L’entrée des Grenoblois dans les colonnes de
Rockmeeting mérite pour le moins un petit historique avant de rentrer
dans leur sixième album studio. Le groupe a été fondé
en 1979 sur la base d’un power metal qui leur a permis, entre autres faits
de gloire, d’ouvrir pour des pointures comme DEF LEPPARD, dans la tournée
« Pyromania », un premier album en 1984 accrocha ensuite les charts
japonais, puis un deuxième l’année suivante enfonça
le clou, puis les habituelles dissensions plus l’arrivée du grunge
dans les années 90 ont sonné le coup d’arrêt en 1989,
pour une longue période d’hivernation. Le nouveau départ
se situe en 1999 sous l’impulsion de deux de ses membres originels, Jo
Amore, qui abandonna la batterie et prit le micro, qu’il avait testé
avec son groupe précédent : Temple, et Yves Campion, le bassiste
historique; en compagnie de petits nouveaux : Alex Hilbert en 2002 et Franck
Milleliri en 2005, aux guitares, et David Amore, le frère de Jo, à
la batterie. Avec ce line-up stabilisé, leur heavy a pris des couleurs
presque symphoniques dans le dernier opus : The Dominion Gate. Avec
Genetic Disorder, les Grenoblois ont choisi de durcir le ton, en donnant
à leur power metal quelques colorations thrash, et, décision hautement
symbolique, en supprimant les claviers. Le ton est donné d’emblée
avec le très puissant Nothing Left Behind, qui bénéficie
d’une très belle intro toute en douceur, mais pour mieux nous assommer
par la suite, avec un mur de riffs, les guitares prenant le devant de la scène,
la voix très puissante de Jo, surnommé, on comprend pourquoi,
le Dio français, est légèrement en retrait, juste ce qu’il
faut. Ce qui frappe aussi, c’est l’extraordinaire qualité
du son, inhabituelle pour un combo français, et pour cause, la production
a été confiée au studio Fredman à Göteborg,
en Suède, sous la direction de Fredrik Nordström et Henrik Udd,
conférant à l’ensemble la classe internationale. Si la note
de 95 ne sera pas atteinte, par la faute de quelques compositions un peu répétitives,
et peu de variations dans le tempo, notamment pour souffler un peu, avec une
power ballade par exemple, le 90 est atteint haut la main avec d’autres
titres, tout aussi puissants que celui d’ouverture, au rang desquels Queen
Of Love & Pain, le formidable The Dominion Gate (Part II),
le seul à bénéficier d’un break un peu calme, le
fédérateur The Winds Of Sin, ou encore Wicked
White Demon. Puissance, « head banging », superbes lignes
de guitare sont les maitres mots, ces titres se révèlent terriblement
efficaces sur scène, j’ai pu vérifier cela sur la scène
Toulousaine il y a quelques jours, cet album élève le niveau du
métal français au rang mondial, une belle performance.
Highlights : Nothing Left Behind, Queen Of Love &
Pain, The Dominion Gate (Part II), Wicked White Demon, Battleground For Suicide,
Final Procession.
Tracklist :
01. Nothing Left Behind
02. Battleground For Suicide
03. Queen Of Love & Pain
04. Conspiracy
05. Leader Of The Masquerade
06. Final Procession
07. The Dominion Gate (Part II)
08. The Winds Of Sin
09. Forsaken Child
10. A Thrill Of Death
11. Wicked White Demon
12. Dawn Of Darkness
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