Comme la plupart des groupes de rock « chrétien », RUSH OF FOOLS partage ce goût exacerbé pour les mélodies apparemment « faciles » et de qualité, les titres électro-acoustiques et ce don quasi naturel de faire des hits en deux temps trois mouvements. Même lorsqu’ils se veulent plus mordants, il s’agit toujours de mettre le doigt (de Dieu) là où les mélodies font mal ! Ce premier album contient au moins 2/3 de titres finalement très soft aux refrains sucrés mais jamais guimauve, simplement grandioses, 1/3 plus power Pop génialement interprétés, et 100% d’arrangements acoustiques, de piano, d’orchestration de cordes et surtout de guitare et il faut bien le dire de lyrics à fort prosélytisme catho. Cet ensemble n’est pourtant pas trop le genre de la maison, mais force est de constater qu’avec des compos de cet acabit, même si c’était avec des tambours et des trompettes et les Oh Jésus, hallelujah en veux-tu, en voilà, il m’est impossible de ne pas tomber sous le charme de cet électro-Pop mâtiné d’A.O.R. tempéré et subtilement modernisé. La musique et le chant se font écho, sans prouesse, mais avec un formidable talent d’écriture et de spiritualité poétique. Le premier titre Undo, est une ballade acoustique aux arrangements simples et percutants ; le refrain est un véritable souffle léger et intense. We All où quelques violons soulignent avec élégance les couplets, est un mid tempo savoureux très Power Pop, excellentissime, où l’on se surprend à entonner « in the name of Jesus ». Un single, When Our Hearts Sing parfaitement ficelé, un grand cru et une réelle noblesse. Pourvoyeur d’émotion, Your Love, intro atmosphérique de guitare acoustique et superbe montée en puissance vers un refrain particulièrement prenant. Le titre le plus dans l’air du temps de la nouvelle vague américaine, Fame, simple, méticuleux et toujours enthousiasmant. Intro de piano magnifiant une voix feutrée, diaphane parfaitement maîtrisée Peace Be Still, et ses arrangements de cordes, on se surprend à chanter, hallelujah pour la plus grande gloire de Dieu, qui l’eut cru ?? Emotion à fleur de peau et beauté réduite à sa plus simple expression, le très soft All We Ever Needed, tout en variations légères. Second single, Can’t Get Away, refrain entêtant et syncopé, impossible de s’en dépêtrer, dès qu’on l’a en tête, c’est fini ! Tout le talent du vocaliste sur le mid tempo entraînant, For Those, une mélodie précieuse, Jesus Hurry, quand je vous le disais ! à ravir, battement de pied en cadence obligatoire. Spleen romantique pour le génial Already fragile comme du cristal. Aucun remplissage dans ce cd homogène en musicalité et en qualité, une bouffée d’oxygène et de prestige.