont encore interprétés en concert.
L’année 1973 sera donc un double challenge pour ALICE COOPER : proposer une musique plus contrastée dans la veine de « Killer » et répéter le succès commercial de « School’s Out ».
Mission impossible ? A suivre…
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Tracklist :
1. School's Out (Cooper, Bruce, Buxton, Dunaway, Smith)(3:26)
2. Luney Tune (Dunaway, Cooper)(3:36)
3. Gutter Cat Vs. The Jets (Buxton, Dunaway, Bernstein, Sondheim)(4:39)
4. Street Fight (Cooper, Bruce, Buxton, Dunaway, Smith)(0:55)
5. Blue Turk (Bruce, Cooper)(5:29)
6. My Stars (Cooper, Ezrin)(5.46)
7. Public Animal #9 (Bruce, Cooper)(3:53)
8. Alma Mater (Smith)(3:39)
9. Grand Finale (David, Bernstein, Ezrin, Cooper, Smith, Dunaway, Buxton, Bruce)(4:36)
Line Up :
Alice Cooper – Chant et harmonica
Neal Smith - Batterie
Dennis Dunaway - Basse
Glen Buxton – Guitare lead
Michael Bruce – Guitare rythmique, Piano
Bob Ezrin - Claviers
Dick Wagner – Guitare sur 'My Stars'
Label :Warner Bros.
Sortie : juin 1972
Production : Bob Ezrin
Discographie :
Pretties For You (1969)
Easy Action (1970)
Love It To Death(1971)
Killer (1971) Chrorniques par Harry , par MrNiceGuy
School’s Out (1972)
Billion Dollar Babies (1973)
Muscle Of Love (1973)
Greatest Hits (1974)
The Revenge Of Alice Cooper (2025)
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