Depuis que FISH a quitté le groupe de rock progressif
MARILLION, après avoir signé avec eux quatre albums entre 1982
et 1988, la carrière du poisson écossais ne s’écoule
pas comme un long fleuve tranquille, et toutes ses productions n’atteignent
pas le même niveau de qualité. Notons pour l’anecdote que
le surnom de Derek William Dick, de son vrai nom, provient du fait qu’une
de ses logeuses lui faisait payer vingt pence l’accès de la salle
de bain, et pour « amortir » son séjour, il y restait pendant
des heures avec livres et nourriture, pérennisant ainsi la réputation
qui pèse sur les écossais… Et donc si l’album précédent,
Field of Crows, avait laissé une partie des fans dubitatifs,
celui-ci possède tous les ingrédients pour les rassurer et même
plus. Sont-ce les récents déboires qu’il a pu avoir dans
sa vie affective, après la rupture avec sa fiancée Heather Findlay,
du groupe Mostly Autumn, qui lui ont rendu l’inspiration ? Toujours est
il que le chanteur, aux intonations toujours proches d’un PETER GABRIEL,
mêle à la fois colère, amertume, regrets, mais également
des moments de tendresse en rapport avec des périodes plus heureuses,
en tout cas le bonhomme ouvre grand son coeur et se livre, comme il ne l’avait
jamais fait. Fish s’est appuyé sur Calum Malcolm, qui a assuré
une très bonne production, et sur le bassiste Steve Vantsis, qui se révèle
comme un co-auteur très complémentaire. Dans l’alternance
des ballades et des morceaux plus énergiques, ces derniers incluent des
riffs à base de guitare saturée, des séquences de claviers
au travers de breaks, comme les deux superbes titres en ouverture : Circle
Line et Square Gok, le très dansant Openwater,
à la fois bluesy et heavy, et l’imposant Dark Star,
tout empreint de déprime et de colère. Les ballades ne déçoivent
pas non plus, Miles De Besos est un prétexte pour développer
une brève mais torride liaison amoureuse au Chili, Where In The
World revient sur sa rupture d’avec Heather Findlay : «This
time last year I was in love, this time last year there was a dream»,
et Zöe 25 voit notre héros perdu dans les rêves
d’une autre vie. Cette œuvre, dans laquelle la complexité
que l’on peut trouver dans le progressif n’est pas de mise, porte
au contraire les émotions au travers de mélodies et d’atmosphères
captivantes, si vous aviez un peu délaissé le poisson, il est
temps de lui donner à nouveau une chance.
Highlights : Dark Star, Openwater, Circle Line, Miles
De Besos, Square Go
Tracklist :
01. Circle Line
02. Square Go
03. Miles De Besos
04. Zöe 25
05. Arc Of The Curve
06. Manchmal
07. Openwater
08. Dark Star
09. Where In The World?
10. 13th Star
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