Les retards de sortie sont depuis toujours comme une marque de fabrique chez
Adam Brenner, alias Adam Bomb. Son premier album - Fatal Attraction
- enregistré en1983 ne sortit qu'en 1985 et Pure S.E.X.,son
second opus, bien qu'enregistré en 1987 n'avait pas vu le jour avant
1990. Mais cette fois, on enregistre un record sans précédent.
New York Times était en effet à l'origine le troisième
album du chanteur. Enregistré l'année de la sortie de Pure
S.E.X., cet album aura été victime d'un nombre invraisemblable
de mésaventures avec en particulier la perte du master de l'enregistrement
suite à la faillite du studio new-yorkais où Adam Bomb avait enregistré
cet album produit par Jack Douglas (Aerosmith, Cheap Trick, Alice Cooper...),
en compagnie de quelques uns des musiciens les plus réputés de
l'époque, dont Steve Stevens (Billy Idol) et Mick Taylor (ex-Rolling
Stones). Il aura fallu des années avant que le chanteur n'entende à
nouveau parler de cet enregistrement, lorsqu'on lui proposa de le lui restituer
contre une rançon de 5000 dollars !!
Adam Bomb avait 25 ans lors de l'enregistrement de cet album, et on ressent
une évolution assez comparable à celle qui caractérisait
le passage de Fatal Attraction à Pure S.E.X.. Mais
le plus surprenant sur cet album est que, d'une part il n'a pas pris une ride
(tout comme ses premiers albums du reste), et de l'autre, ce disque est très
cohérent bien qu'il ait été enregistré en deux sessions
espacées de sept longues années. Des titres comme New
York Child ou Saluda A Lola auraient tout à
fait pu figurer sur l'excellent Grave New World (sorti en 1993), mais
plus globalement, il plane un esprit plus "vieille école" sur
un grand nombre de titres comme Lyin' With Dogs, MacDougal Street
ou la ballade Heaven Come To Me. Sans doute la présence
de vieilles légendes du rock a-t-elle favorisé cette atmosphère
particulière qui n'étouffe toutefois pas l'identité de
la musique d'un Adam Bomb qui ne manque toujours pas d'étrangetés
(Kick It Out, Anxiety...). A noter aussi la reprise très
réussie de It's Only Rock'n'Roll des ROLLING STONES,
dans une version plus sombre que l'originale.
Hélas, le batteur Bobby Chouiard - qui était aussi un mentor
pour Adam Bomb - n'aura pas eu l'occasion d'apprécier le résultat
final de cet album. Son décès en 1997, peu de temps après
la masterisation du disque - retardera une nouvelle fois la sortie de ce New
York Times qui doit figurer en bonne place dans le classement des albums
les plus difficiles à accoucher de l'histoire du rock. L'album verra
finalement le jour en 2001 lorsque Adam Bomb décide de le sortir sur
son propre label. La version européenne ici chroniquée est quant
à elle sortie un an plus tard sur le label belge Mausoleum.
Highlights : New York Child, Cheyenne, Doom Glorified, Lyin' With Dogs,
MacDougal Street...
Tracklist :
01. Lyin' With Dogs
02. More Or Less
03. New York Child +
04. Cheyenne +
05. Doom Glorified
06. Walk The Other Way
07. Kick It Out
08. Saluda A Lola +
09. Heaven Come To Me *
10. MacDougal Street *
11. Anxiety +
12. It's Only Rock'n'Roll
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