La légende dit que Jacob, David et Mark sont les enfants biologiques
d'un chasseur de dragons et d'une fée. Les trois garçons auraient
été séparés durant leur petite enfance et se seraient
retrouvé un beau jour de 2001 en Alabama, pour unir leurs forces sous
leur patronyme commun : LYNAM. Il n'y a à priori pas lieu de contredire
la version du bassiste Mark Lynam, sauf que, à des fins qui restent
à élucider, les trois garnements font courir le bruit selon
lequel l'identité de leur père chasseur serait un certain Ronnie
James Dio, et que la fée qui les mit au monde se nommerait en fait
Stevie Nicks ! L'affaire est sérieuse, et nécessitait bien une
enquête approfondie. En défenseur de l'honneur de l'enchanteresse
Stevie, je me devais de rétablir la vérité. Le test de
paternité ne laisse planer aucun doute, Dio ne peut être leur
géniteur, leur héritage musical est de toutes façons
trop éloigné. Quant à Stevie Nicks, elle aurait pu transmettre
quelques pouvoirs magiques à Jacob, le compositeur du trio, mais l'extrême
moralité d'un ange ne lui permettrait jamais de se livrer à
l'abandon de sa progéniture, et sa délicatesse est de toutes
façons incompatible avec la brutalité bien connue du pape du
heavy (on ne chasse pas le dragon en lui faisant la causette !). La blague
a assez duré, il est grand temps de rétablir la vérité,
et celle-ci nous ramène quelques années en arrière, à
l'époque où le leader du trio sévissait au sein des excellents
MARS ELECTRIC en tant que Jacob Bunton. L'aventure ayant pris l'eau prématurément,
Jacob se trouvait de nouveaux partenaires en 2001 et fondait Lynam, qui n'est
autre que le prolongement de Mars Electric. Sur les trois premiers albums,
Lynam avait pris l'habitude de recycler d'anciens titres inexploités
de l'époque Mars Electric. Après cinq années d'autoproduction,
le groupe est désormais encadré par un label, et pour l'occasion,
c'est cette fois des titres du dernier album de Lynam en date - le très
bon Life In Reverse - qui sont récupérés. Ceux
qui possédaient déjà l'album pourront regretter que ces
titres (les superbes Letting Go et Tanis,
de même que By Your Side, un cran en dessous) prennent
la place d'inédits, mais peu importe, ce Slave To The Machine
a suffisamment d'excellents moments inédits à offrir pour que
l'on passe l'éponge sans broncher. Comme par exemple le troublant mid
tempo Losing Venus et son irrésistible intro en arpèges
; un titre digne d'un GOO GOO DOLLS sur le plan de l'émotion dégagée.
Le frisson est une fois encore souvent au rendez-vous, et le groupe sait parfaitement
le relayer à un esprit plus festif, l'autre facette de Lynam, comme
en témoignent des titres plus rock'n'roll aux riffs façon AC/DC
tels que l'excellent Slave To The Machine, mais aussi Giving
Up On Rock'n'Roll, It's All In Your Head ou My Generation.
Jacob et ses amis admirent depuis toujours la scène des 80's, et l'état
d'esprit qui va avec, mais plutôt que la jouer facile en reproduisant
une mixture identique et gavée de clichés, Jacob a toujours
eu l'intelligence de donner un coté résolument contemporain
à sa musique, dans la production, mais pas seulement. C'est à
un incessant chassé-croisé entre rock moderne et rock US 80's
que l'on assiste du début à la fin, le son moderne et les solos
de guitare inspirés, la fraicheur des mélodies et le timbre
de voix original de Jacob, et c'est là le gros la recette de Lynam.
La personnalité et l'immense talent de Jacob Bunton s'occupent du reste
pour faire de Lynam un groupe pas vraiment comme les autres, si ce n'est comme
feu Mars Electric !
Highlights : Losing Venus, Tanis, Letting Go, Slave To The Machine,
It's All In Your Head, Sister Babylon, I Hate My Generation...
Tracklist :
01. It's All In Your Head
02. Better
03. Tanis (Change Your Mind)
04. Slave To The Machine
05. Losing Venus
06. By Your Side
07. What Is This?
08. Sister Babylon
09. Giving Up On Rock'n'Roll
10. Letting Go
11. Never Fade Away
12. I Hate My Generation