Après vingt ans d’existence, huit ans de silence,
quelques essais avec André Matos sous le nom de LOOKING GLASS SELF, en
2005, SIEGES EVEN nous revient, et cette année encore avec son 7ème
album, Paramount, sous la forme d’un petit chef d’œuvre
germanique, sophistiqué, riche et complexe, mais avec pour défi,
faire passer l’ensemble dans la simplicité et une sensibilité
exacerbée. Dire de Sieges Even qu’il n’est plus un groupe
de Rock Progressif serait mentir, mais révolu le temps des albums conceptuels
de 5 titres à la YES de la 1ère période, du démonstratif
à outrance à la DREAM THEATER, obsolètes les envolées
tarabiscotées à la EMERSON LAKE and PALMER où l’on
avait largement le temps d’un repas de réveillon avant que l’album
ne touche à sa fin ! Il est toujours hasardeux de citer des influences
sans trouver des similitudes et des connivences qui parfois n’existent
pas vraiment, mais je me prononcerais tout de même pour des touches à
la RUSH période 80’s, de Yes période Trevor Rabin et parfois
ASIA. Ce qui est clair, Paramount a pour focus le mélodique
encore, le mélodique toujours, des titres courts, façon «
chansons » avec un bel assemblage instrumental et un nouveau chanteur,
enchanteur ! D’emblée c’est du classieux, conquis par la
virtuosité, qui n’achève jamais de nous séduire,
When Alpha And Omega Collide, et ses intonations à la
Geddy Lee et la prod. transparente et subtile, tout au long de l’album
; Alex Holtzwarth nous surprendra par son set rythmique très Neil Peart,
excusez du peu ! Et Markus Steffen par son jeu oscillant entre son acide et
arpéges de toute « bôoté ». Plus orienté
vers des riffs Metal, Tidal, impeccable par son jeu de basse
très Chris Squire que l’on retrouvera aussi sur d’autres
titres, les chœurs et les plages de chant à la Jon Anderson , excusez
encore du peu, du jubilatoire rien de moins. Un superbe sursaut aérien
presque spatial, Eyes Wide Open, évoluant vers une dose
de Asia et de Steve Howe, frisson garanti. Pas d’étalage inutile,
Iconic tient en haleine par son plan de basse complexe, charpente
d’arpéges poétiques et du chant cristallin, le plus prog
des titres de l’album, structure fouillée aux confins d’influences
multiples qui caressent le tympan. Intro d’arpéges lumineux, vite
secondés de riffs acides When Our Shadows Sleep dont
le refrain nous hante par son feeling exceptionnel, et sa suite d’arrangements
fabuleux. Typique des instrumentaux de Rush, Duende est une
suite de rebondissements rythmiques habiles et des vocaux d’une grande
pureté en harmonie parfaite. Bridge To The Divine pour
être définitivement conquis, refrain, de suite mémorisable,
arrangements ambitieux sur des couplets nectar et un chant limpide. Left
Overs prend aux tripes par son refrain soft et mélancolique
et son solo à la Alex Lifeson génialement dissonant. Sur fond
du discours de Martin Luther King, « I Have A Dream », Mounting
Castles In The Blood Red Sky, intimiste, alterne violence des riffs
lancinants et harmoniques, en touches légères de guitares atmosphériques.
Solo de saxo et envolées lyriques pour Paramount, riffs
prog Metal obsédants et un magnifique couplet à couper le souffle,
à nouveau très Jon Anderson. Consécration, je le souhaite,
d’une aventure tumultueuse, Paramount, s’avère être
au fil des écoutes un périple à déguster avec précaution,
comme un mets délicat, remarquable dans la constance de sa qualité.
Highlights : When Alpha And Omega Collide, Tidal, Eyes
Wide Open, When Our Shadows Sleep, Left Overs, Paramount.
Tracklist :
01. When Alpha And Omega Collide
02. Tidal
03. Eyes Wide Open
04. When Our Shadows Sleep
05. Duende
06. Bridge To The Divine
07. Left Overs
08. Mounting Castles In The Blood Red Sky
09. Paramount
|