Avec cet album, le groupe Français SNAKE EYE accède à une stature internationale. Il a pris trois ans pour peaufiner un successeur à son premier opus Wild Senses et force est de constater que ce temps a été mis a profit utilement. Le groupe a visiblement mûri, et malgré le départ du deuxième guitariste, il a réussi à composer un album de hard US de premier plan, à tel point que le label américain Kivel les a signés. Il suffit de faire le tour des chroniques anglo-saxonnes pour mesurer la performance, outre le nombre de notes excellentes et de commentaires enthousiastes, les comparaisons flatteuses abondent, DOKKEN et WHITESNAKE revenant le plus souvent. Quant à Boban, il est décrit comme un mélange de Sammy Hagar avec des touches de David Coverdale, son chant à la fois puissant et mélodique est assurément un premier point fort du groupe. Xavier constitue le deuxième pilier, sa prestation est exceptionnelle du début à la fin. Ses solos ont toujours une durée appropriée, ils sont à la fois mélodiques et pleins de feeling, Xavier mériterait sans exagération de figurer dans la liste des meilleurs guitaristes de l’année. La réussite de cet opus repose également sur la qualité des chœurs qui agrémentent tous les morceaux, et une rythmique béton, toujours présente, grâce au travail de Charpentier et de Morroni. Enfin, le dernier exploit, qui n’est pas le plus mince, est d’avoir réussi à composer 13 morceaux qui maintiennent tous l’intérêt, pour la plupart des hymnes, sur un tempo moyen ou rapide, les ballades étant limitées à un seul morceau instrumental, The Weight Of The Cross, c’est le seul regret, un peu court. Alors on citera bien sûr, après l’intro tribale appropriée, le puissant Queen Of The Night qui jette les bases de ce hard puissant, bases maintenues jusqu’à la fin avec Never Say Never, il y a l’intro de Memories puis le riff qui rappelle par instant… TRUST, pour le clin d’œil aux anciens, la belle mélodie un peu plus calme de Fire, le break atmosphérique suivi d’un solo aérien sur No. Nobody réussit pour sa part un magnifique contraste entre l’intro acoustique très calme avant une tempête de riffs et un refrain fédérateur qui fera mouche sur scène, DWB Lonely offre un deuxième répit avec un tempo plus calme, avant les trois autres hits Walk In The Silence, Danger, et le beau mid tempo High Enough. Il s’agit donc d’un sans faute, et qui plus est un album enthousiasmant par son énergie et ses mélodies, qui vient d’une part régénérer le style hard rock US sur la scène internationale, et par ailleurs étoffer la scène métal Française, en s’ajoutant ainsi aux autres réussites de 2006, parmi lesquelles Manigance en heavy mélodique et Amartia dans le métal prog.