Difficile de se faire une idée sur un album quand, paradoxalement,
les quelques extraits disponibles vous submergent d'un enthousiasme pétillant,
et que, dans le même temps, vous lisez des critiques assez défavorables.
Les superbes titres mis en avant sont-ils les seuls moments forts d'un album
mi-figue mi-raisin ? Le troisième album de ANBERLIN n'est absolument
pas de ceux-là, et il ne m'a pas fallu bien longtemps pour en être
convaincu ! Les floridiens nous reviennent une nouvelle fois avec un album intense
et racé, qui fait honneur aux deux premiers efforts. Cities
est dans la droite lignée, Anberlin fait toujours du Anberlin, et c'est
ce qui chiffonne manifestement quelques critiques sans doute surmenées
par le flot de sorties qui nous inondent chaque mois, au point de se laisser
parfois un peu aller à l'aigreur. Et il est vrai que l'abondance des
sorties peut parfois nous pousser à la saturation, mais Anberlin fait
partie du haut du panier, et il nous le démontre dès le premier
titre, après une intro toute en progression, qui déboule sur un
Godspeed d'emblée terrassant ! Grosses guitares, voix
comme toujours aérienne, choeurs puissants, refrain imparable et solo
étincelant (qui a dit qu'il n'y avait pas de solistes dignes de ce nom
dans le rock moderne ?), tout y est ! Anberlin nous revient avec la niak, ça
cogne dûr dès le premier titre, et on se régale ! Chercher
un moment faiblard sur ce Cities relève de la gageure, les onze
morceaux s'enchaînent sans temps mort, avec des pics d'intensité
sur Adelaine et l'énorme Reclusion
et son cocktail de riffs bougrement heavy et de claviers hypnotiques montés
sur une mélodie poignante. Même quand le groupe se laisse partir
en roue libre comme sur Hello Alone ou même Dismantle
Repair (réhaussé par un refrain ascensionnel de toute
beauté) - deux morceaux superbes, mais sans surprise pour qui connait
le répertoire du groupe - l'efficacité et l'émotion sont
au rendez-vous, ça ne sonne jamais réchauffé, bien au contraire.
D'ailleurs, la bande à Stephen Christian et Joseph Milligan (les deux
principaux compositeurs) est encore capable de nous surprendre, de repenser
son style sur le superbe et étendu (près de neuf minutes) morceau
final (*Fin), en se livrant à une sorte de ballade atmosphérique
sur un terrain progressif mais jamais ennuyeux, embelli par moult richesses
dans les arrangements, et notamment par une chorale d'enfants du plus bel effet.
Parlons aussi des jolies ballades Inevitable (aux arrangements
étoffés par quelques violons) et le superbe acoustique The
Unwinding Cable Car, grâce auxquelles Anberlin insuffle de la
variété dans les tempos sans se perdre dans le remplissage. Tout
le savoir faire de Anberlin est là et bien là, et si vous avez
vous aussi craqué sur les deux premiers opus, je ne vois vraiment pas
comment vous pourriez résister à ce petit nouveau dont je me demande
si ça n'est pas tout simplement le meilleur effort du groupe à
ce jour !
Highlights : Godspeed, Adelaine, Reclusion, Dismantle
Repair, Alexithymia, Fin, The Undwinding Cable Car, A Whisper & A Clamor,
There Is No Mathematics To Love And Loss...
Tracklist :
01. (Début) [intro]
02. Godspeed
03. Adelaine
04. A Whisper & A Clamor
05. The Unwinding Cable Car
06. The Is No Mathematics To Love And Loss
07. Hello Alone
08. Alexithymia
09. Reclusion
10. Inevitable
11. Dismantle.Repair.
12. (*Fin)
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