Ce qui démarquait à mon sens L.A. GUNS de la plupart des autres
formations sleaze rock, c'était l'habileté de Tracii Guns et
Phil Lewis à composer des mélodies d'anthologie. Le plus bel
exemple était assurément leur chef d'oeuvre Hollywood Vampires
en 1991. Depuis, le groupe m'a bien souvent déçu, et j'avoue
ne plus les avoir suivi de très près. Après deux albums
qui voyaient Lewis et Guns collaborer de nouveau, le gang de Los Angeles sort
son premier opus studio original sans son guitariste fondateur. Tout ou presque
repose donc désormais sur les épaules de Phil Lewis, mais comme
je le craignais, ce Tales From The Strip prouve une nouvelle fois
que l'un sans l'autre n'est finalement pas grand chose. Qu'on s'entende, ce
nouvel album est du L.A. Guns, il y a bien le style (dans un genre toutefois
moins soigné que le L.A. Guns que j'affectionne), mais il manque à
mon sens l'inspiration mélodique. En clair, on revient de ce point
de vue à un album plus proche du premier opus que des monuments qu'étaient
Cocked & Loaded et Hollywood Vampires. Les amateurs
de rythmiques bien lourdes et de solos assassins en auront pour leur argent,
la voix de Lewis est toujours aussi attirante, mais que reste-t-il de ce disque
d'un point de vue mélodique ? Pas grand chose. On déplorera
par exemple des compos très peu mélodiques comme l'instrumental
6.9 Earthshaker, le refrain particulièrement désagréable
de It Don't Mean Nothing, ou encore un Crazy Motorcycle
qui se contente vulgairement d'envoyer la purée à l'image
de bon nombre d'autres titres. A côté de ça, un certain
nombre de titres plus mélodiques mais trop linéaires installent
une inévitable déception pour moi. A l'exception de la ballade
Vampire (même si on est loin du somptueux Crystal Eyes)
et du mid-tempo relativement sombre Resurrection voire en
ratissant plus large Electric Neon Sunset et sa superbe
intro, aucun titre ne me reste durablement en tête, et même si
Lewis et Riley se sont plutôt bien entouré au niveau de l'interprétation
(le guitariste se défend très honorablement), L.A. Guns a pour
moi clairement perdu l'alchimie qui en faisait jadis à mes yeux un
groupe exceptionnel...
Highlights : Vampires, Resurrection, Electric Neon Sunset...
Tracklist :
01. It Don't Mean Nothing
02. Electric Neon Sunset
03. Gypsy Soul
04. Original Sin
05. Vampire
06. Hollywood's Burning
07. 6.9 Earthshaker (instrumental)
08. Rox Baby Girl
09. Crazy Motorcycle
10. Skin
11. Shame
12. Resurresction
13. Amanecer
14. (Can't Give You) Anything Better Than Love