Retour de Blackie Lawless après un double album - The Neon God
- à moitié convaincant, la première partie m'ayant semblé
nettement plus savoureuse que la seconde. Cette fois, il est toujours question
de concept album, mais Dominator ne sera à priori pas développé
en plusieurs chapitres, et c'est tant mieux. Il faut dire que si ce disque
a bien un fil conducteur thématique du début à la fin
- pour faire court : une critique assez acerbe du comportement hégémonique
et méprisant de l'Amérique sous administration Bush à
l'égard du reste du monde - Blackie n'a manifestement pas voulu pousser
le concept dans des retranchements trop alambiqués, au point que le
fond de l'affaire ne nuit jamais à l'accessibilité de la forme.
Les morceaux sont globalement assez courts et directs, avec toujours ce sens
de l'émotion indissociable de l'oeuvre de Blackie. Car il faut bien
le dire, on a encore affaire à un album où la subtilité
prend clairement le pas sur le côté bourrin que WASP a jadis
exprimé en parallèle. Au premier abord, on est touché
par l'atmosphère de l'album, une fois de plus en adéquation
avec celle d'un Crimson Idol, mais on a également la sensation
que, d'un point de vue mélodique, Blackie Lawless a un peu tendance
à nous resservir le même plat d'un album à l'autre. Et
en même temps, peut-on reprocher à WASP de faire du WASP ? Car
si les derniers albums ont tendance à se ressembler, contrairement
à bien d'autres groupes des années 80 toujours en activité,
la musique de WASP conserve une substance, une intensité qui font que
chaque album, à des degrés divers, parvient toujours à
faire mouche à un moment ou à un autre. Sur ce Dominator,
on retiendra après quelques écoutes des petites perles comme
Mercy, Take Me Up, le plus rageur The Burning Man,
ou encore la power ballad Heaven's Hung In Black, autant
de titres qui illustrent le contraste vertigineux entre une apparence assez
mal dégrossie et provocante (surtout valable dans les débuts
du groupe) et cette fascinante sensibilité qui, plus de 20 ans après
ses débuts, continue à illuminer l'oeuvre d'un Blackie Lawless
vraiment peu en phase avec son pseudonyme de super-vilain primaire. Dominator
ne fera pas d'ombre à The Crimson Idol, mais ne risque pas
non plus de figurer sur la liste noire de leur discographie.
Highlights : Mercy, Take Me Up, The Burning Man, Heaven's Hung In
Black...
Tracklist :
01. Mercy
02. Long Long Way To Go
03. Take Me Up
04. The Burning Man
05. Heaven's Hung In Black
06. Heaven's Blessed
07. Teacher
08. Heaven's Hung In Black (reprise)
09. Deal With The Devil