Les espagnols n'ont pas fini de m'étonner. Je les savais doués
en AOR (91 Suite, Nexx...), en heavy (Tierra Santa...) ou en hard rock classique
(Los Suaves...), il faudra désormais également compter sur eux
dans un style plus moderne avec DIKERS. Dans ce registre punkisant, on connaissait
déjà les KILLER BARBIES qui mélangeaient le chant anglais
à l'espagnol, mais Dikers - qui en est mine de rien à son quatrième
album depuis sa formation en 1998 - enfonce le clou en imposant sa langue
maternelle comme une langue sonnant presque aussi rock que l'anglais. A quelques
détails près (quelques roulements de "r" ou les terminaisons
en "cion" à la prononciation très particulière),
on ne peut pas dire que le choix de la langue soit un obstacle pour une oreille
profane. Et pour cause, nous avons affaire à un trio qui a tout compris
à la scène rock moderne / power pop américaine, tant
dans le domaine de l'écriture que dans la production qui sur ce Las
Noches Que Me Inventé ne souffre d'aucune faiblesse. Mais là
où le groupe surprend le plus, c'est dans sa manière de concocter
des accroches mélodiques fortes. Rien de nouveau pour qui connait déjà
bien cette école du rock moderne énergique aux évidentes
influences punk, mais une efficacité qu'on aurait souvent tendance
à penser réservée aux formations US. Dikers se montre
de son coté particulièrement intéressant sur ses ballades,
comme avec les superbes Ronco Invierno, Rompecabezas ou dans
un style plus nordique Mi Comodin (et ses faux airs de THE
RASMUS) qui perdent toute influence punk pour se focaliser sur un rock moderne
qui me rappelle l'aisance de groupes tels que SR-71, 40FT RINGO ou encore
les autrichiens de NINE T NINE chroniqués ici l'an dernier (et fortement
recommandés !). Mais le groupe reste avant tout une formation de rock
et il le prouve sur des titres particulièrement énergiques comme
Cohete, De Ataudes ou encore De Narices
qui s'avère être le titre le plus metal de l'album... Sur ce
genre de compos, on pense un peu aux références du genre, de
GREEN DAY à GOOD CHARLOTTE en passant par SIMPLE PLAN. Du rock basique,
mais bien fait. Sur Soy, on a même droit à un
solo de guitare typiquement GOO GOO DOLLS ! Assurément, il y a de la
diversité sur cet album, et de toute évidence cette recette
facilite la digestion des morceaux les plus fougueux qui pourraient vite devenir
saoulants sur un album moins varié. Ne me reste plus qu'à me
mettre sérieusement à l'espagnol, car pour tout vous dire, je
n'ai pas compris un traître mot de ce disque ! Ceci dit : Enhorabuena,
señores!
Highlights : Ronco Invierno, Soy, Rompecabezas, Mi Comodin, De Narices...
Tracklist :
01. Cohete (Imposible de Parar)
02. Las Noches Que Me Inventé
03. Qué Mas Da
04. Ronco Invierno
05. De Ataudes
06. De Narices
07. Nada A Mi Alrededor
08. Soy
09. Mi Comodin
10. Con Mi Propia Ley
11. Tentacion
12. Rompecabezas