« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage »… est une image qui pourrait résumer à elle seule l’histoire de ce justement bien nommé premier album des Brésiliens de KHALLICE ( prononcez « ka-lee-say ») car c’est bien une sorte de périple à rebondissements qu’aura parcouru cet opus. Première sortie auto produite en 2003 qui s’écoula en moins de six mois, réédition en 2004 par le label Hellion Records, et enfin, signature chez Magna Carta pour cette troisième édition qui nous arrive en ce début d’année. C’est un parcours qui mérite aujourd’hui récompense. On est ici en présence de musiciens et enseignants professionnels de haut niveau ayant touché aussi bien au Jazz, à la Musique Classique qu’à la Bossa Nova, tout en s’étant adonnés au plaisir de la cover allant de RUSH à LED ZEPPELIN en passant par PINK FLOYD ou DEEP PURPLE. Tout était donc réuni pour donner naissance à un groupe de Metal Progressif des plus prometteurs. Khallice semblent très inspirés par DREAM THEATER période 90’s comme le prouvent bon nombre de plans instrumentaux qui semblent tout droit sortis d’un Images And Words, alliant virtuosité et harmonies intelligentes amenées quand il le faut, et là où certains challengers auraient pu créer l’ennui, Khallice arrivent quant à eux a transformer cette inspiration en réels moments de bonheur auxquels il est bien difficile de résister quand on est adepte du genre. La voix et le style de chant de Alirio Netto n’est pas non plus sans évoquer James LaBrie même si certaines montées dans les aigus peuvent faire penser à des chanteurs comme André Matos (ANGRA, SHAMAN), la comparaison n’étant pas exagérée vu le niveau exceptionnel dont fait preuve Alirio. En dehors de cette inspiration plutôt marquée, les musiciens de Khallice savent aussi amener leur propre personnalité, plaçant par exemple une courte touche Jazz Rock sur Loneliness, un passage groovy sur Turn The Page, ainsi que des passages claviers pouvant passer de l’orgue Hammond à des sons très aériens, en tout cas utilisant une très large palette de sonorités. Et au milieu de ce superbe Metal Prog très teinté 90’s aux nombreux changements d’ambiances et de tempos, se trouvent aussi quelques moments où une certaine simplicité donne le change, notamment sur les superbes Vampire et The Journey, deux petits chefs d’oeuvre très entraînants aux mélodies tout simplement fabuleuses. Khallice réussissent ici un Metal Progressif accessible et riche en diversité où le talent s’exprime aussi bien dans l’écriture que dans l’interprétation, il est donc tout à fait envisageable que cet album puisse trouver une place bien méritée parmi ceux d’un Dream Theater, SHADOW GALLERY ou autre LEMUR VOICE.