Comme on a déjà pu le constater, les labels ont de plus en plus tendance à se diversifier, ce qui est une très bonne chose en plus d’une volonté d’ouverture d’esprit évidente. Si on cite Magna Carta, on en vient forcément à penser Rock et Metal Progressif au sens large du terme, pourtant, tout comme de nombreux labels d’aujourd’hui, il semble que Magna Carta démontre à son tour l’envie d’explorer d’autres domaines. La signature de ce premier album de SPEAKERS FOR THE DEAD par le label Américain risque sans doute de faire grincer quelques dents si on s’en tient au style annoncé du groupe, car très éloigné du genre Prog ou assimilé mais se situant bien dans une mouvance plus agressive d'un Metal actuel. Etonnant ? Et bien pas tant que ça car en y regardant de plus près, le label a eu le nez de ne pas miser sur un groupe seulement bourrin mais sur des musiciens qui sont aussi adeptes de la mélodie et des mélanges de styles. Les aspects les plus rentre dedans de SFTD peuvent se rapprocher de groupes comme PANTERA par exemple grâce à des riffs et quelques tempos batterie très énervés (Finally, Fade, Resignation), incluant même parfois quelques touches Metalcore en particulier sur certains chants écorchés vifs. Mais ces moments de réelle intensité ne représentent que la face cachée de l’iceberg car SFTD sont tout aussi à l’aise avec des refrains très mélodiques (Far, No Wrong, etc…), avec des titres plus lourds aux accents parfois Neo Metal (Back Home, Again, etc…), ainsi que sur des passages instrumentaux aérés (I’ve Become) ou même avec des moments de pure douceur (Long Way). C’est d’ailleurs là un des intérêts majeurs de cet album qui sait aussi bien être très agressif que tout en mélodie, interprété par des musiciens (dont le guitariste est malheureusement atteint d’un cancer) qui semblent rechercher à bousculer les schémas préétablis, et cela sur presque tout les titres, afin de proposer une musique riche, variée voire déroutante, empruntant à différents styles. On comprend du coup un peu mieux cette signature chez Magna Carta qui tout en sortant d’un style qui leur colle à la peau, ont su trouver chez Speakers For The Dead quelque chose de différent et de très intéressant à la fois.