Rips The Covers Off est un album de L.A. GUNS assez spécial à bien des égards. Tout d'abord, il s'agit du premier disque enregistré en l'absence de son guitariste fondateur et emblématique Tracii Guns. Difficile du reste de savoir si ce dernier fait encore réellement partie du groupe ou s'il a définitivement tourné la page depuis ses infidélités avec BRIDES OF DESTRUCTION, qui ont valu pas mal de brouilles avec les autres membres de L.A. GUNS, notamment lorsque ces derniers se sont vus retirer la tournée européenne en première partie de ALICE COOPER consécutivement au lâchage du guitariste. L'autre particularité de ce disque, et pas des moindres, est de ne comporter que des reprises des groupes ayant marqué Phil Lewis et sa bande, essentiellement puisées dans les années 70.

Ce genre d'album est souvent assez scabreux pour les groupes qui s'y collent. Les morceaux généralement utilisés font tant partie du patrimoine que le groupe s'expose à deux risques majeurs : ne rien leur apporter de plus, et donc sembler franchement accessoires, ou bien comettre le pire sacrilège en dénaturant totalement les morceaux, s'exposant ainsi aux foudres des puristes. Dès les premiers titres, il parait évident que L.A. GUNS n'est tombé dans aucun de ces deux pièges. Mieux, le groupe s'approprie tellement les morceaux choisis qu'on jurerait presque qu'il en est l'auteur ! L'identité vocale très marquée de Phil Lewis en retire sans doute l'essentiel du mérite, mais il faut également reconnaître que le guitariste Stacey Blades (ROXX GANG) remplace Tracii Guns avec beaucoup de talent, au point que ce dernier ne manque pas vraiment à ce disque (il en sera sans doute autrement si le groupe vient à composer sans lui), et la production très soignée de Andy Johns n'est pas non plus à négliger. On se régale sur des brûlots historiques comme Rock'n'Roll Outlaw (ROSE TATTOO) ou le superbe Until I Get You (HANOI ROCKS). L'hymne heavy metal de SAXON Wheels Of Steel est quant à lui repris à la sauce rock'n'roll, et de façon remarquable ! On se délecte également du français approximatif de Phil Lewis sur le break hilarant de Marseilles (THE ANGELS / ANGEL CITY) et les deux titres bonus live en fin d'album - des titres de Waking The Dead - n'ont quant à eux rien d'accessoire, et décideront sans doute les retardataires à se pencher sur le dernier album studio original des L.A. GUNS.

Partant plein de préjugés, ou tout au moins en ne m'attendant à rien de ce cd, je dois reconnaître que le groupe m'a pour le moins surpris. L'album se sert dans des marmites aussi diverses que DAVID BOWIE, SAXON ou QUEEN, et pourtant Rips The Covers Off reste un album parfaitement cohérent. La seconde partie des 90's très décevante qu'ont connu les 'Hollywood vampires' m'avait presque fait oublier à quel point L.A. GUNS est un groupe majeur du rock. Phil Lewis et ses acolytes peuvent incontestablement être fier de leur bébé !

Highlights : Until I Get You, Rock'n'Roll Outlaw, Wheels Of Steel, Nobody's Fault, Marseilles, Tie Your Mother Down...

Tracklist :
01. Rock'n'Roll Outlaw [ROSE TATTOO]
02. I Just Wanna Make Love [FOGHAT]
03. Tie Your Mother Down [QUEEN]
04. Until I Get You [HANOI ROCKS]
05. Wheels Of Steel [SAXON]
06. Nobody's Fault [AEROSMITH]
07. Custard Pie [LED ZEPPELIN]
08. Moonage Daydream [DAVID BOWIE]
09. Marseilles [ANGEL CITY / THE ANGELS]
10. Hurdy Gurdy Man [DONOVAN]
11. Search And Destroy [IGGY POP]
12. Revolution [live 2003 - bonus]
13. Don't Look At Me That Way [live 2003 - bonus]