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 MANIGANCE

MANIGANCE est un des fers de lance du métal français, ils ont réussi l’exploit d’exporter au Japon leur métal avec des chants en français. Didier Delsaux le chanteur et Bruno Ramos, l’un des guitaristes, ont accepté une interview pour Rockmeeting juste avant d’assurer la première partie du concert avec le groupe mythique Whitesnake à Toulouse, le 21 juin 2006.

[interview + photos par metalden]

Comment se sont organisées les activités du groupe depuis D'Un Autre Sang ?
Didier:
Depuis D'Un Autre Sang, on s’est tout de suite remis à la composition, après la tournée avec Adagio et Malediction, en février 2004 ; on a en effet un contrat au Japon qui fait que l’on doit sortir un album tous les deux ans.

C’est donc la raison de la sortie du live que certains avaient trouvé un peu rapide ?
Didier:
Tout à fait, mais en même temps on avait déjà dix ans d’existence et trois albums à notre actif, mais c’est venu suite à une demande Japonaise. Mais en même temps on a voulu profiter de notre passage à l’Elysée-Montmartre, une salle un peu mythique pour immortaliser cet instant, et en faire profiter aussi tout notre public français.

Avez vous utilisé uniquement votre propre studio, sachant qu’il y avait un projet pour faire appel à un producteur ?
Bruno:
On avait déjà eu l’idée de faire appel à un producteur sur D'Un Autre Sang, puis ça été repoussé à cet album, et finalement on n'a toujours pas eu le temps de le faire.
Didier: Histoire de temps, et aussi le fait que François Merle travaille chez lui, et donc on a préféré se concentrer plutôt que perdre du temps à l’étranger.
Bruno: Plus des problèmes de coûts, à aller à l’étranger, il ne faut pas y aller pour rien, et être sûr que ça amène un plus.

Et justement, quel serait ce plus, sachant que le travail de François est excellent.
Didier:
Oui, il est maintenant très professionnel, mais après, c’est une question de nom, de notoriété qui peut aider à la promotion d’un album.
Bruno: Plus le fait qu’une oreille extérieure peut amener des choses que l’on ne voit pas forcément de l’intérieur.
Didier: Qui plus est, notre studio est à mi-chemin entre un home studio et un studio pro, le studio pro permet d’ajouter des effets, de « grossir » le son, il nous reste donc une marge de progression.

C’est la production qui fait que la sortie de l’album a été un peu retardée ?
Didier: Il y a eu quelques raisons internes aux groupes, notamment avec François qui a changé d’emploi, ce qui a eu pour effet de le rendre un peu moins disponible.

Et vous avez toujours tous un job en plus ?
Didier: Absolument, le groupe ne nous permet pas de vivre.

Serait ce un objectif pour vous d’y parvenir ?
Didier:
Au départ, c’est une passion que l’on vit en parallèle avec notre travail personnel, ce n’est pas un but en soi, je ne sais pas si la question se poserait si on arrivait à vendre dix fois plus d’albums !
Bruno: Dix fois plus, peut être !! (rires) Plus sérieusement il ne suffit pas de vendre un album, il faut avoir une assise, un album, ça dure un an, un an et demi.
Didier: On a de plus tous entre trente cinq et quarante ans, une vie de famille, donc on ne peut pas prendre trop le risque de lâcher un boulot.

Bon il faudrait donc un succès massif !
Bruno:
Absolument, par contre ce serait plus agréable pour nous, ça nous permettrait de passer plus de temps sur la musique, c’est pas toujours évident de jongler entre les tournées et la vie de tous les jours.
Didier: Et pour l’instant on jongle, on est musicien jongleurs ! (rires)

Votre nouvel album marque un nouveau progrès, comment vous y êtes pris ?
Didier:
Déjà on s’était fixé comme objectif de faire un album différent, de la même façon qu’avec D’un autre Sang, on avait essayé de faire différent du premier. On a essayé de travailler sur des sonorités nouvelles, comme un morceau acoustique, un instrumental. Sinon, la façon de travailler est bien rodée, je compose avec François, moi je suis auteur et François est plus compositeur au niveau des structures des morceaux, instruments – chants et mélodies, Bruno travaille beaucoup les parties solos. Mais en fait on ne se pose pas beaucoup de questions, on écrit ce qu’on ressent, et on essaye d’être créatif au sein même de notre propre style, et donc de continuer à faire du Manigance, on va pas essayer de faire du black métal !

Donc pas question de suivre la mode ?
Didier:
Non, on a une certaine philosophie qui nous amène à faire cette musique là, qui nous est propre. L’album est donc plus diversifié en terme de sons, mais aussi des thèmes, qui sont peut être un peu plus matures que les précédents, et peut être une touche un peu plus progressive, avec par exemple des intros au clavier.

J’ai en effet noté cette tendance, qui dans le groupe est plus particulièrement branché prog ?
Didier:
C’est plutôt François, qui a plus été bercé par Dream Theater que moi, par exemple.
Bruno: Moi j’aime aussi, mais ça dépend un peu des morceaux, sur l’album précédent, on avait évité, car ce genre de morceaux est plus long à composer, à travailler, et on voulait un album plus brut. Là on avait plus de temps, et donc on est rentré plus dans cette ambiance, on aime bien ce mélange de prog et de rock plus punchy.

J’en profite pour rebondir sur vos influences, qu’est ce qui vous a amené à faire du Manigance ?
Didier: Eh bien on faisait tous du métal ou du hard rock avant de monter Manigance.
Bruno: Moi c’était bien sûr des groupes liés à des guitaristes, John Petrucci de Dream Theater, Satriani, côté blues, Gary Moore, que j’adore, mais aussi dans le hard rock et le métal, et les albums de gratteux style instrumental.
Didier: Moi, bien sûr, ce sont les groupes soudés autour d’un chanteur, comme Def Leppard que j’ai beaucoup écouté à une époque, Pretty Maid, pas forcément des groupes avec des grands guitaristes, comme Bruno, mais plutôt avec des grands chanteurs …

Coverdale par exemple ?
Didier:
Oui par exemple (rires …), c’est un excellent chanteur et une sérieuse référence ! Et au final plutôt les groupes mélodiques.
Bruno: Moi les influences ont évolué au cours du temps, il y a eu une époque UDO, Accept par exemple, puis ça change avec le temps.

Revenons à l’album, les textes paraissent plus sombres, plus critiques sur la société, est ce basé sur un vécu ?
Didier:
Non, à la base je ne corresponds pas à ce que j’écris, je suis quand même quelqu’un de plutôt ouvert sur le monde, plus gai que ce qu’il y a dans mes textes, c’est juste que les paroles correspondent bien à l’image et à la musique du groupe. Après, j’ai quand même une âme un peu rebelle, j’ai toujours été un peu comme ça. Déjà, au bahut, j’étais content quand on me mettait dehors avec ma ceinture à clous. Je m’inspire en fait de tout ce qu’on peut voir autour de nous, de tous les états d’âmes qui font les êtres humains.

Ce n’est pas vraiment politique ?
Didier:
Non, je ne prends jamais position sur la politique, je peux me baser aussi sur de l’imaginaire comme par exemple dans D’un Autre Sang, l’histoire un peu type science fiction d’un type qui renaît de ses cendres et qui n’est pas en corrélation avec la pensée philosophique de la société dans laquelle il vit, le coté là aussi un peu rebelle. Il peut y avoir un coté vécu, comme dans prison dorée, qui est l’histoire de quelqu’un qui n’est pas si vieux que ça, et qui a été terrassé par une attaque cérébrale, il avait tout pour être heureux, et finalement il est coincé dans un lit, prisonnier dans une sorte de prison dorée.

Et le refus de vieillir, dans "Miroir de la Vie", cela vise quelqu’un en particulier ?
Didier:
Non, là c’est plus général, dans la société d’aujourd’hui, on essaye de paraître jeune tout le temps, les femmes surtout refusent de vieillir, et malheureusement, c’est une maladie contre laquelle on ne peut pas lutter !

Au niveau composition, y a-t-il un travail collectif ?
Bruno:
On part généralement d’un rythme de guitare, certains donnent les bases, puis il y a un travail collectif au studio et tout le monde participe, Didier lui fait les textes au fur et à mesure.

Et le chant en anglais, définitivement abandonné ?
Didier:
On y a pensé, mais aujourd’hui on a des albums et un live en français, et un contrat au Japon pour des albums en français, sachant qu’on vend là bas beaucoup plus d’albums qu’en France, et on a des vues pour y aller un jour. Et le fait que l’on chante en français fait peut être que les Japonais ont apprécié notre musique. Et c’est ce contrat qui nous a fait persévérer sur cette voie.
Bruno: Et on est moins noyé dans la masse.
Didier: Le français fonctionne au Japon, après en Europe, notamment du Nord et en Allemagne, l’anglais marcherait mieux.
Bruno: On a quand même enregistré un morceau en anglais, Believer, qu’on a assez peu joué sur scène.
Didier: C’était un test, mais la finalité du groupe est maintenant de chanter en français.
Bruno: Et finalement ça encourage maintenant d’autres groupes sur cette voie.

Comment expliquez vous le succès de Gojira qui arrivent à remplir des salles jusqu’à 900 personnes, est ce un objectif pour vous ?
Didier: On prend les choses comme elles viennent, dans le style que nous jouons, on ne peut pas s’attendre à avoir autant de monde que Gojira, ils sont plus dans l’air du temps, il faut quand même reconnaître leurs qualités, je les ai vus plusieurs fois dans le sud ouest, il faut reconnaître que c’est un groupe extraordinaire sur scène. Ils attirent un public beaucoup plus jeune.
Bruno: Ils sont arrivés au bon moment avec la bonne musique.
Didier: Pour nous il faudrait que le heavy deviennent à la mode !

Au niveau des médias, vous sentez-vous soutenus ?
Bruno:
Ca va, enfin ça dépend de ce qu’on entend par médias.

Radios, etc…
Bruno:
Ce style n’est pas très populaire sur les radios !
Didier: Sinon , la presse spécialisée nous soutient.

Et l’affaire Lordi ?
Didier:
Ca m’a bien fait rigoler, mais c’est un signe, bien que Lordi soit un groupe métal un peu excentrique !
Bruno: Ca veut dire que quelque part, les gens en ont marre de bouffer de la musique formatée, on nous envoie ça depuis Marie Myriam, et là, les gens, je ne pense pas que ce soit un public très jeune qui écoute l’Eurovision, et bien même ceux-là commencent à en avoir jusque là !
Didier: Les esprits vont peut être s’ouvrir un peu plus.
Bruno: Ca va peut être mettre en cause les directeurs de programmation…

On va peut être mettre Druker à la retraite ! (rires)
Bruno: Oui et faire un peu le ménage !

Au niveau des tournées, quel est le programme, le Japon bientôt ?
Bruno: Pour le Japon, toujours pas confirmé mais toujours en prévision. Et puis en Novembre tournée française en tête d’affiche, et peut être quelques dates à confirmer au Danemark, Belgique, Suisse... Donc ça, c’est programmé, pour le Japon c’est beaucoup plus compliqué…

Oui il vous faut au moins un mois de congés ! (rires)
Bruno:
Mais quelque part, on en est au 3ème album, et on ne peut pas continuer à vendre ainsi des albums sans aller les soutenir en concert.

Donc 2007, congés d’été au Japon !
Didier: Voila, on espère, mais rien n’est confirmé pour l’instant.

Au niveau vidéo, il faut bien dire qu’il n’existe pas grand-chose sur le groupe, les vidéos disponibles sur votre site sont pour le moins pas de très bonne qualité, à quand le DVD ?
Didier: Pour l’instant on a laissé tomber cette idée.
Bruno: On attend en fait d’avoir beaucoup plus de matériel, il faut avoir une histoire, plusieurs étapes, et ainsi avoir pas mal de choses à raconter pendant une heure et demie, pour au final un produit sérieux et pas une vidéo amateur.

Pour terminer, quelques mots pour les lecteurs de Rockmeeting ?
Didier: Bien ce soir, déjà, on leur souhaite une bonne fête de la musique.
Bruno: Et qu’ils continuent à faire vivre leur passion, comme on le fait, qu’ils prennent du plaisir là où il est.
Didier: Et qu’ils pensent à acheter quelques albums pour qu’on puisse continuer à créer cette musique, et on vous donne rendez-vous à tous pour la tournée en Novembre.

Eh bien merci à vous, et à bientôt.

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© Rockmeeting.com - Juin 2006

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