Si il y a bien un prix que l'on puisse décerner à
ce talentueux groupe qu'est THUNDER, outre celui de l'opiniâtreté,
c'est celui de "meilleur recycleur de Hard-bluesy" ! Car, année
après année, ils s'échinent à nous reconditionner
leur musique en faisant peau neuve d'un genre qui souffre pourtant de tourner
en rond. Là où d'autres nous servent invariablement la pentatonique
à la même sauce, les Anglais, eux, nous mitonnent chaque fois quelque
chose qui s'accommode d'une nouvelle saveur ! Rassurez-vous, on s'attable toujours
à une cuisine traditionnelle mais le chef, Luke Morley, y va de son inventivité
pour rendre chaque album différent les uns des autres... Ainsi, celui-ci
est plus hard que son prédécesseur, l'excellent The Magnificent
Seventh, et l'alchimie des mélodies et des riffs est ici un poil
moins réussie. Néanmoins, ceux qui avaient adoré leur précédente
réalisation, et si l'on considére que la barre avait été
placée très haute, ne serons pas déçus. L'inspiration
est toujours présente et cette baisse de qualité est somme toute
relative mais il semble que cette orientation plus brute se soit faite au détriment
d'un peaufinage des mélodies. Rien de bien grave, on en sera quitte pour
headbanguer un peu plus sur ce coup-là ! Comme par exemple le génial
et tonitruant morceau qui ouvre ce disque : Robert Johnsosn's Tombstone,
un hommage pour le moins remuant pour ce bluesman qui est censé sommeiller
en paix ! On enchaîne avec une deuxième salve, Dirty Dreams,
qui vous empoigne par le collet : gros riffs, super refrain et une sublime envolée
lyrique de Danny Bowes juste avant le solo, la classe ! En plage trois, A
Million Faces, ballade bluesy nous dévoile une fois de plus
l'exceptionnel talent de ce chanteur plein de feeling mais je préfère
le registre plus intime et plus mélancolique des deux autres douceurs
de cet album, à savoir : My Darkest Hour (un bijou !)
et It's All About You (magnifique !). En number quatre, on
croise un des tubes de l'album Don't Wanna Talk About Love
suivi de The Devil Made Me Do It, très AC/DCien tout
comme le What A Beautiful Day. LED ZEPPELIN s'invite sur les
premiers accords de guitare lancinants de Last Man Standing
en offrant un beau refrain au chanteur mais c'est sur Andy Warhol Said,
très moderne dans sa rythmique, que l'on se liquifie en écoutant
la mélodie du refrain : super, encore un échelon de gravi dans
la qualité de composition ! Stubborn Kinda Love avec
son intermède-clavier aux sonorités empruntées au HEEP,
sa ligne classique et ses arpèges un brin sudistes referme la tombe de
Robert, qui l'espace d'une cinquantaine de minutes, s'est payé le luxe
de se taper la gaudriole avec le diable, qui n'en a pas fini avec lui ! Rock
'n' Roll !
Highlights : Robert Johnson's Tombstone, Dirty Dream, Don't Wanna Talk About
Love, My Darkest Hour, Andy Warhol Said,...
Tracklist :
01. Robert Johnson's Tombstone
02. Dirty Dream
03. A Million Faces
04. Don't Wanna Talk About Love
05. The Devil Made Me Do It
06. Last Man Standing
07. My Darkest Hour
08. Andy Warhol Said
09. What A Beatiful Day
10. It's All About You
11. Stubborn Kinda Love
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