U2 était au Stade De France ce 25 et 26 juillet, le report de
RTL2 et 10 videos :
Pour l'anniversaire d'un album légendaire, il fallait donner un concert spectaculaire. Pari réussi pour U2. Mardi 25 juillet, le public du Stade de France a pu se replonger trente ans en arrière et (re)découvrir le mythique The Joshua Tree, "l'album américain" du groupe de rock irlandais. Ce cinquième disque studio de U2 fête cette année ses trente ans. L'occasion parfaite d'en rejouer l'intégralité sur les plus grandes scènes de la planète, scène parisienne incluse, dans le cadre du The Joshua Tree Tour 2017. Une nouvelle réédition mondiale de cet album sort au même moment sous différentes formes.
Il est 19 heures au Stade de France. Bono et ses acolytes ne sont pas encore sur scène, mais le public est tout de même ravi : Noel Gallagher, ancien guitariste du groupe Oasis, assure la première partie avec les High Flying Birds, son nouveau groupe.
Le musicien d'origine irlandaise va enchanter les spectateurs déjà présents au son de ses nouvelles compositions, mais aussi des plus grands classiques de l'époque Oasis : Champagne Supernova, Wonderwall, sans oublier l'émouvant titre devenu depuis l'attaque de Manchester un hymne hommage aux victimes de l'attentat, Don't Look Back in Anger. Après un set d'une heure parfaitement maîtrisé, Noel Gallagher quitte la scène sous l'ovation du public.
20h56. Le soleil commence à tomber et les fans s'impatientent alors que résonne dans l'air le titre des Waterboys, The Whole of The Moon. Quelques spectateurs circonspects s'interrogent sur le fond marron décoré d'un arbre rappelant la pochette de l'album, maigre décor pour l'impressionnant Stade de France.
Sans prévenir, le batteur Larry Mullen Jr. s'installe derrière sa batterie et démarre les hostilités avec le puissant Sunday Bloody Sunday. The Edge, Adam Clayton puis finalement Bono arrivent à leur tour en trombe et entament les premières mesures de ce titre explosif, faisant vibrer les enceintes. Ça démarre fort.
Après avoir salué son public en français, le groupe de rock enchaîne avec ses plus grands tubes, rappelant aux spectateurs à quel point The Joshua Tree est important dans la carrière de U2. New Year's Day, Pride (In the Name of Love) sont des titres extrêmement efficaces qui s'enchaînent dans cette même liesse joyeuse et incroyablement énergique, emportant le public dès les premières minutes de ce show déjà effréné.
Le groupe prouve qu'il a conservé sa maîtrise musicale qui lui avait ouvert les portes du succès il y a trente ans, porté par son chanteur charismatique qui subjugue toujours le public grâce à sa voix puissante. Bono s'autorise d'ailleurs un émouvant hommage à David Bowie, disparu en janvier 2016, en reprenant le mythique Heroes.
Une scénographie poétique et artistique
Différents tableaux aussi oniriques que percutants vont soudainement se succéder. Les téléspectateurs comprennent enfin l'utilité du fond marron, qui s'avère être un écran géant. Alors que Bono donne de la voix sur Bad, des mots commencent à se détacher sur ce fond : "truth", "dream", "wake up", "build", "promise", autant de valeurs et de mots chers au groupe. Le fond marron devient alors rouge et fait ressortir l'arbre de The Joshua Tree, devenant un véritable écran, diffusant des clips aussi poétiques qu'inventifs.
Grâce à ces vidéos, véritables toiles de musées, U2 invite ses spectateurs au voyage et fait visiter différents paysages américains au spectateur français : les longues routes droites pour Where The Streets Have No Name, une forêt pour l'émouvant Still Haven't Found What I'm Looking for. Si ces deux titres emportent le public, With or Without You suspend pourtant le temps, emportant le public dans cette ballade mélancolique. Un pur moment d'émotion et de communion.
Un concert engagé en présence de Patti Smith
Mais un concert de U2 n'en serait pas un sans de grandes prises de position. À cet égard, The Joshua Tree est exemplaire, décrivant le délabrement politique et social des États-Unis. Au Stade de France, Bono évoque chacun de ses combats, que ce soit la pauvreté, l'environnement, ou la situation des réfugiés. Avec l'inquiétant et agressif Bullet the Blue Sky, on peut apercevoir en fond des jeunes soldats partir à la guerre alors que Running to Stand Still, In God's Country, Trip Through Your Wires et Red Hill Mining Town (joué pour la première fois sur scène !) tirent un portrait complexe des années 1980-1990.
Exit est à ce titre l'un des grands moments artistiques du concert : joué pour la première fois depuis 1989, il est introduit avec des images présentant un personnage, prénommé Trump, qui souhaite construire un mur. Bono se lance dans une espèce de transe psychédélique qui mène au désordre et au chaos. Une véritable performance artistique, mais aussi une manière efficace de rappeler que cet album sombre est toujours d'actualité.
Ce show spectaculaire se termine, avant le rappel, sur Mothers of the Disappeared. À l'écran, on aperçoit des femmes de tout âge, tenant des bougies, dans un tableau ultra-poétique et sensible. Une voix de femme interrompt à plusieurs reprises le chant de Bono dans une longue litanie, sans que le public ne soit capable d'en distinguer l'auteure. C'est finalement à la fin de ce beau duo que Bono, à genoux face à sa partenaire, l'introduit au public : "Patti Smith", se contente-t-il de dire, avant de laisser partir son exceptionnelle invitée. Le public, lui, reste sans voix et applaudit la chanteuse avec ferveur.
Un hommage rendu aux femmes qui se battent pour leurs droits
Le rappel est à l'image de ce concert : sur ses grands titres, U2 électrise la salle déjà survoltée, avant de rappeler au spectateur ses engagements grâce à une scénographie poétique et percutante. Miss Sarajevo devient ainsi Miss Alep, grâce au touchant portrait d'une jeune syrienne dressé dans le clip introduisant la chanson.
Sur les vertigineux Vertigo, Beautiful Day et Elevation, Bono et ses musiciens se déchaînent, faisant danser leur public aux sons de riffs effrénés. Après ces instants électriques, le chanteur va dédier Ultraviolet (Light My Way) à "toutes les femmes qui se battent pour leurs droits". Il rend ainsi un vibrant hommage à Marie Curie, Malala, mais aussi les Pussy Riots, Hillary Clinton ou Simone Veil, dont on peut découvrir les portraits en fond. Bono enchaîne ensuite sur le mélancolique One, ode à la solidarité et point d'orgue de ce concert, dans un moment musical complètement hors du temps. Un pur moment d'émotion.
En conclusion de ce show aussi artistique que spectaculaire, le groupe s'est accordé un petit écart : ce n'est pas un titre de The Joshua Tree qui met un terme à ces deux heures de liesse et d'émotion mais un extrait de leur prochain album, Songs of Experience, intitulé The Little Things That Give You Away, attendu dans les bacs dans les prochains mois. Après une plongée dans le passé, voilà une belle ouverture vers l'avenir.
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