La formation franco/suédoise véhicule cette flamme audacieuse
et perfectionniste venue de Scandinavie, néanmoins il m’aura
fallu plusieurs écoutes pour totalement apprivoiser Destination
Terrorville, que j’avais, au prime abord, considéré
comme l’album de gamins turbulents, certes à fort potentiel,
mais à charpente béton armé et matraquage intensif de
guitare (à tapis épais de guitare comme dirait Fab) ils égrènent
aussi quelques growls et des screams hargneux, le premier titre Shedevil
ne me contredira pas ! Cette brutalité temporaire passée, le
groupe confirme assurément l’intérêt qu’il
porte à faciliter l’accès de sa galette aux néophytes
du genre, en disséminant un aspect « commercial » sur chaque
titre, parvenant ainsi à atteindre des sommets mélodiques pour
qui veut s’y appesantir un peu. Même les accents Hardcore qui
ponctuent parfois quelques titres restent parfaitement digestes. Les influences
sont claires, mettez dans le shaker, HAWTHORNE HEIGHT, CKY en pincées
subtiles, SAOSIN pour délayer l’ensemble, et un zeste de LOST
PROPHETS. Les réfractaires aux guitares inspirées du Nu Metal,
incandescentes et aux plages de chant forgées d’acier trempé,
devront passer leur chemin, malgré la capacité de séduction
et l’aisance du groupe, aussi bien dans le strictement mélodique,
grâce à Nick Red le talentueux chanteur, que dans les pulsations
rythmiques et vocales incisives de notre compatriote Fabien Perreau, gorge
de feu ! Ou la basse épicée de la jolie manager de SONIC SYNDICATE,
Flavia Canel (ex-DRAIN STH) ou encore la fougue survoltée mais élégante,
agrémentée de soli malheureusement très discrets de Serban
Carapancea. Je précisais donc, que le premier titre, Hardcore 100%,
introduit l’album de façon brutale et en décalage avec
ce qui est à venir, le choix ne me parait pas judicieux, car il pourrait
en rebuter plus d’un, est-ce pour mieux envoûter ensuite ? All
That Is Wrong a contrario, s’il reste puissant, avec sa rythmique
à headbanger renferme un refrain de grande classe et un interlude mid
tempo suivi d’un solo de guitare pertinent. Arrangements de violons
en arrière plan et rythmique solide pour Terrorville,
une franche réussite justifiant l’appellation Hardcore mais quelle
superbe mélodie. Power ballade, If You Were Me distille
de multiples superpositions vocales, et de somptueux arrangements. The
Simple Art (Of Making You Mine), n’est pas sans rappeler les
rythmiques trépidantes et Emo de LOST PROPHETS, punch et belle «
accroche » mélodique. Quelques screams ponctuent Thought
Of Bride alternant violence et plages mid tempo mélodiques
et refrain imparable, l’ensemble en parfait équilibre. Malgré
ses riffs d’intro Nu Metal, How I Get What I Deserve
lorgne à nouveau vers le Emo Pop facilement assimilable et radiophonique.
Deuxième power ballade, Over The Surface, presque
minimaliste en apparence, confirme la formidable maîtrise des arrangements
discrets et subtiles, claviers, arpèges et chorus de guitare en arrière
plan. Intro tonitruante, nerveuse et solo de guitare pour In This
Position, ponctué de vocaux vengeurs et de guitares acérées.
Couplets nettement Nu Metal, saccadés et chevalins, pour un refrain
facilement mémorisable qui se termine en growl, Red Eyes
est, disons le, chaud, bouillant et surprenant ! Bonus track, Bus
Girl, bruitage en intro, orage et cris de corbeaux, on s’attend
au pire, et bien raté, le titre est une ballade électro-acoustique,
soft et romantique avec son solo de guitare et ses vocaux grandioses dans
la pure tradition. Derrière l’aspect caustique de Destination
Terrorville se cache en fait un remarquable incontournable !
NB : cd disponible sur site
officiel
Highlights : All That Is Wrong, Terrorville, If You
Were Me, How I Get What I Diserve, Over The Surface
Tracklist :
01. She devil
02. All That Is Wrong
03.Terrorville
04. If You Where Me
05. The Simple Art (Of Making You Mine)
06. Thought Of Bride
07. How I Get What I diserve
08. Over The Surface
09. In This Position
10. Red Eyes
11. Bus Girl (bonus track)
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