Beaucoup de chamboulements depuis la sortie du premier album de POISONBLACK,
le très bon Escapexstacy. D'abord le départ de son
chanteur, Juha-Pekka Leppäluoto, parti se concentrer sur son principal
groupe, CHARON. Parcours inverse pour Ville Laihiala, qui lui n'a pas eu à
choisir entre l'un ou l'autre de ses groupes, dans la mesure où SENTENCED
rendait l'âme il y a quelques mois - définitivement dit-on -
permettant ainsi au chanteur de ne plus seulement se focaliser sur la guitare
dans Poisonblack. Qui dit changement de chanteur dit quasi obligatoirement
changement de son pour un groupe, et c'est clairement ce qu'il se passe avec
ce Lust Stained Despair, qui sonne globalement plus costaud que le
premier album, et se rapproche en fait plus que jamais de Sentenced, comme
par exemple avec Hollow Be My Name ou le single Rush,
mais tout l'album pourrait en fait être cité pour cette ressemblance,
la voix - il est vrai - favorisant forcément les similitudes entre
les deux groupes. Ca n'est hélas pas exactement au niveau d'inspiration
d'un The Cold White Light (le chef d'oeuvre absolu de Sentenced à
mon avis) que nous avons affaire sur ce second opus de Poisonblack. Les morceaux
ne sont pas mauvais, mais peu de titres restent vraiment en tête à
la première écoute, ce qui, il est vrai, était déjà
un peu le cas du premier album, à ceci près que celui-ci présentait
quand même un style plus original et plusieurs titres véritablement
marquants. On relève quand même de bons moments, et je ne manquerais
pas non plus de saluer le soin extrême apporté tant à
la production qu'aux arrangements, avec notamment une finesse bienvenue dans
les claviers comme sur Nail (et son ambiance "L'Exorciste")
ou The Darkest Lie (dans un style proche de HIM). Les amoureux
de la six-cordes seront pour leur part aux premières loges, avec des
murs indestructibles de guitares en guise de riffs, et quelques jolis solos,
même si ces derniers sont loin d'atteindre le niveau jubilatoire d'un
Miika Tenkula sur The Cold White Light de Sentenced. Les fans de
gothique assez rugueux devraient toutefois saluer cette prolongation de Sentenced,
qui me semble par ailleurs un chouia plus consistante que le décevant
ultime album du combo, The Funeral Album. Les sensibilités
un peu plus délicates devront pour leur part se méfier d'un
certain monolithisme, tant dans les mélodies que les atmosphères
sombres, et même un peu dans les tempos souvent débridés,
même si cette impression a tendance à s'estomper au fil des écoutes.
Highlights : The Darkest Lie, Nail...
Tracklist :
01. Nothing Else Remains
02. Hollow Be My Name
03. The Darkest Lie
04. Rush
05. Nail
06. Raivotar
07. Soul In Flames
08. Pain Becomes Me
09. Never Enough
10. Love Controlled Despair
11. The Living Dead