La Suisse maîtrise le temps, elle maîtrise aussi le rock, et c’est donc tout naturellement que SILVER DIRT joue avec le temps, et pour son premier album, nous propose un voyage dans le rock’n roll des seventies, exactement comme si le temps s’était arrêté. Au départ, les membres du groupe, à l’exception du chanteur, jouaient du Led Zeppelin dans un cover-band. C’est en 2004 que les évènements s’accélèrent avec l’embauche du chanteur actuel : Silver Steff, changement de nom, puis composition des morceaux puis enfin l’enregistrement. Alors pour leur premier album, les Suisses de Calvin ont réussi à produire un rock issu tout droit des racines, à savoir un mélange des ROLLING STONES, AC/DC, ROSE TATTOO ou encore Iggy Pop de l’époque STOOGES. Ce groupe avait déjà attiré notre attention avec la compilation Hollywood Hairspray (voir chronique), dans laquelle Go! She Said se distinguait de pas mal de concurrents. C’est aussi le morceau qui ouvre le cd, avec une intro sans équivoque du chanteur dont les intonations rappellent parfois Steven Tyler, le riff est acéré, on oscille entre AC/DC et ANGEL CITY. L’album recèle quelques autres perles hard rock dans la même veine, comme Sonic Boom, ou encore About Rock 'N' Roll, dans lesquels l’énergie est maximum, avec des hymnes dans lesquels Dirty Lyo donne la réplique à Silver par des solos de guitares très affûtés. Le groupe développe par ailleurs quelques côtés rock plus bruts, voire punk, l’aspect rock se retrouve bien sûr dans la reprise des Stones : The Last Time qui remet le morceau au goût du jour. Le côté punk, un peu Stooges des débuts, transparaît dans City Prowler, ou encore She's Got To Be. L’énergie y est la même que dans les morceaux précédents, mais les mélodies et les solos se résument ici au grand minimum, quelques accords simples, bref, vite lassants, heureusement ce n’est pas le registre principal du groupe. Le troisième volet dans lequel le groupe se montre à son avantage est le rock blues mid tempo style The Jack d’AC/DC, avec notamment le long Angel With Silver Wings (plus de 7 mn) avec un bel échange Silver Steff et Dirty Lyo à la slide guitare, et le presque aussi long Freedom Haven. C’est donc un premier essai plutôt réussi, avec une énergie communicative, de la part d’un groupe avec un bon potentiel basé sur un duo chant-guitare de talent. L’originalité n’est pas ici le point fort, il reste maintenant au groupe à se forger une identité plus forte au travers de ses compositions. En attendant, cet album est déjà bien armé pour satisfaire les amateurs de hard rock – sleaze, et nul doute, Silver Dirt fera parler la poudre sur scène.