Pour faire la continuité avec la chronique du précédent
Kiss Of Death, et malgré l’approche des quarante ans de
bons et loyaux services pour la cause rock ’n roll, l’heure de la
retraite ne s’inscrit toujours pas à l’ordre du jour. On
en viendrait presque à guetter un signe de faiblesse, qui dénoterait
une usure, voire une lassitude, une perte d’inspiration, en quelque sorte
le chant de cygne, et tout au contraire, Kiss Of Death indiquait une
forme olympienne. Qu’en est il de ce Motorizer ? Et bien au niveau
du titre, grosse perte de d’inspiration, ou bien envie de solliciter l’imagination
des fans, je ne saurais dire, toujours est-il que le groupe s’est servi
de son site Myspace, eh oui, même Motorhead a aussi son Myspace, pour
lancer une souscription aux fans, afin de déterminer le titre de cet
opus. Votre serviteur a bien tenté sa chance avec un Atomik Rock, mais
il faut bien avouer que Motorizer, finalement retenu, a bien plus d’allure
! Quand au contenu, pas le moindre signe d’essoufflement à l’horizon,
notre homme est bien parti pour battre le record de Buster Martin, ce vénérable
sujet de sa majesté, et vieux rocker de 101 ans, qui vient de se distinguer
par la reprise de My Generation des WHO ! Plus sérieusement, les recettes
du précédent album, qui sont aussi celles du groupe depuis ses
débuts, sont reconduites sans surprise, les détracteurs crieront
une fois de plus à l’absence d’innovation, les autres se
réjouiront d’une telle continuité dans l’effort. Mikkey
Dee cogne toujours tel un bûcheron, accroché à la basse
de Lemmy, menant un rythme d’enfer peu adapté à des futurs
retraités, et Phil Campbell s’impose comme l’homme de la
situation, omniprésent, et relevant par des soli inspirés des
titres un peu basiques, comme Back On The Chain. Des titres
efficaces donc, dans la continuité, mais aussi quelques grands futurs
classiques, qui font la différence avec les groupes lambda, au rang desquels
je citerai en priorité absolue l’hymne English Rose,
puis (Teach You How To) Sing The Blues, un blues survitaminé
et des plus accrocheurs, ou encore When The Eagle Screams,
et pour finir Heroes. La bande à Lemmy semble donc inusable,
cette nouvelle livrée, à défaut de convaincre ou rallier
beaucoup de nouveaux auditeurs, devrait au moins satisfaire la grande majorité
des fans du groupe, ce qui est déjà, en soit, une belle performance.
Highlights : English Rose, (Teach You How To) Sing
The Blues, Heroes, When The Eagle Screams, Runaround Man
Tracklist :
01. Runaround Man
02. (Teach You How To) Sing The Blues
03. When The Eagle Screams
04. Rock Out
05. One Short Life
06. Buried Alive
07. English Rose
08. Back On The Chain
09. Heroes
10. Time Is Right
11. The Thousand Names Of God
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