Les férus de hard US se souviennent sans doute de ONI LOGAN, chanteur
sur le premier album de LYNCH MOB, le groupe de l'ancien guitar hero de DOKKEN
George Lynch. Depuis l'époque de son départ au début
des 90's, le chanteur s'était essayé à quelques projets
sans grand succès, l'un d'eux ayant même capoté à
deux doigts de la sortie de leur premier album (VIOLET'S DEMISE, sorti depuis
sous le nom LOGAN/ROBERTSON). Aujourd'hui, l'américain s'est expatrié
en Europe (en Suisse pour être précis), et c'est sur le vieux
continent qu'il a concocté ce premier album solo, d'où la présence
de pas mal de musiciens européens connus et notamment allemands comme
Michael Voss (Casanova, Silver...) ou le batteur Bertram Engel (Tony Carey,
New Legend). Pour autant, Oni n'en a pas oublié les influences du pays
qui l'a vu grandir, et c'est finalement sans surprise qu'on retrouve sur ce
Stranger In A Foreign Land un parfum très américain.
Toutefois, il n'est point question ici de hard US comme au temps de Lynch
Mob, Oni Logan a mûri et préfère aujourd'hui des tonalités
beaucoup plus pop / rock, dans un registre rappelant parfois légèrement
DON HENLEY ou même son compère GLENN FREY, comme sur I
Remember Hollywood ou encore My Part Of Town. On
peut malgré tout difficilement définir l'orientation de ce cd
en un seul mot, le chanteur ne s'est visiblement pas fixé d'interdit,
et si l'atmosphère générale peut-être globalement
résumée par l'étiquette soft rock, on trouve sur ce disque
des influences aussi diverses que la pop acoustique (Walking Through
A Winterland), le rock mélodique classique (When Will
You Hear Me, Bring Back The Days ou encore The Monster In
The Sea sur lequel on retrouve un certain STEVE LUKATHER à
la guitare...), la country (la jolie ballade Blue Jean et
ses renforts de steel guitar) et même une petite touche bluesy de ci
de là. Album fourre-tout ? Pas nécessairement. Si la palette
des genres est bien vaste, il ressort tout de même une réelle
homogénéité de ce disque, en grande partie dûe
à une orchestration asez épurée et à l'authenticité
que Oni est parvenu à insuffler à ses compos. L'autre charme
de ce disque est incontestablement la présence de Bekka Bramlett, que
les fans de FLEETWOOD MAC connaissent bien, pour avoir remplacé sa
Sainteté Stevie Nicks sur l'album Time en 1995. Bekka assure
sur ce disque les choeurs, et chante même en duo avec Oni sur Blue Jean,
apportant toute le charme et la classe qu'on lui connaissait depuis sa remarquable
performance dans Fleetwood Mac. Son timbre légèrement éraillé
rayonne particulièrement sur un titre comme le très agréable
The Long Road, où son rôle est bien plus déterminant
que celui d'une simple chroriste. Pour résumer, on a globalement affaire
à un album plaisant, en rien révolutionnaire certes, mais plutôt
bien écrit et produit, et qui plus est assez rafraichissant. Seul petit
point noir peut-être : les quelques montées en puissance pas
toujours très bien controlées de Oni sur des titres comme When
Will You Hear Me ou Foolish Mind, où sa voix semble
manquer de coffre. Pas de quoi se détourner de cet album toutefois,
la reconversion de Oni Logan est à mon avis bel et bien réussie.
NB : cd + extraits disponibles sur MusicBuyMail.
Highlights : Blue Jean, The Long Road, My Part Of Town, When Will
You Hear Me...
Tracklist :
01. When Will You Hear Me
02. The Long Road
03. Bring Back The Days
04. Stranger In A Foreign Land
05. Blue Jean
06. The Monster In The Sea
07. Walking Through A Winterland
08. Damaged
09. My Part Of Town
10. I Remember Hollywood
11. Foolish Minds