A son retour en 1986, ALICE COOPER était un homme neuf. Sa longue
traversée du désert au début des années 80, rythmée
d'albums incompris et d'une dépendance à l'alcool qui le tuait
en vitesse accélérée, tout ce cauchemar était
enfin derrière lui. Le chanteur - libéré de son contrat
chez Warner - signait chez MCA et s'attachait les services du guitariste bodybuildé
KANE ROBERTS qui lui permettait de retrouver l'inspiration en se glissant
dans la tornade hard US qui cassait la baraque à l'époque. Aidé
par un nouveau répertoire très convaincant, Alice Cooper trouvait
enfin sa place dans la décennie MTV, sa forte personnalité lui
permettant d'imprimer sa marque à un style qui, comme tout phénomène
de mode à l'ère du fric roi, manquait assez souvent de singularité.
Refrains imparables, gros son léché typiquement 80's, solos
acérés dégoulinants, et atmosphère à la
fois festive et étrange sont les grandes lignes à retenir de
cette nouvelle recette qui allait vite s'avérer payante. En comparaison
du monumental Trash, ce Constrictor se place un peu en deça
au niveau de l'accroche mélodique, mais des titres comme Teenage
Frankenstein, Give It Up, Thrill My Gorilla ou encore The
World Needs Guts portent déjà haut l'étendard
hard US/FM, avec des riffs bien appuyés et des solos nourris, le tout
contrebalancé par un son tout de même assez édulcoré
notamment au niveau rythmique, qui use copieusement d'effets de réverbération
(plus flagrant encore sur le très bon Trick Bag).
Question frisson, Life And Death Of The Party se défend
plus qu'honorablement, et donne un peu de diversité à la palette
émotionnelle du père Cooper. Mais cet album visite aussi succinctement
d'autres registres, l'air de rien, principalement avec l'excellent He's
Back, qui explore des sentiers nettement plus pop (le clavier domine
et remplace les riffs de Roberts), tout en conservant cette atmosphère
de film d'horreur (le titre sera d'ailleurs inclus à la B.O. d'une
énième suite de la saga des Vendredi 13) chère à
Alice Cooper. L'atmosphère est également plus légère
sur une poignée de titres dont le très pétillant
Crawlin' qui flirte vaguement avec l'esprit glam qui sévissait
à l'époque. L'univers gentiment inquiétant de Cooper
associé au savoir-faire 80's pour composer des mélodies hyper
efficaces, il n'en fallait pas plus pour remettre le trublion du rock sur
ses deux jambes, et sur ce déjà fort recommandable Constrictor,
le bougre ne faisait que prendre son élan !
Highlights : Life And Death Of The Party, Teenage Frankenstein, He's
Back, The World Needs Guts, Simple Desobedience, Trick Bag, Give It Up, The
Great American Success Story...
Tracklist :
01. Teenage Frankenstein
02. Give It Up
03. Thrill My Gorilla
04. Life And Death Of The Party
05. Simple Desobedience
06. The World Needs Guts
07. Trick Bag
08. Crawlin'
09. The Great American Success Story
10. He's Back