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 YANN ARMELLINO

Le guitariste français YANN ARMELLINO sort avec Cross-Rocks son quatrième album. Après trois albums exclusivement instrumentaux, le guitariste fait entrer pour la première fois le chant dans sa musique croisant des styles très variés. Quelques présentations avec ce talentueux musicien français.

Bonjour Yann. Ton quatrième album intitulé Cross-Rocks est sorti dernièrement chez Brennus, et avec un titre pareil, il y a une question à laquelle tu ne peux échapper sur ce site : pourquoi ce titre ? ;o)
Yann Armellino :
Bonjour Cédric. C’est Alain Ricard (label manager du label Brennus-Music) qui a pensé à ce nom pour mon nouvel album. Il définit assez bien l’atmosphère de celui-ci. Le « carrefour des rocks » ou tu peux trouver du Hard, Blues, Metal, Electro bref c’est un peu un patchwork. Alain a découvert ton site seulement après et depuis…il est accro !

Après trois cd instrumentaux, le premier changement de taille sur Cross-Rocks, c’est l’arrivée du chant sur quelques titres. Est-ce une piste que tu comptes explorer davantage sur tes prochains cds ?
Peut-être ? C’est difficile de te dire à quoi ressemblera mon cinquième album. J’espère que les résultats de « Cross-Rocks » me permettront déjà d’envisager une suite. Pour l’instant, mon nouvel album est sorti en fin d’année et je compte le défendre encore pendant quelques mois. L’accueil a l’air plutôt bon…

Tu peux nous raconter comment tu en es venu à travailler avec des chanteurs anglosaxons reconnus tels que Larry Braggs (Tower Of Power) et Tony Lindsay (qui a travaillé avec Santana) ?
C’est grâce à mon éditeur, Jean Davoust, que sont nées ces collaborations. Il en a parlé à ses équipes américaines qui ont été bien branchées par le projet. Nous nous sommes mis d’accord sur les titres et ce n’est qu’après que j’ai su les noms des différents intervenants. Bref, un vrai cadeau qui va nous aider à trouver des licences un peu partout à l’étranger.

Comment a été enregistré Cross-Rocks ? Les chanteurs impliqués ont-ils enregistré leurs parties chacun de leur côté où vous êtes vous retrouvés ensemble en studio ?
Nous avons travaillé par envoi de fichiers pro-tools. J’ai donc reçu les trois titres sans les parties de guitare que je me suis empressé d’enregistrer pour ensuite leur renvoyer mes versions. Ils étaient ravis, moi aussi, cela s’est fait assez vite. Nous avons mixé le tout ici (en France) et voilà le résultat ! J’aurai bien voulu les rencontrer mais aujourd’hui, la technique te permet d’enregistrer un album avec des musiciens à l’autre bout du monde sans les frais de déplacement etc.

L’un des points qui me séduit le plus dans ta musique, c’est son accessibilité. Ta technique semble mise au service de la mélodie, et c’est suffisamment rare de la part d’un guitariste de ton niveau pour être signalé. La musique trop démonstrative t’ennuie ?
La musique démonstrative ne m’ennuie pas (il y a démo et démo, tu me suis ?). Je connais des guitaristes bien plus doués que moi pour faire sonner des morceaux d’une vingtaine de minutes avec des changements d’ambiance, de tempo, on va presque du côté du progressif. Pour ma part, j’ai pour habitude de composer mes titres comme des « chansons » avec une intro, un « couplet » et ce que je définirai comme un refrain avec une mélodie qui revient plusieurs fois. L’accessibilité de ma musique peut venir aussi du fait que j’aime bien faire des clins d’œil à des répertoires comme celui de la Motown avec mes reprises de Stevie Wonder ou Marvin Gaye dont les originaux sont bien éloignés du Hard Rock, cela peut venir également des guitaristes que j’écoute, pas énormément d’instrumentistes. Beaucoup de groupes à tendance mélodique etc.

Il y a dans tes compos une atmosphère extrêmement agréable, reviviviante, onirique même, je trouve. De quoi t’inspires-tu pour composer ?
L’inspiration peut venir de plein de choses. Un nouvel album d’un groupe que tu aimes bien et qui te met une gifle, un bon film, un bon whisky…J’ai en général une idée en tête avant de la jouer à la guitare. Je suis un adepte du dictaphone pour enregistrer les idées à la volée. Ensuite je réécoute, je fais le trie et je développe des thèmes.

Tu as dernièrement tourné en ouverture de Freak Kitchen et Patrick Rondat, je crois. Comment ta musique a-t-elle été accueillie par leur public ?
Oui, nous avons fait une tournée au mois de novembre, 11 dates au total, vraiment que des bons souvenirs. J’ai eu un bon accueil sur toutes les dates. Etre sur scène est l’aboutissement de notre travail, c’est pour ça que l’on fait ce métier (enfin il me semble…).

Parlons un peu de ton parcours. Qu’as-tu fait musicalement avant de te lancer dans une carrière solo ?
J’ai joué dans différents groupes sans dépasser le stade de la démo. J’étais souvent le seul guitariste à bord et mes chorus étaient…interminables. C’était à l’époque de la vague « glam US », avec les Poison, Cinderella, Ratt, Motley Crüe etc. Je traînais avec des groupes comme Tipsy Wit, Charms, Sweet Lips…plumes dans le _ _ l y tou y tou…il faut bien que jeunesse se passe…

Serais-tu tenté par un projet de groupe ?
Oui, l’occasion d’en rejoindre un se présentera peut-être. On ne sait jamais dans ce métier ou tout ou presque est basé sur les rencontres.

Chaque album est une occasion pour toi de rendre hommage à quelques artistes en piochant dans leur répertoire. Sur Cross-Rocks tu reprends notamment 5 titres de Robert Johnson et certaines de tes compos perso sont également très teintées blues. Est-ce le style qui t’a amené à faire de la musique ?
Non, je ne suis pas venu à la guitare par le Blues. C’est plus le Hard Rock et particulièrement KISS qui m’a vraiment donné envie de m’y mettre. D’où ma petite reprise de « Shandi » extrait de l’album « Unmasked ». Maintenant, c’est vrai que l’on peut trouver pas mal de phrasés Blues dans mon jeu. La frontière en Hard & Blues ne tient pas à grand-chose quand tu écoutes des artistes comme Jonny Lang, Kenny Wayne Shepherd, Joe Bonamasa etc.

Un mot sur l’étranger. Ta musique est-elle distribuée dans d’autres pays et comment y est-elle accueillie ?
« Cross-Rocks » va normalement sortir quasiment partout dans le courant du premier semestre 2005. J’en saurai beaucoup plus après le Midem. Il est donc un peu tôt pour te donner une idée de l’accueil…confiance…confiance…


As-tu eu l’occasion de jouer dans d’autres pays ?
Non pas encore. Mais cela dépendra des sorties prévues à l’étranger, à suivre.

On a parfois eu l’occasion d’échanger quelques mots sur des groupes traités sur Rockmeeting (le site). Quels sont tes albums de chevet actuellement. Quels artistes ou groupes t’ont marqué en 2004 ?
On a d’ailleurs remarqué que nous avions souvent les mêmes goûts. Mes albums de chevet en 2004 : STAGE DOLLS « Get a life » que tes lecteurs connaissent bien. O2L, projet parallèle du guitariste Al Pitrelli en duo avec la pianiste Jane Mangini dans le genre electro jazzy rock. QUIREBOYS avec « well oiled », du bon Hard’ n Roll comme on en fait plus beaucoup. La reprise des Kinks sur le best of de DEF LEPPARD, comme à chaque fois…grandiose. DIANA KRALL « The girl in the other room », pop jazz, elle a vraiment une belle voix. JOE SATRIANI « Is there love in space » qui trouve toujours des riffs et des mélodies imparables. Le dernier MEGADETH que je trouve pas mal du tout. La réédition du 1er album de Riverdogs avec les sessions acoustiques. NEGATIVE « sweet & deceitful », le chanteur est assez incroyable. Et bien sur le répertoire de ROBERT JOHNSON que j’ai vraiment découvert l’année dernière.

Quels sont tes projets pour cette année ? Comptes-tu tourner pour promouvoir ton nouvel album ?
Continuer la promo de mon nouvel album qui va s’étaler jusqu’au mois d’avril et bien sur donner un maximum de dates, notamment dans les régions que nous n’avons pas visités lors de la tournée. J’ai d’autres projets en cours et te tiendrai informé lorsque ceux-ci seront plus avancés.

Quelque chose que tu souhaiterais ajouter aux lecteurs de Rockmeeting ?
Je tiens à saluer ton action ainsi que tous les autres nombreux webzines/fanzines orchestrés par des passionnés. Grâce à vous, notre musique, bien que peu présente dans les grands médias bénéficie d’une couverture promo conséquente !

Merci d’avoir répondu à mes questions, et bravo pour ta musique, tu es l’un des rares à me faire apprécier la musique instrumentale dans le rock, ce qui n’est pas une mince affaire ! Bonne chance pour la suite.
Merci à toi pour cette interview et les chroniques ! J’ai vu également que « Cross-Rocks » était dans ta sélection de MP3…Good !
@ Bientôt.

Crédits photos : Alban Armellino (promo) et Penney (live).


Plus d'infos sur YANN ARMELLINO

 

© Rockmeeting.com - Janvier 2005

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