The Who : pile et faces - La double vie d'un groupe anglais de légende
Si vous avez manqué sur ARTE, le documentaire consacré aux WHO, suivi de leur concert à Hyde Park en 2015, voici ci-dessous la vidéo replay .
Plongée documentaire au coeur de la frénésie électrique des Who, une machine de guerre sonore qui doit beaucoup aux audaces de son leader, le guitariste Pete Townshend. L’histoire d’un groupe aux mille facettes qui a su bousculer tous les genres.
C’était qui, les Who ? Petits caïds de la banlieue de Londres devenus un phénomène sonique planétaire, Pete Townshend (guitare), Roger Daltrey (chant), John Entwistle (basse) et Keith Moon (batterie) ont multiplié pistes musicales et virages identitaires pour forger leur aura de groupe unique entre tous. Comment sont-ils parvenus à conjuguer les costards étriqués des Mods et l'opéra rock, le pop art et le hard-rock, décollant ainsi une à une les étiquettes qu’on leur a accolées tout au long d’une carrière somptueuse, entre 1964 et 1978 ? Au sommet de la vague mod avec le hit "My Generation", ils deviennent le porte-voix d’une jeunesse déclassée et revancharde, corsetée par le puritanisme. Sentant le vent des tendances tourner, les Who ont su par la suite dépasser les querelles de chapelles et rallier tous les suffrages, leurs hymnes tonitruants menant le rock vers des hauteurs rarement atteintes, si ce n’est par les Beatles ou les Rolling Stones. Tour à tour défricheur et sauvage, cinglant et outrancier, raffiné et pompier, leur style continue aujourd’hui à faire des adeptes, et l’onde de choc Who, à se propager sur de nombreuses scènes.
Incendies soniques
Ce doucmentaire de l’ancien journaliste des Inrockuptibles Christophe Conte (Glam rock – Splendeurs et décadence, Cosmic Trip – La musique à la conquête de l’espace, The Kinks, trouble-fêtes du rock anglais) porte un regard nouveau sur la nature très particulière des flamboyants Who, dont la face expérimentale a été jusqu’ici rarement mise en avant, au profit de leur légende exubérante et bruyante. The Who – Piles & faces se penche en particulier sur la personnalité complexe de Pete Townshend et son obsession permanente de faire pénétrer les avant-gardes dans le son atomique des Who. Ancien étudiant en art, rêvant de devenir écrivain ou sculpteur, le guitariste qui a percé si souvent le mur du son en détruisant sur scène toutes ses guitares a voulu faire des Who le laboratoire d’idées nouvelles. Envolées électroniques, musique répétitive à la Terry Riley, grandiloquence maîtrisée des opéras rock (Tommy et Quadrophonia), albums concept (The Who Sell Out, avec ses pubs et jingles radio factices intercalés entre les morceaux) : autant d’intuitions inédites à l’époque. Avec des archives rares et spectaculaires, des interviews de Pete Townshend qui éclairent son génie comme ses névroses, le documentaire revient sur ses triomphes mais aussi ses échecs et donne enfin une image panoramique d’un groupe à tout jamais incendiaire.