Les années 2000 sont formidables, en ce sens qu’elles
retrouvent la créativité des années 70, créativité
qui avait été quelque peu plombée dans les années
80 par un trop fort calibrage, lié aux dictat des radios. Pourquoi faire
le lien et sur quelle base ? Et bien Markus Grosskopf, le bassiste d’Helloween,
a décidé de faire sortir la basse de l’obscurité,
car il faut bien dire que l’écrasante majorité des groupes
de métal met en avant le chant, les guitares et claviers, la rythmique
n’étant le plus souvent qu’un faire valoir, que l’on
remarque surtout quand elle est déficiente. Mais cela n’a pas toujours
été le cas, et dans les groupes à base de power trio qui
œuvraient dans les années 70, à l’image de WEST, BRUCE
& LAING, le bassiste exceptionnel qu’est Jack Bruce jouait des soli
de basse au même niveau que ceux de la guitare de Leslie West. Ici, le
concept est poussé encore plus loin, puisque ce projet est basé
sur l’utilisation de la basse uniquement, toute guitare étant proscrite
! Mais attention, ne fuyez pas, Markus a invité le gratin des bassistes,
de telle façon qu’en plus de son rôle habituel de rythmique,
la basse se substitue à la guitare pour générer riffs et
soli. Avant de se lancer dans ce concept original et pas forcément commercial,
à noter que notre homme a assuré ses arrières, puisqu’il
a participé au projet AVANTASIA de Tobias Sammet, qui se révèlera
sûrement plus vendeur ! Markus a réuni autour de lui un noyau dur
de bassistes reconnus : Peavy Wagner (Rage), Schmier (Destruction) et Tom Angelripper
(Sodom), et autour de ce noyau s’articule un nombre d’invités
non moins illustres, voir le line-up complet, parmi eux, citons plus particulièrement
à la basse Billy Sheehan, Rudy Sarzo, Marco Mendoza, Dennis Ward, Lee
Rocker, au chant, Apollo Papathanasio (Firewind), Jesper Binzer (D.A.D.) et
enfin à la batterie Andre Hilgers (Rage, Axxis…) et Stefan Arnold
(Grave Digger). Mais cette concentration n’a pas donné un résultat
complètement positif, faute d’avoir défini une stratégie
claire. Les éléments négatifs se concentrent sur trois
titres, Armageddon, Godless Gods, et Dead From the
Eyes Down, axés sur du Death ou du Thrash, avec ce genre de
vocaux désagréables venus d’outre-tombe, et dont l’aspect
mélodique se trouve très limité ! Pour le reste, le concept
fonctionne à plein, les sonorités inhabituelles axées sur
les basses se révèlent mélodiques et accrocheuses, et de
nombreux soli viennent agrémenter le tout, les points forts étant
les dynamiques We Live, Romance In Black, et Boiling
Blood, et dans les mid tempos : The Asshole Song et
Razorblade Romance, à noter aussi le bonus européen
To Hell And Back. Ce projet original mérite donc le
détour, et malgré ces trois titres un peu indigestes, le restant
vient colorer le paysage musical d’une teinte inédite, qui justifie
amplement l’attention des amateurs les plus progressistes.
Highlights : Razorblade Romance, Boiling Blood, Romance
In Black , We Live, The Asshole Song, To Hell And Back
Tracklist :
01. Awakening The Bass Machine
02. We Live
03. Armageddon
04. Romance In Black
05. Godless Gods
06. Empty Memories
07. Boiling Blood
08. Far Too Late
09. The Asshole Song
10. Dead From the Eyes Down
11. Razorblade Romance
12. Voices
13. Eagles Fly Free [reprise HELLOWEEN]
14. To Hell And Back [bonus européen]
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